« Big Four » : vent de révolte chez EY & Associés

« Big Four » : vent de révolte chez EY & Associés

Petite révolution dans le monde élitiste des Big Four (PwC, EY, Deloitte et KPMG), ces cabinets qui dominent le secteur de l’audit : une intersyndicale CGT-CFTC-UNSA vient de se créer chez EY & Associés (ex-Ernst & Young), société spécialisée dans le commissariat aux comptes et le conseil financier. Et le 5 novembre, elle a diffusé un communiqué, intitulé « L’union pour la défense des droits sociaux chez EY ! ». Le texte avance plusieurs revendications en matière de dialogue social, de « respect des textes légaux et conventionnels sur le temps de travail », ainsi que de « partage de la valeur ajoutée » pour améliorer les salaires. Il déplore aussi « le manque de transparence financière » vis-à-vis des élus du personnel, notamment « le refus de communication d’informations » pourtant obligatoires dans le cadre de la base de données économiques et sociales (BDS) dont doit disposer le comité social et économique.

La décision de rendre public ce mécontentement trouve son origine dans l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO), au printemps 2020 : « Sur tous ces sujets, nos demandes ont été rejetées en bloc par la direction », déplore Marc Verret, porte-parole de l’intersyndicale et délégué syndical CGT, qui salue, « sans illusion, une petite tentative récente d’ouverture », avec, mardi 15 décembre, une négociation sur la BDS.

« Ce communiqué n’est pas du tout représentatif de l’état d’esprit des salariés », estime Stéphane Pedron, responsable de la stratégie RH

La direction se dit « surprise et extrêmement déçue » par cette initiative. « Ce communiqué n’est pas du tout représentatif de l’état d’esprit des salariés », estime Stéphane Pedron, associé responsable de la stratégie ressources humaines (RH). Les syndicats signataires « ont une représentativité très limitée », ajoute Audrey Deconclois, directrice RH. Lors des élections au comité social et économique, fin 2019, selon la direction, sur 2 279 inscrits, 451 salariés ont voté ; 131 voix se sont portées sur la liste CGT-CFTC, la liste des indépendants (qui a fusionné au second tour avec celle de la CGC) recueillant, quant à elle, 262 voix. « Les salariés s’engagent peu parce qu’ils ne se projettent pas dans l’entreprise », estime M. Verret. Leur passage par le cabinet est un tremplin vers des postes haut placés, ailleurs.

« Equilibre vie professionnelle-vie privée »

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LJD

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