Etre indépendant et maître de son emploi du temps, un rêve de jeune diplômé

Si le salariat reste la norme pour les étudiants qui sortent des écoles de commerce, de nouvelles formes d’emploi et d’organisations du travail offrant flexibilité et autonomie séduisent cette génération.

Par Publié aujourd’hui à 05h57

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NASTASIC / GETTY IMAGES

Une semaine de congés par-ci, un week-end prolongé par-là, une journée de télétravail annoncée au dernier moment, deux semaines de pause à Noël et tout le mois d’août en vacances. Maxime Vaudin, 26 ans, n’arrive plus à faire le décompte de ses jours « off » l’année dernière. Ce dont il est sûr, en revanche, c’est qu’il en a suffisamment pour ne pas penser aux prochains avec anxiété. Ce jeune diplômé de l’école de commerce Skema travaille depuis deux ans pour l’entreprise américaine Indeed, un moteur de recherche d’emploi créé en 2004, et qui a depuis janvier 2016, à grand renfort de communication, mis en place les « congés illimités » pour ses 8 900 employés dans le monde.

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Sur le papier, les salariés peuvent prendre autant de vacances qu’ils le souhaitent tant qu’ils sont « performants » et « atteignent leurs résultats », explique Charles Champala, directeur commercial chez Indeed France, qui a lui-même pris trois semaines de congés lors de la naissance de son enfant, en plus du congé de paternité légal de onze jours. Né dans la Silicon Valley au début des années 2000, le concept est encore assez peu exporté en France (où la durée légale des congés payés est bien supérieure à celle d’outre-Atlantique). Chez Indeed France (60 employés), les salariés ont pris en 2018 en moyenne sept jours de congés en plus des congés légaux et des RTT.

« Si j’ai envie d’arriver tôt et de prendre une grosse pause déjeuner pour faire du sport, ou de travailler de manière très intensive pour prendre une semaine après, je suis libre de le faire. » Maxime, salarié chez Indeed

« Les congés payés illimités, de même que le télétravail ou la flexibilité des horaires, répondent aux attentes d’un grand nombre de salariés », poursuit Charles Champala. Les entreprises qui ont mis en place cette organisation ne sont pas pour autant des philanthropes : l’objectif reste la performance, et le salarié heureux est toujours un salarié moins malade, moins absent, plus créatif et… plus productif.

Surtout, il s’agit de fidéliser, de « retenir » les collaborateurs les plus jeunes, comme Maxime Vaudin. Chez Indeed, ce dernier apprécie de pouvoir travailler comme il l’entend. « Si j’ai envie d’arriver tôt le matin et de prendre une grosse pause déjeuner pour faire du sport, ou de travailler de manière très intensive pendant plusieurs jours pour prendre une semaine après, je suis libre de le faire. Ça me met dans un bon “mood” pour travailler. Le fait d’être libre évite toute frustration, et je n’ai plus le blues du dimanche soir. »

L’exécutif renvoie à une concertation sur le travail de nuit dans le commerce alimentaire

Le gouvernement envisageait initialement de modifier le dispositif dans un projet de loi sur « diverses mesures d’ordre social », présenté mercredi en conseil des ministres.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 16h53

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Dans un supermarché Casino à Nice, en janvier.
Dans un supermarché Casino à Nice, en janvier. Eric Gaillard / REUTERS

Le gouvernement va ouvrir une concertation de six mois sur la question du travail de nuit dans le commerce alimentaire, a appris l’Agence France-presse (AFP) mardi 12 novembre auprès du ministère du travail.

L’exécutif envisageait initialement de modifier le dispositif dans un projet de loi sur « diverses mesures d’ordre social », qui sera présenté mercredi en conseil des ministres. Ce texte proposait d’ajouter aux secteurs dérogatoires les commerces alimentaires, leur permettant ainsi de rester ouverts jusque minuit, sans avoir recours au travail de nuit, à la condition de ne pas ouvrir avant 7 heures le lendemain matin.

Selon la législation actuelle, le recours au travail de nuit doit être justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale. Dans les autres cas, il est interdit. La nouvelle version du texte prévoit que le gouvernement puisse prendre une ordonnance sur le sujet « dans un délai de dix-huit mois », à l’issue de la concertation donc.

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Seraient concernés par la dérogation les commerces alimentaires qui ne sont pas situés dans des zones touristiques internationales – comme les Champs-Elysées –, qui peuvent déjà ouvrir jusqu’à minuit.

Conditions requises

Récemment, le ministère du travail avait précisé que le régime choisi serait aligné sur celui des zones touristiques. Parmi les conditions requises figurent la nécessité d’un accord collectif ou de branche avec les syndicats, le volontariat du salarié, un doublement de sa rémunération, un repos compensateur équivalent en temps…

Le code du travail considère comme travail de nuit une période d’au moins neuf heures consécutives entre 21 heures et 7 heures. Mais cette période est ramenée par dérogation à sept heures dans les médias, le cinéma, les spectacles vivants ou les discothèques.

Cette modification du régime du travail de nuit avait été introduite dans la loi Pacte mais le Conseil constitutionnel l’avait censurée pour des raisons de forme, jugeant qu’il s’agissait d’un cavalier législatif – c’est-à-dire un article de loi qui introduit des dispositions qui n’ont rien à voir avec le sujet traité par le projet de loi.

Le projet de loi portant « diverses mesures d’ordre social » comprend des ajustements et correctifs à des lois adoptées depuis le début du quinquennat (ordonnances travail, formation professionnelle) et précise certaines mesures (insertion par l’activité économique et CDD de multiremplacement, notamment).

El Mouhoub Mouhoud : « Six propositions pour une politique d’immigration économique juste et efficace »

Edouard Philippe a présenté le 6 novembre les contours de la politique migratoire qu’il entend mettre en place. L’économiste estime, dans une tribune au « Monde », que les annonces manquent encore de clarté. Il prône notamment la création d’une haute autorité de l’immigration indépendante.

Publié aujourd’hui à 14h23, mis à jour à 16h55 Temps de Lecture 5 min.

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Le premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l’intérieur Christophe Castaner le 6 novembre à l’Hôtel Matignon, lors de la conférence de presse sur l’immigration.
Le premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l’intérieur Christophe Castaner le 6 novembre à l’Hôtel Matignon, lors de la conférence de presse sur l’immigration. CHARLES PLATIAU / AFP

Tribune. Le débat tel qu’il a été engagé par le gouvernement depuis l’annonce de ses mesures sur l’immigration pose quatre problèmes. Un problème de méthode, un problème de fond, un problème d’objectifs et un problème d’efficacité des propositions avancées. D’où la nécessité de propositions alternatives.

Méthodologiquement : c’est le règne de la cacophonie et de l’ambiguïté. Veut-on établir – comme le gouvernement semble l’annoncer – des « quotas non limitatifs » (sic) avec pour objectif de piloter l’immigration à des fins d’emplois en fonction des besoins de l’économie ? Cela ouvrirait à un nombre plus élevé de métiers que la liste actuelle n’en propose. Ou bien veut-on annoncer que l’immigration sera contrôlée par des quotas pour restreindre les flux actuels pourtant extrêmement faibles ? Les clarifications attendues seront les bienvenues.

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Car il y a un problème de fond : nous savons que la liste des métiers instaurée depuis 2008, révisée en 2011 et 2013, est d’une efficacité limitée. Les listes de métiers dits en tension ne couvrent qu’une faible partie des emplois occupés par les migrants primo-arrivants. En 2013, à peine plus de la moitié des migrants accueillis à titre professionnel répondent à des besoins identifiés par cette fameuse liste.

De même, quand le gouvernement préconise de négocier avec les pays d’origine pour réguler l’immigration à des fins d’emplois, pourquoi n’évoque-t-on pas ce qui existe déjà ? A-t-on seulement évalué les accords de gestion concertée (AGC) de l’immigration signés entre la France et certains pays d’Afrique qui combinent à la fois le critère de nationalité et des métiers en tension ?

Notre évaluation, dans un rapport de l’OCDE de 2017, révèle d’abord que le nombre de migrants admis dans le cadre des AGC est extrêmement marginal pour combler les besoins de recrutement (moins de 2 % de l’ensemble des primo-arrivants ressortissants de pays tiers).

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Pourtant, l’immigration devra bien répondre à des besoins de main-d’œuvre. Si à long terme, ce sont les politiques structurelles du marché du travail qui permettront de réduire les tensions sur le marché du travail, à court ou moyen terme, un recours à l’immigration peut être justifié.

Selon les données de l’OCDE, entre 2005 et 2015 les immigrés ont contribué à 91 % de l’accroissement de la force de travail en Europe (65 % aux Etats-Unis et 57 % en France) et 16 % de l’accroissement de la force de travail hautement qualifiée (23 % aux USA et 10 % en France). Les besoins se font sentir pour les qualifiés comme pour les non-qualifiés dans des secteurs en croissance et en déclin.

Quand le BTP crée des emplois par milliers

Le groupe NGE annonce, mardi, 10 000 embauches d’ici à 2024, sur fond de tensions sur le recrutement dans le bâtiment comme pour les travaux publics.

Par Publié aujourd’hui à 11h12

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Construction à Paris, le 24 avril.
Construction à Paris, le 24 avril. LIONEL BONAVENTURE / AFP

Le secteur du BTP embauche à tour de bras. Illustration avec le groupe NGE, qui annonce mardi 12 novembre son intention d’attirer 10 000 nouveaux collaborateurs d’ici à 2024. Et lance une campagne de communication pour séduire les candidats et réussir ce recrutement massif. « Nous affichons notre optimisme dans l’avenir, avec des recrutements à 95 % en CDI et la volonté de féminiser l’entreprise », revendique Antoine Metzger, le président de NGE.

Depuis septembre, le secteur de la construction a lui aussi lancé sa campagne d’affichage et un film publicitaire diffusé au cinéma, à la télévision et sur Internet, autour du slogan « Demain s’invente avec vous », pour susciter des vocations. Car sur un marché du bâtiment et des travaux publics en surchauffe, l’emploi se porte très bien et les compétences se font rares, aiguisant les enjeux de formation et d’apprentissage.

Affichant la plus forte progression de chiffre d’affaires du BTP sur quatre ans (+ 60 %), le « petit » NGE, avec ses 12 000 salariés et 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, vient de plus en plus chatouiller les majors, Vinci, Bouygues et Eiffage. L’entreprise originaire de Provence a raflé pour 1 milliard d’euros de contrats rien que sur les nouveaux métros du Grand Paris. Elle a procédé à 2 000 embauches en 2019, comme en 2018, et veut inscrire ce rythme dans la durée.

Difficulté à trouver du personnel qualifié

« Recruter est affreusement difficile, ça demande beaucoup d’efforts : il y a encore beaucoup d’a priori sur un métier réputé difficile », déplore M. Metzger. Partout on manque d’ingénieurs, de conducteurs de travaux, de grutiers, d’électromécaniciens, de dessinateurs-projeteurs… Dans le Grand Paris, où les travaux souterrains atteignent une ampleur jamais vue, les compétences rares – mineur-boiseur, opérateur de tunnelier… – deviennent précieuses.

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Le bâtiment comme les travaux publics connaissent une année exceptionnelle. Selon les estimations de la Fédération française du bâtiment (FFB), 2019 se soldera par 25 000 embauches supplémentaires par rapport à 2018. Un résultat bien meilleur qu’attendu. Côté travaux publics, entre les chantiers du Grand Paris et la décision de nombreuses communes de rattraper leur retard d’investissement sur leur réseau routier, le secteur aura créé 10 000 emplois nets en 2019, comme en 2018.

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Conséquence : « Des tensions sur l’appareil de production, probablement encore plus importantes que nous ne le pensions en 2018 », relève la FFB. Dans les sociétés de plus de dix salariés, près de trois chefs d’entreprise sur quatre rencontrent des difficultés de recrutement. C’est aussi le cas pour plus de la moitié des artisans. Et la hausse des salaires s’accélère, indique la fédération, qui l’estime à 3,5 % au premier trimestre 2019.

« La difficulté à trouver du personnel qualifié arrive très largement en tête des contraintes pesant sur nos entreprises pour tenir un rythme d’activité élevé », souligne également la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) : en octobre, 46 % des sociétés déclaraient ne pas pouvoir augmenter leur carnet de commandes faute de main-d’œuvre.

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Modere, avatar 2.0 des réunions façon Tupperware

L’entreprise américaine, dont le modèle combine vente directe et marketing multiniveau, connaît un succès discret mais fulgurant en France.

Par Publié aujourd’hui à 04h25

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AUREL

Où va le travail ? « Levez-vous si vous avez envie d’être libres ! » Ce 12 octobre, le palais des congrès de Strasbourg accueille des « modèles de réussite » venus dévoiler, moyennant 49 euros l’entrée, les clés de leur succès aux 1 800 spectateurs. Tous travaillent pour Modere, une entreprise américaine de vente à domicile de cosmétiques et de compléments alimentaires, implantée en Europe depuis 2015. En France, cet avatar 2.0 de ces réunions popularisées par Tupperware connaît un succès discret mais fulgurant, affichant un bénéfice d’exploitation de 47,1 millions d’euros en 2018 – contre 1,6 million en 2017.

Loin d’appartenir au passé, la vente à domicile a profité de l’instauration du statut d’autoentrepreneur, il y a dix ans. Dans ce secteur, la création annuelle d’entreprises a été multipliée par huit, passant de 3 500 en 2008 à 28 400 en 2018, selon la base Sirene éditée par l’Insee.

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Depuis quelques mois, pourtant, le ciel de Modere s’assombrit. La société américaine a fait l’objet de plusieurs signalements auprès des antennes locales de la Répression des fraudes, d’après une source interne. Leurs auteurs s’interrogent sur son modèle économique, inspiré du marketing multiniveau (MLM). Un système dans lequel les distributeurs sont rémunérés sur leurs ventes, mais aussi sur celles des vendeurs qu’ils ont cooptés.

Précarité et « mamans solos »

En période de croissance molle, créer son emploi, a fortiori à domicile, a de quoi séduire. D’autant que l’investissement est abordable : 49 euros sans produits. Ajoutez entre 143 et 578 euros pour recevoir les produits-phares de Modere, que l’entreprise incite fortement à tester.

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Il y a neuf mois, Céline F. s’est lancée. Sur scène, cette « maman solo » de 32 ans raconte sa vie d’avant, à courir entre trois emplois à temps partiel. Son récit résonne avec l’expérience de la dizaine de vendeurs contactés par Le Monde, souvent mères, ex-employées précaires subissant au quotidien des horaires décalés.

Pour débuter, nul besoin d’être un ancien commercial. Modere fournit des phrases toutes faites, telles que : « Si je vous disais que vous pourriez récupérer [votre] investissement en très peu de temps ? » Pas besoin non plus de recevoir chez soi : vente et recrutement d’autres vendeurs se font par le biais des réseaux sociaux.

« Instaurer un quota d’immigration par métier est soit inutile soit inefficace »

Dans une tribune au « Monde », l’économiste Manon Domingues Dos Santos souligne la contradiction entre une limitation de l’immigration et la volonté affichée de pallier les pénuries de main-d’œuvre.

Publié aujourd’hui à 01h13 Temps de Lecture 3 min.

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Emmanuel Macron l’a dit : « Je n’ai pas peur de réfléchir à l’idée de quotas » ; après réflexion, Edouard Philippe a tranché : « Il faut mettre en place des objectifs quantitatifs ou des quotas – les deux termes me vont – en matière d’immigration professionnelle. » En tant qu’économiste, je n’ai pas peur de dire que la mise en œuvre de quotas en matière d’immigration professionnelle est inefficace.

Trois principaux motifs légaux justifient l’immigration extracommunautaire : le motif familial, le motif humanitaire et le motif professionnel. Les deux premiers relèvent des droits et principes constitutionnels que sont le droit de vivre en famille, le droit d’asile et le principe de fraternité. Ils questionnent donc la citoyenne, mais pas l’économiste.

Le motif professionnel est quant à lui fondé sur l’argument que l’économie française a besoin de travailleurs immigrés. Ce motif, lui, interroge l’économiste : pourquoi l’économie française a-t-elle besoin de travailleurs immigrés ? A priori, pour au moins trois raisons.

Vieillissement démographique

En premier lieu, le vieillissement démographique met en péril la pérennité du financement des retraites par répartition. L’immigration de jeunes actifs serait un moyen de diminuer le ratio de dépendance. Mais de nombreux travaux de recherche, notamment ceux de l’Organisation des Nations unies (ONU), démontrent que pourvoir au financement des retraites par des migrations de remplacement nécessiterait des flux permanents d’une ampleur inapplicable socialement.

En deuxième lieu, l’économie française, dont la croissance repose sur le travail qualifié, a besoin de compétences. L’immigration de travailleurs disposant d’une compétence – et dont le coût de formation a donc été assumé par d’autres – est économiquement efficace : c’est précisément l’objet de la carte de séjour dite « compétences et talents » qui permet de disposer d’un titre de séjour pour motif économique sans contrat de travail préalable.

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En troisième lieu, les entreprises françaises rencontrent, dans certains secteurs d’activité, des difficultés récurrentes à pourvoir certains postes. Pallier ces besoins par un recours à l’immigration est l’objet de la proposition gouvernementale.

Cette proposition interroge l’économiste à trois niveaux : pourquoi certaines entreprises rencontrent-elles des difficultés de recrutement, pourquoi les pallier par l’immigration et pourquoi recourir dans ce cas aux quotas ?