Les syndicats du personnel de cabine de Ryanair se sont félicités jeudi 26 juillet du succès de leur grève dans quatre pays européens, d’une ampleur sans précédent pour la compagnie aérienne, et poursuivaient le mouvement en dépit de menaces de suppression d’emplois.
Le personnel de cabine employé par la compagnie à bas coût en Belgique, en Espagne et au Portugal mène une grève de deux jours, mercredi et jeudi, pour réclamer que lui soit appliqué le droit du travail national, et non celui de l’Irlande. En Italie, le débrayage s’est limité à mercredi mais il a eu un impact plus important qu’attendu.
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Au Portugal, dix-sept vols avaient déjà été annulés jeudi 9 heures du matin, selon Luciana Passo, présidente du Syndicat national du personnel de vol de l’aviation civile (SNPVAC). « Il y a une très forte adhésion à cette grève, s’est-elle félicitée. Rien qu’à Lisbonne, le taux d’adhésion mercredi a été de près de 80 %. Pour aujourd’hui, nous prévoyons une mobilisation similaire voire plus importante, d’après les données dont nous disposons. »
Une douzaine de liaisons avec l’Italie annulées
En Italie, le syndicat Uiltrasporti s’est vanté d’un « résultat extraordinaire » du mouvement, en demandant à Ryanair « de dialoguer pour éviter de nouvelles grèves ». « La très forte participation du personnel navigant basé en Italie a démontré le poids réel de notre syndicat parmi les travailleurs », affirme Uiltrasporti dans un communiqué diffusé mercredi soir.
La compagnie avait tenté de limiter l’impact de la grève en annulant préventivement six cents vols et en transférant les passagers des vols annulés sur d’autres vols ou en leur proposant un remboursement. Mais elle n’avait pas annoncé les mesures prises pour l’Italie.
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En Espagne, où les autorités avaient exigé de Ryanair qu’elle assure un service minimal, l’activité de la compagnie a été peu affectée mercredi, et la journée s’est déroulée sans incident notable, a annoncé le ministère des transports. Mais une douzaine de liaisons avec l’Italie ont été annulées, en « raison du fort suivi de la grève » dans ce pays, a ajouté le ministère.
Trois cents emplois en jeu
En Belgique, où Ryanair emploie quelque sept cents personnes, dix des onze vols prévus jeudi au départ de Bruxelles ont été annulés, selon la porte-parole de Brussels Airport, Nathalie Pierard. A l’aéroport de Charleroi, principale plate-forme belge du transporteur, 60 % des vols prévus ne sont pas partis, a annoncé Yves Lambot, secrétaire permanent de la Centrale nationale des employés.
Les syndicats ont défié les avertissements de Ryanair, qui avait annoncé mardi, en présentant des résultats trimestriels en baisse, que la poursuite des grèves l’obligerait à supprimer des vols et des emplois. Le lendemain, la compagnie mettait ses menaces à exécution en supprimant des vols au départ de Dublin pour l’hiver 2018, après une grève des pilotes basés en Irlande, prévenant que jusqu’à trois cents emplois, cent de pilotes et deux cents de personnel de cabine, étaient en jeu.
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Les grèves se multiplient au sein du personnel de Ryanair, alors qu’elles avaient été quasi inexistantes depuis la création de la compagnie, au milieu des années 1980. Ryanair a longtemps refusé de reconnaître les syndicats, mais elle a pris un virage à 180 degrés en fin d’année dernière en engageant des négociations avec des syndicats dans plusieurs pays. La compagnie à bas coût est parvenue à signer des accords avec des syndicats, mais les discussions restent difficiles dans plusieurs pays.