L’usine Buitoni de Caudry, mise en cause dans l’affaire des pizzas contaminées, fermée par Nestlé

L’usine Buitoni de Caudry, mise en cause dans l’affaire des pizzas contaminées, fermée par Nestlé

Un salarié de l’usine Buitoni de Caudry (Nord), le 30 mars.

Il y a environ un an, le 18 mars 2022, l’usine Buitoni de Nestlé à Caudry, dans le Nord, cessait son activité. Le jour même, un communiqué était diffusé par l’entreprise pour annoncer le retrait des pizzas surgelées à pâte crue vendues sous la marque Fraîch’Up, fabriquées sur ce site, après la détection de bactéries Escherichia coli (E. coli). La présence de cette bactérie dans la pâte d’un lot de pizzas est suspectée d’avoir causé la mort de deux enfants et intoxiqué une cinquantaine d’autres. Quelques jours plus tard, le 1er avril, le préfet du Nord annonçait la fermeture officielle de l’usine de Caudry. Et, en mai 2022, une information judiciaire a été ouverte, à Paris, pour homicide et blessures involontaires.

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Nestlé, le géant de l’agroalimentaire, a décidé de se séparer de cette usine près d’un an après que ce scandale sanitaire a éclaté. Lors d’une réunion avec les représentants du personnel organisée à Caudry, jeudi 30 mars, la direction a annoncé la cessation d’activité de l’usine. Elle dit proposer des solutions de reclassement dans le groupe et s’engager à ne pas licencier avant fin 2023.

Déjà, elle avait pris tout le monde de court, en dévoilant, le 2 mars, son projet de suspension temporaire de la production sur le site. Une douche froide pour les salariés, qui se sont depuis mobilisés sans relâche pour défendre leur usine avec le soutien de la population, des élus locaux mais aussi du ministre délégué chargé de l’industrie, Roland Lescure.

Le couperet est tombé

« Nestlé doit assumer », était-il inscrit sur une banderole accrochée près de la mairie lors du déplacement de M. Lescure à Caudry, le 13 mars. Après avoir rencontré la direction de Nestlé France, le ministre, se disant « insatisfait par la réponse apportée », lui avait donné quinze jours pour trouver une solution. « Les salariés ne doivent en aucun cas être les victimes collatérales d’un drame dont ils ne sont pas responsables », avait-il déclaré sur place avant d’ajouter : « Je souhaite qu’on produise à Caudry. Des pizzas ou autre chose. » Continuer à confectionner des pizzas surgelées sous la marque Buitoni ou sous une autre marque, fabriquer un produit alternatif choisi dans le portefeuille de Nestlé ou céder le site à un autre industriel, toutes les options étaient sur la table. Mais le couperet est tombé.

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Le coup est d’autant plus rude pour les employés nordistes que l’usine avait rouvert partiellement mi-décembre 2022 après neuf mois d’arrêt. Toutefois, seule la ligne de pizzas à pâte cuite, non concernée par le scandale sanitaire, avait été autorisée à redémarrer. Un feu vert donné après un investissement de plus de 2 millions d’euros pour remettre l’outil en parfait état de marche. En raison de cette reprise partielle, un plan de 41 départs avait été négocié avec les syndicats, et 10 salariés avaient accepté d’être mutés sur un autre site de Nestlé. « L’effectif de l’usine de Caudry est aujourd’hui de 120 salariés », précise Stéphane Derammelaere, délégué Force ouvrière. La production, elle, était attendue à 3 500 tonnes en 2023, contre 8 000 tonnes avant la crise.

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