Jérôme Coulombel, l’homme qui traque Carrefour

Jérôme Coulombel, l’homme qui traque Carrefour

Il est devenu au fil du temps la bête noire du groupe Carrefour, et prétend même avoir vocation à rester le « petit caillou dans la chaussure » de l’enseigne de supermarchés tant que son système de franchise ne changera pas. Cofondateur en 2020 de l’Association des franchisés Carrefour qui compte une centaine de membres, Jérôme Coulombel poursuit son combat en publiant, mercredi 13 septembre, un ouvrage intitulé Carrefour, la grande arnaque (Editions du Rocher, 18,90 euros, 272 pages).

Nul doute que le livre de celui qui fut directeur juridique au service contentieux de Carrefour France jusqu’en 2018 va déranger au siège de l’enseigne de distribution. Carrefour ayant fait du système d’exploitation en franchise de ses magasins un des grands axes de sa stratégie de développement. En France, parmi ses 5 945 magasins sous enseignes à fin 2022, 29,1 % des hypermarchés, 74,3 % des supermarchés et 96,7 % des magasins de proximité étaient tenus par des franchisés, d’après le document d’enregistrement universel du groupe, qui précise : « depuis 2018, la franchise a représenté 90 % des ouvertures de magasins en Europe ».

Poursuivi par son ancien employeur pour vol, chantage et extorsion de fonds, l’auteur avait été relaxé le 10 janvier par le tribunal de grande instance de Caen. M. Coulombel avait notamment dénoncé une affaire datant de 2016 dans laquelle Carrefour avait voulu imposer une remise sans contrepartie à ses fournisseurs pour compenser le coût de livraison de ses magasins de proximité. Le distributeur espérait récupérer près de 67 millions d’euros, selon les éléments de M. Coulombel, mais avait fini par écoper d’une amende de 1,75 million d’euros en 2021.

« Les vaches à lait »

Au travers de nombreux témoignages de franchisés qu’il surnomme « les vaches à lait », l’auteur met en lumière un système qui s’appuie sur le rêve de « gérer son entreprise en toute liberté » que partagent les futurs patrons de magasin et qui se transforme vite en « souricière » dans la réalité, écrit l’auteur. Certains y ont laissé des plumes et sont d’ailleurs en procès contre l’entreprise. Comme Stephane, devenu franchisé en 2003, qui s’apprête en 2015 à reprendre un autre magasin pour ouvrir un Carrefour City et s’« assure » auprès du groupe que le magasin Dia, « juste à côté, ne deviendra pas un Carrefour City ». Avant d’apprendre « le lendemain de la signature (…) que le Dia passera Carrefour City », puis de s’apercevoir que son fournisseur principal, Carrefour, lui vend ses produits « de 24 à 28 % plus cher ».

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LJD

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