Parcoursup : après plusieurs démissions, le comité de suivi va devoir se recomposer
Dernier départ en date, celui de Julien Grenet qui juge que les recommandations du comité n’ont eu qu’une « portée pratique très limitée ».
Dernier départ en date, celui de Julien Grenet qui juge que les recommandations du comité n’ont eu qu’une « portée pratique très limitée ».
La FAGE et l’UNEF sollicitent une sérieuse refonte des aides sociales pour faire face à la précarisation des étudiants.
Le coût de la rentrée universitaire va de nouveau accroître, regrettent les deux principales organisations syndicales étudiantes, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) et l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), dans leurs baromètres annuels publiés respectivement dimanche 18 août et vendredi 16 août. La FAGE, premier syndicat étudiant de France, avait pour la première fois conclu à une « diminution significative » de l’enveloppe que doivent consacrer les étudiants à leur rentrée, grâce particulièrement à la suppression de la cotisation à la Sécurité sociale étudiante.
Mais ce plan ne se refasse pas en 2019 : le profil type évalué par la FAGE – un étudiant non boursier de 20 ans en licence à l’université, ne vivant plus au domicile familial – devra payer en moyenne 2 285 euros pour la rentrée : frais d’inscription, fournitures, loyer… Ce montant est en progression de 1,96 % par rapport à l’année dernière, en raison notamment de la hausse des frais de vie courante de 2,73 %.
Son challenger, l’Union nationale des étudiants de France, fait un acte similaire dans son étude annuelle. Basée sur une méthodologie différente, celle-ci évalue le coût de la vie étudiante, apprécié en croissance de 2,83 %. Une évolution « bien supérieure à celle de l’inflation qui est de 1,20 % sur un an », appuie le syndicat proche de la gauche, qui s’alarme de la « forte progression » de la précarité étudiante.
L’élévation des loyers « explose en région »
L’accroissement du loyer moyen, premier poste de dépenses des étudiants, est l’un des principaux facteurs de cette tendance troussée par les organisations syndicales. Dans le parc privé, elle atteint 3,86 %, selon l’UNEF. Elle est plus marquée dans des villes comme Bordeaux, Rennes ou Mulhouse (Haut-Rhin), où les prix de l’immobilier se sont enfuis depuis plusieurs années. Quant aux frais liés aux transports, ils « stagnent », selon la FAGE. L’UNEF relève, quant à elle, une amélioration des tarifs des transports en commun dans plusieurs villes.
L’augmentation des frais courants des étudiants provient en outre d’« une augmentation forte des loisirs et des achèvements comme les vêtements, la nourriture, les produits d’entretiens et d’hygiène », note la FAGE. La fédération critique le « désengagement de l’Etat sur la restauration étudiante ». Le prix d’un repas au restaurant universitaire passera en effet de 3,25 à 3,30 euros à partir de septembre. Un changement qui vient s’additionner à l’accroissement des tarifs des cafétérias du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), estimée à 8,17 % par l’UNEF.
Les étudiants et leurs familles devront aussi assumer l’élévation des frais spécifiques à la rentrée universitaire (+ 1,4 % cette année), même si ceux-ci améliorent moins vite que les dépenses courantes. Les supplémentaires santé – dont les tarifs grimpent de 2,56 %, selon la FAGE, et la Participation de vie étudiante et de campus (CVEC), en hausse de 1 euro pour l’année 2019-2020, sont surtout concernées. Les frais liés à l’achat de matériel pédagogique augmentent, eux, de 4,8 %.
Une « réforme d’ampleur » des aides
Les nouveaux étudiants étrangers non européens devront faire face à un accroissement des coûts de rentrée encore plus conséquente, puisque leurs frais d’inscription universitaires arrivent de 170 à 2 770 euros en licence et de 243 à 3 770 euros en master. Même si plusieurs établissements ont annoncé leur intention de ne pas apposer la mesure, « des dizaines de milliers » de personnes sont concernées, s’alarme l’UNEF. Une situation « injuste », déclare la FAGE : « Ce n’est pas aux étudiants de contribuer au sous-financement de l’enseignement supérieur par l’Etat. »
Les organisations syndicales invitent les suites de l’évolution du coût de la rentrée et de la vie universitaire. « Trop nombreux sont les étudiants dans l’obligation de se salarier pendant leurs études, de renoncer aux soins, à des loisirs ou à une alimentation correcte », inscrit la FAGE. Pour la fédération, « le coût de rentrée est bien trop élevé pour permettre une réelle démocratisation de l’enseignement supérieur ».
Elle réclame une « réforme d’ampleur du système d’aides sociales et la création d’une aide globale d’indépendance », calculée selon « la situation de l’étudiant et des revenus déclarés du foyer fiscal auquel il est rattaché ». De son côté, l’UNEF demande notamment « un plan d’urgence de refonte des aides sociales » avec l’accroissement du nombre d’étudiants bénéficiaires de bourses et la « revalorisation de 20 % » de celles-ci.
Le montant actuel des bourses sur critères sociaux accroîtra « d’en moyenne 1,10 % » pour l’année 2019-2020. Mais cette augmentation, inférieure à l’inflation, est amplement insuffisante aux yeux du syndicat étudiant.
Quartiers d’Afrique (12/13). La capitale rwandaise se métamorphose à grande vitesse et bâtit depuis vingt ans sa propérité sur les nouvelles technologies.
Selon le ministère de l’enseignement supérieur, 88,6 % des candidats lycéens avaient reçu une proposition jeudi.
L’agrégation de philosophie contribuant à stériliser l’audace intellectuelle et donner à cette discipline un caractère poussiéreux, le concours ne doit pas rester la voie unique d’accès au professorat, plaide, dans une tribune au « Monde » Nil Hours, docteur en philosophie.
Sciences Po Paris va supprimer ses épreuves écrites d’entrée en première année, au profit d’une sélection sur dossier, notes du bac et entretien.
Sciences Po Paris va annuler ses examens écrits d’entrée en première année, en faveur d’une sélection sur dossier, notes du bac et entretien.
A partir de 2021, les postulants à Science Po Paris seront jugés à partir de leurs notes au lycée et au baccalauréat, et par un oral.
C’est un carambolage dans le monde de l’enseignement supérieur : la fin du concours allégorique d’une grande école, et son entrée dans une nouvelle ère de la sélection, plus particularisée, où l’oral prend aussitôt la place de la sacro-sainte dissertation.
Sciences Po Paris a informé, le 25 juin, un remodelage de sa procédure d’admission en première année, à partir de 2021. Finies les examens communes d’entrée, emblématiques du « concours à la française ». Achevées la dissertation d’histoire, l’épreuve en sciences économiques ou en philosophie et l’épreuve de langue vivante, trio sur lequel ont examiné en 2019 plus de 5 000 lycéens.
Dorénavant, comme dans les universités anglo-saxonnes, la sélection s’accomplira principalement sur dossier : notes remportées pendant le lycée, dissertation d’un « essai » personnel, résultats du bac. A ce tiercé s’additionnera un oral, auquel seront conquis tous les candidats présélectionnés, et qui mêlera un entretien de motivation et une discussion autour d’un document.
L’instruction sera semblable pour tous, y compris pour les lycéens issus d’établissements étrangers (qui disposent actuellement d’une procédure parallèle), ainsi que pour les jeunes des 106 maisons défavorisés avec lesquels Sciences Po a signé des « conventions éducation prioritaire » (CEP). Ce concours spécifique, créé en 2001 et basé sur des oraux, a permis à 160 jeunes d’assimiler Sciences Po en 2018 (environ 10 % de la promotion).
CSP+ en majorité
« Nous faisons face à une crise globale de la pertinence des élites, qui nous amène à reconnaître sur la profession toute notre procédure, déclare Frédéric Mion, le directeur de l’établissement. Nous voulons plus de diversité des parcours et des origines, et nous voulons aussi prendre en compte plusieurs critères d’excellence, pas uniquement académiques : l’ouverture d’esprit, la persévérance, la capacité d’invention ou de résilience d’un candidat. » Il inscrit aussi cette réforme…
A partir de 2021, les candidats à Science Po Paris seront estimés à partir de leurs notes au lycée et au baccalauréat, et par un oral.
Plutôt que de « supprimer l’ENA », l’ouverture des « formations d’élites » à des publics plus divers doit passer par la reconnaissance d’autres compétences dans les concours d’entrée, plaident dans une tribune au « Monde » les participants à l’Institut de l’engagement
Plutôt que de « retirer l’ENA », l’accès des « formations d’élites » à des publics plus divers doit passer par l’exploration d’autres compétences dans les concours d’accès, défendent les participants à l’Institut de l’engagement.
Annuler l’ENA ? Changer nos élites ? La discussion actuelle a ouvert grand la porte aux envies de pousser la formation de la jeunesse. Concours pénibles d’accès, esprit de compétition et de classement, barrières sociologiques infranchissables, représentation sociale et entre-soi : un big bang est nécessaire. Pendant longtemps, on a cru que le concours était l’infranchissable garant de l’idéal républicain d’égalité. On a mis énormément de temps à se rendre compte que le concours pouvait lui-même entretenir la reproduction des élites ou éloigner insidieusement une partie des jeunes, en fonction de leur origine sociale, voire ethnique.
De ce constat certains retranchent qu’il faut glisser des ségrégations positives au sein des concours existants, voire supprimer les écoles dont les concours s’affirment si peu ouverts. Il existe pourtant une voie pour répondre vite à cette revendication de démocratisation, pour délier ce problème sans détruire, sans abandonner à nos principes républicains, sans tomber de Charybde en Scylla.
La mutation de paradigme passe par la mise en avant d’autres valeurs, celles de la gratitude. L’esprit d’entraide, de solidarité, de coopération doit pouvoir avoir tout autant qu’une bonne note en maths. Il faut faire évoluer l’accès aux formations les plus glorieuses et varier les profils de ceux qui dressent des responsabilités. Cette voie a été délacée discrètement mais solidement par l’Institut de l’engagement et les 150 établissements d’enseignement supérieur qui en sont collaborateurs. De quoi s’agit-il ?
Valoriser la reconnaissance
Pour améliorer la promesse, l’Institut a procréé un concours ouvert à tous les jeunes qui ont accompli leur service civique ou un bénévolat soutenu, mais c’est un concours sur les projets, sur les motivations, sur les parcours. Il a été avéré, avec l’appui de la Conférence des présidents d’université et celui de la Conférence des grandes écoles, comme l’adéquat de leur acceptabilité par des établissements aussi divers que huit instituts d’études politiques (dont Sciences Po Lille), des écoles de management (dont Skema, l’EM Lyon, Audencia, TBS, ESCP-Europe, GEM), des universités (dont Paris-Nanterre).
L’Etat lui-même a ouvert cette parité par des arrêtés ministériels, pour l’accès aux formations des instituts du travail social. Toutes ces universités ouvrent leurs portes à des jeunes qui ne sont pas passés par les voies traditionnelles : ils arrivent d’autres horizons culturels, d’autres origines sociales et ont souvent pris des chemins de traverse dans leur parcours scolaire. Et c’est tant mieux !
La dissertation de philosophie est l’épreuve symbolique du baccalauréat. Cet exercice souffre pourtant d’une grande artificialité et ne permet pas aux élèves de saisir les enjeux philosophiques, estime le professeur Stéphane Bornhausen.