France Travail : les agressions et incivilités contre les agents ont augmenté de 12 % en 2023

France Travail : les agressions et incivilités contre les agents ont augmenté de 12 % en 2023

Le logo de France Travail (anciennement connue sous le nom de Pôle emploi) visible dans l’un de ses bureaux à Nantes, le 26 mars 2024.

Les agressions et les incivilités commises par des usagers envers des membres du personnel de France Travail (ex-Pôle emploi) ont augmenté de 12 % en 2023 par rapport à l’année précédente, selon un document interne de l’opérateur, consulté vendredi 26 avril par l’Agence France-Presse (AFP).

L’an passé, France Travail a en effet enregistré près de 16 000 signalements d’agressions dans ses 900 agences, contre 14 200 en 2022, selon ce document d’abord dévoilé par l’hebdomadaire Politis. Dans le détail, les incivilités déclarées ont augmenté de 17 % entre 2022 et 2023 (+ 82 % depuis 2019), tandis que les agressions verbales se sont accrues de 8 % (+ 37 % depuis 2019).

Le nombre d’agressions physiques reste quant à lui stable et représente moins de 1 % de la totalité des signalements. Selon le document, « sur les 143 agressions physiques déclarées en 2023, 45 sont des agressions physiques avérées sur agent et survenues en agence ou à proximité ». Concernant les expressions d’intentions suicidaires d’un usager constatées par des agents, le chiffre s’élève à 3 040 cas, en hausse de 8,7 % par rapport à 2022. C’est trois fois plus qu’en 2019.

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Politique du signalement après le meurtre de 2021

France Travail a affirmé, dans un message transmis à l’AFP, avoir « incité l’ensemble de ses agents, après l’assassinat d’une de ses conseillères dans une agence de Valence [en 2021], à faire systématiquement des déclarations de signalements pour chaque incident », une politique qui « explique en partie la hausse des chiffres des signalements depuis 2021 et notamment par rapport à l’année 2019 ».

« France Travail ne relève pas de spécificité propre à ses services mais remarque un contexte sociétal marqué par de plus en plus d’incivilités et d’agressions, en particulier dans les services publics », avance aussi l’opérateur, qui assure s’efforcer « de permettre à chacun de ses agents de pouvoir effectuer leur mission en toute sérénité et en toute sécurité et à nos usagers d’être accueillis en toute sécurité ».

Christophe Moreau, membre du bureau national du syndicat SNU (FSU), parle, lui, une « montée des agressions depuis plusieurs années ». « Cette augmentation des signalements d’agression est surtout apparue depuis 2019, une augmentation que nous pouvons relier aux modifications d’indemnisation de l’assurance-chômage », a-t-il avancé auprès de l’AFP, précisant que son syndicat « réclame depuis longtemps une systématisation de déclaration d’accident du travail pour chaque agression ».

L’année dernière, France Travail avait assuré mettre en place des mesures « dans le cadre d’une stratégie globale ». L’opérateur avait alors cité « la protection des sites avec le renforcement des équipements de sûreté, la généralisation de la vidéoprotection dans les agences et le développement d’outils d’alerte », pour que les agents signalent des « situations urgentes », ou la « formation des collaborateurs à la désescalade et à la gestion des tensions ».

Sur la généralisation de la mise en place de la vidéoprotection, Christophe Moreau a estimé que cette mesure n’a pas entraîné de réduction particulière du nombre d’agressions « dans les agences où cela a été mis en place ».

Le Monde avec AFP

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