L’ONU plaide en faveur d’un meilleur partage de la croissance mondiale

L’ONU plaide en faveur d’un meilleur partage de la croissance mondiale

Dans une plantation de café à Campos Alto (Brésil), en août 2019.
Dans une plantation de café à Campos Alto (Brésil), en août 2019. Adriano Machado / REUTERS

Le produit intérieur brut (PIB) ne dit pas tout sur l’état de l’économie. Dans ses prévisions pour 2020, publiées jeudi 16 janvier, l’Organisation des Nations unies s’intéressent aux disparités qui se dissimulent derrière les moyennes statistiques, et à « la qualité de la croissance », notamment son impact sur l’environnement, que le PIB a bien du mal à mesurer. En ce début d’année, l’ONU s’inquiète des risques climatiques, de la baisse de la productivité et de la « montée de la colère dans le monde vis-à-vis des impacts sociaux et environnementaux de la croissance ».

Ses estimations sont peu ou prou les mêmes que celles de la Banque mondiale, rendues publiques début janvier, à savoir une stabilisation, et peut-être même une légère reprise de l’économie mondiale, à 2,5 % en 2020 contre 2,3 % en 2019. Elle partage avec l’institution de Washington le constat d’une hausse « inquiétante » de l’endettement, qui rend la planète économie vulnérable au moindre choc.

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« L’accumulation de la dette mondiale passe dans les actifs financiers plutôt que dans les investissements productifs, peut-on lire dans le rapport de l’ONU, ce qui illustre une déconnexion inquiétante entre le secteur financier et l’activité économique réelle. » Un phénomène nourri par la baisse des taux d’intérêt des banques centrales et amplifié par les incertitudes politiques et les tensions commerciales qui incitent les entreprises « à préférer perdre un peu d’argent dans des obligations à taux négatifs plutôt qu’à le placer dans des investissements productifs. »

« La faiblesse des investissements pourrait être à l’origine d’une stagnation de la productivité », juge Richard Kozul-Wright, directeur de la division de la mondialisation et des stratégies de développement à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Celle-ci piétine dans les pays riches, et progresse dans les économies émergentes et en développement à un rythme bien moins élevé qu’avant la crise de financière de 2008. Conséquence : les salaires stagnent eux aussi, alors que le marché de l’emploi se porte bien.

« Bas salaires »

Cette situation paradoxale pourrait s’expliquer, d’après l’ONU, par la création d’emplois de « faible qualité » dans les pays développés, et « informels » ailleurs. Avec pour conséquence « une insécurité, des bas salaires et l’absence de protection sociale qui représentent un important défi aujourd’hui dans le monde ».

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LJD

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