Camaïeu demande son placement en redressement judiciaire

Camaïeu demande son placement en redressement judiciaire

Le tribunal de commerce de la métropole de Lille examine, ce mercredi 27 juillet, la demande de placement en redressement judiciaire déposée par la direction de Camaïeu. L’enseigne d’habillement féminin s’est déclarée, lundi 25 juillet, en « cessation de paiement », près de deux ans après sa reprise, en août 2020, à la barre du tribunal par la Financière immobilière bordelaise, société de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, a révélé l’AFP.

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L’entreprise de Roubaix (Nord) confirme au Monde avoir « demandé l’ouverture d’une procédure en redressement judiciaire avec plan de continuation au tribunal de commerce de Lille ». Cette demande serait motivée par « une accélération des difficultés de l’entreprise » et a pour objectif de « préserver [sa] pérennité », précise un porte-parole.

D’après nos informations, fin juin, le tribunal de commerce de Lille a d’abord été saisi d’une demande de redressement judiciaire déposée par plusieurs créanciers de Camaïeu. Parmi eux figurent des gestionnaires de centres commerciaux confrontés à des impayés de loyers depuis des mois. Les juges les avaient déboutés de leur demande, mais avaient alors ouvert une enquête préalable pour chiffrer les dettes de l’entreprise.

L’un des plus gros employeurs

De sources syndicales, Camaïeu ne verserait plus les loyers de près de la moitié de ses 517 magasins exploités en France. Depuis mars, la CGT, syndicat minoritaire au sein de l’entreprise, plaidait pour voter un droit d’alerte économique au comité social et économique. En vain, faute de majorité. Ces élus craignaient notamment que l’enseigne soit contrainte de procéder « à des licenciements, à la suite de la fermeture des magasins » aux baux litigieux ou délibérément non renouvelés par des bailleurs désormais méfiants.

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A l’évidence, l’ouverture de cette procédure de redressement judiciaire au tribunal de commerce et la présentation d’un plan de continuation par la Financière immobilière bordelaise ouvrent une nouvelle période d’incertitudes pour l’enseigne, l’un des plus gros employeurs du secteur : il compte environ 2 600 salariés. D’autant que le marché de l’habillement est toujours à la peine.

Dans nos colonnes, en date du 25 juin, Wilhelm Hubner, président d’Hermione People & Brands, pôle des 1 098 magasins du groupe de Michel Ohayon exploités sous les enseignes Galeries Lafayette, Camaïeu, Gap, La Grande Récré et Go Sport, avait toutefois écarté le risque de cessation de paiement. Cet ancien d’Auchan avait cependant admis qu’un « chiffre d’affaires inférieur à 300 millions d’euros en 2021 » interdisait à Camaïeu de renouer avec les bénéfices avant 2023.

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LJD

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