Archive dans 2021

Télétravail : le nouveau protocole national en entreprise dévoilé

Un homme participe à une vidéoconférence alors qu’il travaille depuis son domicile, le 14 mai 2020 à Vertou, en périphérie de Nantes.

« Trois jours de télétravail minimum par semaine pour les postes qui le permettent, quatre si possible, et pour trois semaines minimum à compter du 3 janvier. » Publiée jeudi 30 décembre en milieu de journée sur le site du ministère du Travail, la nouvelle version du « Protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise (PNE) » ne retient pas l’idée d’une « moyenne » de trois jours, évoquée lundi par le ministère.

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Les autres dispositions de ce protocole, qui portent sur le port du masque, la distanciation physique et la prévention des contaminations par la désinfection n’ont pas été modifiées par rapport à la version précédente du document. Il faudra donc se passer cette année de cérémonies des vœux ou autres galettes des rois avec les collègues, puisque « les moments de convivialité réunissant les salariés en présentiel dans le cadre professionnel » restent « suspendus » en attendant que la vague Omicron reflue.

« Rapide et dissuasif »

Ce grand retour du télétravail, accueilli avec pragmatisme par les partenaires sociaux, autant du côté du patronat que des syndicats, s’accompagne, fait nouveau, de sanctions pour les entreprises qui ne joueraient pas le jeu. La ministre a précisé jeudi 30 décembre le prix de la désobéissance : 1 000 euros par salarié concerné, dans la limite de 50 000 euros par entreprise. Un dispositif qui doit être « plus rapide et dissuasif » que la procédure qui prévalait jusqu’à présent et qui pouvait s’achever devant une juridiction pénale.

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La réactivité va donc être de mise pour mettre en place une nouvelle organisation dans les entreprises d’ici à la reprise du 3 janvier. « La difficulté est d’aligner sous la même règle toutes les entreprises, tous secteurs confondus », fait valoir Catherine Pinchaut, secrétaire nationale de la CFDT. « Il va être nécessaire de faire énormément de pédagogie pour savoir qui peut télétravailler et qui ne le peut pas ». Les chefs d’entreprise se montrent cependant confiants sur leur capacité à s’adapter rapidement. « En 2020, il a fallu mettre 5 millions de salariés en télétravail, et on a su le faire », rappelle Dominique Carlac’h, vice-présidente du Medef.

« Passer à trois jours aujourd’hui, c’est donc praticable ». « Déjà avant la crise nous organisions régulièrement des exercices de continuité de service en fermant nos agences, pour vérifier que nous étions en mesure de faire face à toute situation à distance », témoigne Carlos Fontelas De Carvalho, président d’ADP pour la France et la Suisse, un groupe spécialisé dans la gestion de la paie.

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Plusieurs centaines de salariés des hypermarchés Cora en grève pour réclamer une hausse des salaires

Face à l’inflation galopante et à la perte de pouvoir d’achat, plusieurs centaines de salariés du groupe d’hypermarchés Cora réclament des salaires permettant de « vivre dignement ». Les salariés, issus, selon les syndicats, de plus d’une douzaine des 61 magasins français, se sont rassemblés, jeudi 30 décembre, dans quelques hypermarchés, comme à Rennes, Bruay-la-Buissière, Mundolsheim-Strasbourg et Alès, à l’appel de la CFTC (46 % de représentativité dans le groupe) et de la CGT (13 %).

Le mouvement est « assez limité » et « sans grosse perturbation », a réagi la direction, qui recense « entre 250 et 300 salariés » mobilisés.

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« Sous-effectif en permanence »

« Aujourd’hui, le smic a rattrapé bon nombre de salariés et on est en sous-effectif en permanence, déplore Cyrille Lechevestrier, délégué central CFTC. Le PDG nous a répété mi-décembre qu’il ne voulait négocier ni augmentation ni prime. On a donc lancé un mouvement de grève nationale. La CGT nous a rejoints aujourd’hui et plusieurs centaines de salariés sont en grève. »

« Chez Cora, le groupe et les magasins se renvoient à chaque fois la balle pour les NAO [négociations annuelles obligatoires] », enchaîne Julien Aquilina, délégué CGT. « Mais en vingt ans, je n’ai jamais vu une augmentation décidée par le groupe. En 2021, en moyenne, on a eu entre 0 et 0,5 % d’augmentation. » « Avec la nouvelle direction, les effectifs se sont mis à dégringoler en 2016 », ajoute-t-il en précisant que les effectifs d’Alès, son magasin, sont passés de 385 salariés en 2015 à 289 aujourd’hui.

« Nous réclamons 50 euros brut mensuels d’augmentation », poursuit M. Lechevestrier, alors que la direction a finalement donné rendez-vous le 6 janvier pour négocier. « On veut 5 % d’augmentation et une prime de pouvoir d’achat comme en 2020 [1 000 euros alors par salarié]. Si quelque chose de correct n’est pas mis sur la table en janvier, le mouvement s’amplifiera », prévient-il.

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« Contexte inédit et incertain »

« Nous espérons pouvoir retourner au bon dialogue social qui caractérise habituellement Cora », ajoute l’enseigne familiale et indépendante. Dans le cadre des NAO 2021, « nous n’avons pas pu trouver d’accord, mais dire que l’augmentation de la rémunération est inférieure à l’inflation, ce n’est pas vrai ».

« Ces derniers mois, nous avons été particulièrement attentifs aux préoccupations des salariés dans un contexte inédit et incertain », assure encore l’enseigne dans un communiqué. La filiale française du groupe belge Louis Delhaize, qui « appelle à la responsabilité » en cette fin d’année, emploie désormais moins de 18 000 salariés sur le territoire après diverses réorganisations.

Depuis la mi-décembre, des débrayages, des barrages filtrants et des blocages d’entrepôts ont également visé Carrefour et Action, à l’initiative d’intersyndicales ou de la CGT. Auchan, Leroy Merlin ou Decathlon, propriétés de la famille Mulliez, ont aussi connu depuis novembre des grèves sur fond de NAO, sans obtenir toujours les résultats espérés. A l’appel de la CGT, quelques dizaines de salariés ont notamment participé le 21 décembre à des débrayages et des blocages des hypermarchés Carrefour de Bercy, à Paris, et d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

Ces travailleurs précaires, en « deuxième ligne » pendant la crise sanitaire, ont subi de plein fouet l’inflation (+ 2,8 % sur un an en novembre) et la flambée des prix de l’énergie. Les entreprises assurent avoir réagi, avec le versement de primes ou le doublement de l’indemnité inflation de 100 euros versée par l’Etat. Pas suffisant, toutefois, aux yeux de beaucoup de ceux qui étaient cités en exemple au plus fort de l’épidémie de Covid-19.

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Le Monde avec AFP

Télétravail : avec l’amende jusqu’à 1 000 euros , Elisabeth Borne veut un « système plus rapide et dissuasif »

La ministre du travail, Elisabeth Borne, à la sortie du conseil des ministres, à l’Elysée, le 15 décembre 2021.

La mesure avait été présentée comme l’un des principaux tours de vis du gouvernement face à la déferlante du variant Omicron : le télétravail obligatoire devait pouvoir être assorti de sanctions pécuniaires à l’encontre des entreprises récalcitrantes, avait annoncé la ministre du travail, Elisabeth Borne, mardi 28 décembre, lors de sa réunion sur le sujet avec les syndicats. Cette amende administrative pourra aller jusqu’à 1 000 euros par salarié « dont la situation n’est pas conforme », dans la limite de 50 000 euros par entreprise, a-t-elle précisé jeudi matin sur LCI.

Lundi, le premier ministre, Jean Castex, avait annoncé le grand retour du télétravail, à raison de trois, voire quatre, jours par semaine, « rendu obligatoire, je dis bien obligatoire, dans toutes les entreprises et pour tous les salariés pour lesquels il est possible ». Ce à compter de lundi 3 janvier, et pour une durée de trois semaines.

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Concernant la sanction financière, un amendement au projet de loi sur le passe vaccinal va être déposé d’ici à la fin de semaine, a précisé l’entourage de Mme Borne. « On constate que la plupart des entreprises jouent très bien le jeu (…). On a quelques entreprises qui ne le font pas, qui ne suivent pas les recommandations de l’inspection du travail, et qui profitent de la longueur de la procédure de sanction pour ne pas respecter les règles, a expliqué Mme Borne. Je souhaite un système plus rapide, et donc plus dissuasif, en permettant à l’inspection du travail de pouvoir prononcer des sanctions sans attendre la procédure judiciaire. »

Le recours au télétravail obligatoire ne sera en revanche pas du ressort d’une loi. Il doit être défini par un nouveau « protocole national en entreprise » traduisant ce changement, qui devait être publié « jeudi en fin de journée » sur le site du ministère du travail, précisait ce dernier jeudi matin.

Protocole provisoire

La ministre du travail a fait savoir qu’actuellement environ « 5 000 contrôles par mois » avaient lieu, ajoutant que « l’objectif est de faire de la pédagogie, et on constate que la plupart des entreprises jouent très bien le jeu ». « Nous nous attendions à cette annonce depuis mardi, même si le fait que le gouvernement nous ait dit dans le même temps “on renonce au passe vaccinal obligatoire en entreprise” et “on va sanctionner”, ça fait beaucoup, réagit François Asselin, le patron de la Confédéation générale des petites et moyennes entreprises. Mais, sur le fond, nous sommes bien conscients qu’il faut mettre en place toutes les mesures possibles pour lutter contre la pandémie. »

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Télétravail obligatoire : jusqu’à 1 000 euros d’amende par salarié pour les entreprises récalcitrantes

Face au constat que « certaines entreprises restent réfractaires » à la mise en œuvre du télétravail, rendu obligatoire « quand cela est possible » pour faire face à la pandémie, le gouvernement avait annoncé mardi vouloir sévir.

Leur montant est désormais connu : jeudi 30 décembre, la ministre du travail, Elisabeth Borne, a annoncé sur LCI qu’une amende administrative s’élevant jusqu’à 1 000 euros par salarié « dont la situation n’est pas conforme » pourra être infligée. Et ce « dans la limite de 50 000 euros » a ajouté la ministre, qui précise que cette sanction sera introduite via un amendement dans le projet de loi sur le passe vaccinal d’ici la fin de la semaine.

« Faire de la pédagogie »

La ministre du travail a fait savoir qu’actuellement environ « 5 000 contrôles par mois » avaient lieu, ajoutant que « l’objectif est de faire de la pédagogie, et on constate que la plupart des entreprises jouent très bien le jeu ».

Dans la nouvelle version du protocole national en entreprise, qui s’appliquera à compter du 3 janvier, figurera en effet une « obligation de télétravail (…) pour les postes qui le permettent, pendant trois semaines », à raison de « trois jours minimum par semaine et quatre jours quand cela est possible » comme l’a annoncé lundi le premier ministre, Jean Castex.

L’« obligation » de mise en œuvre du télétravail découle de la nécessité pour l’employeur de veiller à la santé de ses salariés, inscrite dans le code du travail, même si sa traduction concrète dans chaque entreprise relève des directions des entreprises, si possible dans le cadre du dialogue social.

Le Monde avec AFP

A l’usine de la Monnaie de Paris, à Pessac, « le passage du franc à l’euro nous a amenés à nous moderniser »

Dans un atelier de l’usine de la Monnaie de Paris, à Pessac (Gironde), en mars 2016.

Au milieu d’une zone industrielle, le bâtiment de l’usine de la Monnaie de Paris, à Pessac (Gironde), est resté figé. Intact, dans son architecture de 1973, époque de sa création. De longs couloirs rectilignes, vitrés sur le reste de l’usine. Si le site parisien, situé quai de Conti, et son musée sont hébergés dans le somptueux bâtiment voulu par Louis XV, l’usine pessacaise a un tout autre visage. En 1958, Charles de Gaulle approuve un rapport du comité de décentralisation selon lequel les installations monétaires doivent être éloignées de la région parisienne. Le projet girondin est lancé.

Aujourd’hui encore, Paris conserve les productions d’art, la frappe de l’or, ou encore de collections de prestige, quand Pessac produit les frappes industrielles. « On fait de la dentelle à Paris, et l’usine est à Pessac », explique en souriant Nicolas Cozon, 59 ans, maître graveur de l’usine girondine. Le 1er janvier, l’euro fêtera les vingt ans de sa mise en circulation. Et c’est ici, à Pessac, qu’ont été – et sont encore – frappées les pièces destinées au grand public.

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A l’époque, ce projet met l’usine en effervescence, des nouvelles machines sont installées, et près de soixante-dix personnes sont embauchées. Quatre ans avant le lancement de l’euro, les ouvriers s’affairent, raconte fièrement Eric Putcrabey, 55 ans et monnayeur depuis quinze ans à l’usine de la Monnaie de Paris, à Pessac. « Le passage du franc à l’euro nous a amenés à nous moderniser », se souvient-il.

Si les anciennes machines réalisaient la frappe des pièces à 260 coups par minute, les nouvelles le font au rythme de 800 coups par minute. Une véritable révolution. « Ça a changé le métier, il fallait être plus précis car, quand on gagne de la vitesse, on doit gagner de la précision, poursuit-il. Le passage à l’euro nous a tirés vers le haut. Par exemple, nous avons commencé à faire de la fleur espagnole [sept cannelures profondes] sur la tranche des pièces de 20 centimes, ce que nous ne faisions pas avant. »

En juin 1998, les machines se mettent en marche : 2 à 2,5 milliards de pièces sont fabriquées chaque année pendant quatre ans, afin d’être prêt à temps. Aujourd’hui, l’usine produit, sur l’euro et les monnaies courantes étrangères, environ 1,2 milliard de pièces. Des commandes spéciales sont également passées à la Monnaie de Paris, comme des pièces de collection, ou commémoratives.

Minutie d’un geste réalisé à la main

Dans son atelier, situé à l’étage de l’usine, Nicolas Cozon raconte son métier « passion », la minutie d’un geste réalisé à la main, qu’il accomplit chaque jour, aux côtés de trois autres maîtres graveurs. Dans l’atelier de production, Arthur Mouline, 26 ans, fait partie de la nouvelle génération. Arrivé il y a six ans, son poste à l’atelier d’outillage utilise une technologie nouvelle, le laser, « un nouveau métier », explique-t-il. « Ce qu’on arrivait à faire en vingt-quatre heures auparavant, on le réalise en trois heures aujourd’hui », avec notamment une autre pratique innovante pour l’usine pessacaise, l’utilisation de la couleur.

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Automobile : l’avenir des hybrides-rechargeables en suspens

En apparence, la route semble parfaitement dégagée pour les modèles hybrides-rechargeables. Leurs ventes, euphoriques en Europe, ont plus que doublé en France, avec 125 000 immatriculations depuis le début de 2021 (une part de marché de 10 % en novembre), contre 59 000 en 2020, alors que la multiplication de nouveautés semble devoir prolonger cette croissance. Tributaire de normes et d’avantages fiscaux controversés, le succès de ces véhicules semble, en fait, reposer sur des bases de plus en plus fragiles.

Associant deux moteurs (l’un thermique, l’autre électrique) et dotés d’une batterie que l’on peut recharger sur une prise extérieure, les hybrides-rechargeables, connus sous le sigle PHEV (plug-in hybrid electric vehicle), sont critiqués. Alors que leur tarif les rapproche nettement des modèles 100 % électriques, leurs performances environnementales réelles se situent bien en deçà. « Cette technologie n’a pas d’avenir », déclare Lionel French Keogh, président de Hyundai France. « Les coûts d’utilisation ont explosé pour une raison simple : tout dépend de l’usage qui en est fait », souligne-t-il. L’écart entre les conditions d’homologation de ces véhicules et la manière dont ils sont utilisés dans la vraie vie devient de plus en plus manifeste.

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Un hybride-rechargeable peut parcourir, au mieux, une cinquantaine de kilomètres grâce à son seul moteur électrique, mais il devra ensuite fortement solliciter son moteur thermique en raison du poids (de 100 kg à 300 kg) de la batterie. Autrement dit, s’il est utilisé comme un véhicule thermique classique, un PHEV brûle beaucoup plus d’essence que prévu. La série de tests normalisés que L’Automobile-Magazine a publiés le 19 décembre apparaît édifiante. Ainsi, la version hybride classique (la batterie se recharge à la décélération) du Renault Captur se contente de 5,7 litres aux 100 km, soit 113 g de CO2 au kilomètre. En revanche, la version hybride-rechargeable consomme 6,3 litres, mais elle a été homologuée pour seulement 1,4 litre en moyenne et 32 g de CO2 aux 100 km.

« Personne ne change de comportement »

Développée pour répondre à la réglementation imposée pour vendre des voitures sur le marché chinois alors en plein essor, la technologie du PHEV répondrait à un effet d’aubaine alors que, de l’aveu même des constructeurs, une forte minorité d’utilisateurs ne jouent pas le jeu de la recharge.

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Plus des trois quarts des immatriculations de PHEV sont imputables à des flottes d’entreprise, la loi leur imposant de « verdir » leurs gammes (avec, à la clé, l’exonération de la taxe sur les véhicules de société). Jusqu’alors enthousiastes, plusieurs constructeurs font marche arrière. Mercedes puis Skoda ont annoncé qu’ils allaient cesser de développer ces modèles, dont la valeur de revente, à terme, commence à inspirer quelques inquiétudes. Sans parler de la menace que fait peser la croissance, plus soutenue que prévu, des ventes de véhicules électriques, à peine plus chers.

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Parcours professionnels : Corine de Bilbao se veut au cœur de la transformation de la société

Les parcours professionnels suivent des chemins parfois cahoteux, sinueux, parfois tranquilles. Reconversions, ruptures de carrière, révolution dans l’environnement de travail… Portraits en série.

Le communiqué qui annonçait sa nomination à la tête de Microsoft France au 1er juillet 2021 décrivait un parcours brillant, très teinté de développement à l’international, d’industrie, d’énergie, etc. Après avoir mené une carrière de vingt-huit ans au sein du groupe General Electric (GE) jusqu’à devenir la présidente de GE France, puis avoir dirigé la branche internationale de la société d’ingénierie Segula Technologies, qu’est-ce qui avait bien pu donner envie à Corine de Bilbao d’être présidente de Microsoft France ?

« J’aime sortir de ma zone de confort », avoue-t-elle sans ambages. Directe et souriante, elle poursuit : « Depuis longtemps, j’ai un parcours atypique. Je suis la seule de ma famille à avoir eu le bac et fait des études. Mon père m’a toujours dit que j’étais la meilleure. Un prof m’a dit : “Fais SciencesPo”, c’est ce que j’ai fait, à Bordeaux. » Elle a complété avec un MBA en management des achats internationaux.

Forte de ses diplômes, elle candidate pour son premier poste chez GE « alors qu’ils cherchaient un ingénieur, mais je voulais travailler à l’international… et sortir de ma zone de confort ». Elle rejoint le groupe, y grimpe les échelons et dirige progressivement différentes activités, santé, énergie, pétrole et gaz avec toujours une dimension développement international. Chez Segula Technologies, elle s’attache à développer l’activité internationale de plusieurs secteurs industriels.

Un impact sur l’économie de la société

Microsoft ne lui propose ni un défi industriel ni un défi à l’international. « En 2010, le PDG de GE, Jeff Immelt, disait : “Dans dix ans, toutes les entreprises seront logicielles.” Depuis le début de la pandémie de Covid, le numérique nous a aidés à vivre et à travailler. En trente ans d’activité, j’ai vu beaucoup de transformations, mais la transformation numérique est ce que j’ai vu de plus fort, elle touche tous les secteurs qui repensent leurs business models pour être plus compétitifs, elle crée de nouveaux usages, elle peut rendre l’économie plus inclusive et plus durable. Tout cela m’a donné envie de participer à cette mutation », explique-t-elle.

Le défi à la tête de Microsoft est d’avoir un impact sur l’économie de la société, « de montrer que ce n’est pas qu’une entreprise qui vend des produits, mais qu’elle peut avoir un impact qui soit reconnu par les employés et par l’écosystème ».

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Télétravail obligatoire : questions autour des sanctions planant sur les entreprises « récalcitrantes »

Simple chiffon rouge ou vrai tour de vis de la part de l’exécutif ? Quelle que soit la réponse, le ministère du travail a surpris les partenaires sociaux, réunis mardi 28 décembre dans la matinée en visioconférence pour évoquer l’extension « obligatoire » du télétravail à trois ou quatre jours hebdomadaires, en annoncant que des sanctions administratives pourraient être prises à l’encontre des entreprises « récalcitrantes ».

« Nous avons effectué une enquête avant les vacances qui indique que 60 % des salariés qui ont un poste télétravaillable font effectivement du télétravail, ce qui montre qu’il y a une marge de progression très claire », explique-t-on au cabinet de la ministre Elisabeth Borne pour appuyer cette décision. Pour autant, la rue de Grenelle ne dispose d’aucun chiffre permettant d’évaluer le nombre d’entreprises réfractaires qui n’ont pas, depuis le printemps 2020, souhaité mettre en place un accord de télétravail pour leurs salariés, soulignant simplement que « la très grande majorité des entreprises jouent le jeu ».

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De même, il existe déjà un arsenal de sanctions applicables à ces entreprises qui dérogent aux règles prévues : l’inspection du travail peut effectuer des contrôles, non seulement sur la mise en place du télétravail, mais aussi sur l’ensemble des dispositions prévues par le protocole sanitaire en entreprise (port du masque, distanciation…) pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Selon la situation constatée, elle est habilitée à délivrer une lettre d’observation, une mise en demeure, un procès-verbal voire à poursuivre l’entreprise au pénal.

Agir plus rapidement

En effet, si le télétravail n’est pas, à proprement parler, une obligation légale, l’entreprise qui s’y soustrait dans les conditions actuelles, à savoir une pandémie, peut se voir reprocher de manquer à l’obligation de protection de la santé et de la sécurité de ses salariés. Là encore, sans donner de chiffre sur le nombre de contrôles et de poursuites, le ministère assure que « 95 % des mises en demeure sont suivies d’effets ».

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Pourquoi, dans ces conditions, créer de nouvelles sanctions qui se matérialiseront sous forme d’amendes ? La procédure actuelle présente l’inconvénient d’être longue et lourde, et des amendes permettront d’agir de manière plus « rapide », explique le ministère, relayé sur ce point par les organisations syndicales. « L’idée est surtout de disposer d’une arme plus efficace » contre les entreprises qui dérogent au protocole sanitaire, souligne par exemple Baptiste Talbot, qui représentait la CGT lors de la réunion de mardi. L’instauration de ce dispositif demandera néanmoins un certain délai puisqu’il devrait faire l’objet d’un amendement au projet de loi transformant le passe sanitaire en passe vaccinal dont l’examen débutera la semaine prochaine. Il ne sera donc pas applicable au mieux avant « mi ou fin janvier », admet-on au ministère du travail.

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Télétravail : le gouvernement envisage des amendes administratives pour les entreprises récalcitrantes

Face au constat que « certaines entreprises restent réfractaires » à la mise en œuvre du télétravail, rendu obligatoire « quand cela est possible » pour faire face à la pandémie, le gouvernement souhaite pouvoir sévir avec des amendes administratives, a annoncé la ministre du travail, Elisabeth Borne, aux partenaires sociaux au cours d’une visioconférence mardi 28 décembre.

La ministre n’a pas précisé quel pourrait être le montant des amendes, cette question étant en cours d’arbitrage.

Dans la nouvelle version du protocole national en entreprise, qui doit être publiée d’ici à jeudi, figurera une « obligation de télétravail de trois jours par semaine en moyenne pour les postes qui le permettent, pendant trois semaines, à compter du 3 janvier », comme l’a annoncé lundi le premier ministre, Jean Castex. En outre, « est demandé aux entreprises qui le peuvent d’aller au-delà et de porter le télétravail à quatre jours par semaine lorsque c’est possible », précise le ministère du travail.

Un souhait de longue date des inspecteurs du travail

Comme l’a souligné à plusieurs reprises ce dernier, l’« obligation » de mise en œuvre du télétravail découle de la nécessité pour l’employeur de veiller à la santé de ses salariés, inscrite dans le code du travail, même si sa traduction concrète dans chaque entreprise relève des directions des entreprises, si possible dans le cadre du dialogue social.

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La CGT-TEFP, premier syndicat des agents de l’inspection du travail, réclamait de longue date un durcissement du cadre légal concernant le télétravail, dénonçant la faiblesse des sanctions encourues et le manque d’effectifs pour contrôler les entreprises. Par ailleurs, la mise en œuvre des sanctions pénales actuellement prévues prend du temps, ce qui les rend moins dissuasives.

Le Monde avec AFP

Télétravail : trois jours minimum par semaine à compter du 3 janvier

Le télétravail, qui tendait à être moins pratiqué depuis quelques mois, va opérer son grand retour. A compter de la rentrée, dès le 3 janvier, et pour une durée de trois semaines, « le recours au télétravail sera rendu obligatoire, je dis bien obligatoire, dans toutes les entreprises et pour tous les salariés pour lesquels il est possible », a annoncé le premier ministre, Jean Castex, lors de sa conférence de presse du 27 décembre à Matignon. Cette mesure s’appliquera aussi à la fonction publique, a précisé sur Twitter la ministre Amélie de Montchalin.

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Cette décision est tout sauf une surprise. Jean Castex avait appelé dès décembre à étendre le télétravail à raison de deux à trois jours par semaine. Et juste avant Noël, sur Europe 1, la ministre du travail, Elisabeth Borne, avait invité les entreprises « à se préparer à renforcer le télétravail dès le 3 janvier ». Les partenaires sociaux eux-mêmes, lors d’une réunion le 20 décembre avec la ministre, avaient cité l’élargissement du télétravail comme l’un des « leviers » possibles pour freiner la poussée du variant Omicron.

Ils devaient retrouver Mme Borne, mardi 28 décembre, pour envisager la mise en œuvre de cette mesure, qui semble faire consensus. « Ce que nous ne voulions pas, c’est le passe sanitaire obligatoire », explique, soulagé, François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises. « On a fait valoir qu’il y avait d’autres éléments à pousser en priorité, et notamment le télétravail, en modifiant le protocole pour aller à trois jours fermes. Il semble qu’on ait été entendus », complète Catherine Pinchaut, secrétaire nationale de la CFDT.

Spirale de l’absentéisme

Le protocole actuel prévoit que « les employeurs fixent, dans le cadre du dialogue social de proximité, les modalités de recours » au télétravail, ajoutant que « dans le contexte de reprise épidémique, la cible doit être de deux à trois jours », par semaine. Il s’agira donc, dans les prochains jours, de modifier ce protocole pour imposer trois jours minimum voire quatre.

En effet, si le télétravail relève bien d’un accord d’entreprise, l’exécutif peut imposer une règle minimale au titre des mesures de protection des collaborateurs. A l’automne 2020, le protocole sanitaire en entreprise avait ainsi imposé pendant plusieurs mois le télétravail comme une règle, précisant même qu’il devait être « porté à 100 % pour les salariés qui peuvent effectuer l’ensemble de leurs tâches à distance », avant d’être assoupli par étapes.

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