La reprise d’Air Antilles et la liquidation d’Air Guyane ordonnées par la justice
Consternation en Guyane, soulagement teinté d’amertume aux Antilles : deux mois après avoir ordonné la mise en liquidation judiciaire du groupe Caire (Compagnie aérienne interrégionale express), le tribunal mixte de commerce de Pointe-à-Pitre a ordonné, vendredi 29 septembre, la reprise partielle du transporteur régional. Les actifs du périmètre Air Antilles seront partiellement cédés à la Cipim (holding du groupe Edeis, gestionnaire de seize aéroports) alliée à la collectivité de Saint-Martin, tandis que la filiale Air Guyane est liquidée. Le tribunal autorise 176 licenciements pour motif économique, dont 78 au sein de la filiale guyanaise, sur les 300 salariés que comptait le groupe Caire.
Après le dépôt de six offres de reprise à la date limite du 1er septembre, le tribunal en avait examiné trois, au cours d’une audience à huis clos le 21 septembre. A l’issue des débats, les juges avaient retenu deux offres de reprise : celle émanant du groupe Cafom, proposant une reprise globale, avec 194 des 296 salariés, et celle qui a finalement été validée par le tribunal, avec 120 des 218 salariés sur le périmètre Antilles.
« Il est apparu au cours des débats que seule la société Cipim avec la collectivité de Saint-Martin ont été en mesure de justifier, d’une part, une véritable solution transitoire pouvant être mise en œuvre en attendant l’instruction des demandes de la Direction générale de l’aviation civile, d’autre part, d’un financement permettant d’assurer la pérennité de l’entreprise au cours de cette période », écrivent les juges dans le document de 32 pages transmis aux parties.
« Assurer la continuité territoriale »
« C’est une victoire au goût amer », déclare Mélissa Germé, déléguée syndicale SNPNC-FO d’Air Antilles. « On a eu gain de cause. Néanmoins, il y a un côté injuste pour la Guyane où on perd l’ensemble des collègues », s’attriste la syndicaliste martiniquaise. Durant l’audience du 21 septembre, les juges avaient écarté l’offre présentée par Guyane Fly, candidat à la reprise du périmètre guyanais, sur lequel la compagnie aérienne Air Guyane détient une délégation de service public pour desservir les communes amazoniennes enclavées.
Dans la foulée, le président de la collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville, avait menacé de refuser la délégation de service public au groupe Cafom s’il était désigné comme repreneur, car son offre ne garantissait pas « la reprise intégrale de l’emploi local ». Après cette déclaration de l’élu guyanais, Cafom avait retiré son offre, laissant Cipim seul en lice.
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