Quand le BTP crée des emplois par milliers

Quand le BTP crée des emplois par milliers

Le groupe NGE annonce, mardi, 10 000 embauches d’ici à 2024, sur fond de tensions sur le recrutement dans le bâtiment comme pour les travaux publics.

Par Publié aujourd’hui à 11h12

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Construction à Paris, le 24 avril.
Construction à Paris, le 24 avril. LIONEL BONAVENTURE / AFP

Le secteur du BTP embauche à tour de bras. Illustration avec le groupe NGE, qui annonce mardi 12 novembre son intention d’attirer 10 000 nouveaux collaborateurs d’ici à 2024. Et lance une campagne de communication pour séduire les candidats et réussir ce recrutement massif. « Nous affichons notre optimisme dans l’avenir, avec des recrutements à 95 % en CDI et la volonté de féminiser l’entreprise », revendique Antoine Metzger, le président de NGE.

Depuis septembre, le secteur de la construction a lui aussi lancé sa campagne d’affichage et un film publicitaire diffusé au cinéma, à la télévision et sur Internet, autour du slogan « Demain s’invente avec vous », pour susciter des vocations. Car sur un marché du bâtiment et des travaux publics en surchauffe, l’emploi se porte très bien et les compétences se font rares, aiguisant les enjeux de formation et d’apprentissage.

Affichant la plus forte progression de chiffre d’affaires du BTP sur quatre ans (+ 60 %), le « petit » NGE, avec ses 12 000 salariés et 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, vient de plus en plus chatouiller les majors, Vinci, Bouygues et Eiffage. L’entreprise originaire de Provence a raflé pour 1 milliard d’euros de contrats rien que sur les nouveaux métros du Grand Paris. Elle a procédé à 2 000 embauches en 2019, comme en 2018, et veut inscrire ce rythme dans la durée.

Difficulté à trouver du personnel qualifié

« Recruter est affreusement difficile, ça demande beaucoup d’efforts : il y a encore beaucoup d’a priori sur un métier réputé difficile », déplore M. Metzger. Partout on manque d’ingénieurs, de conducteurs de travaux, de grutiers, d’électromécaniciens, de dessinateurs-projeteurs… Dans le Grand Paris, où les travaux souterrains atteignent une ampleur jamais vue, les compétences rares – mineur-boiseur, opérateur de tunnelier… – deviennent précieuses.

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Le bâtiment comme les travaux publics connaissent une année exceptionnelle. Selon les estimations de la Fédération française du bâtiment (FFB), 2019 se soldera par 25 000 embauches supplémentaires par rapport à 2018. Un résultat bien meilleur qu’attendu. Côté travaux publics, entre les chantiers du Grand Paris et la décision de nombreuses communes de rattraper leur retard d’investissement sur leur réseau routier, le secteur aura créé 10 000 emplois nets en 2019, comme en 2018.

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Conséquence : « Des tensions sur l’appareil de production, probablement encore plus importantes que nous ne le pensions en 2018 », relève la FFB. Dans les sociétés de plus de dix salariés, près de trois chefs d’entreprise sur quatre rencontrent des difficultés de recrutement. C’est aussi le cas pour plus de la moitié des artisans. Et la hausse des salaires s’accélère, indique la fédération, qui l’estime à 3,5 % au premier trimestre 2019.

« La difficulté à trouver du personnel qualifié arrive très largement en tête des contraintes pesant sur nos entreprises pour tenir un rythme d’activité élevé », souligne également la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) : en octobre, 46 % des sociétés déclaraient ne pas pouvoir augmenter leur carnet de commandes faute de main-d’œuvre.

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LJD

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