Archive dans juillet 2022

La revalorisation des allocations-chômage inférieure aux attentes des syndicats

L’assurance-chômage délie les cordons de sa bourse avec plus de retenue que l’Etat. A compter de ce vendredi 1er juillet, les allocations versées aux demandeurs d’emploi augmentent de 2,9 %. Cette revalorisation a été décidée, jeudi, lors d’une réunion du conseil d’administration de l’Unédic, l’association paritaire codirigée par les partenaires sociaux qui pilote le régime. La hausse est inférieure de 1,1 point à celle qui doit s’appliquer aux prestations sociales, dans le cadre du projet de loi pour la protection du pouvoir d’achat, dont l’examen en première lecture à l’Assemblée nationale doit débuter le 18 juillet.

La mesure prise par les gestionnaires du dispositif concerne 2,1 millions de personnes, soit 95 % des demandeurs d’emploi indemnisés – 5 % en étant exclus, en vertu d’une disposition ayant pour effet d’écarter ceux qui bénéficient d’une couverture depuis moins de six mois. L’augmentation, qui représente un effort de l’ordre de 800 millions d’euros sur un an, est nettement plus élevée que précédemment : + 0,5 % en moyenne sur la période 2016-2021, selon l’Unédic. Une telle amélioration vise, évidemment, à tenir compte de l’accélération de l’inflation, observée depuis la mi-2021, mais elle ne compense pas l’évolution de l’indice des prix (+ 5,8 % sur un an, d’après la dernière estimation provisoire de l’Insee, réalisée à la fin juin). Hubert Mongon, administrateur Medef, met en avant le fait que le régime veille à contenir l’accroissement de ses dépenses, car son endettement est massif (63,6 milliards d’euros fin 2021).

Déception

Le montant de la revalorisation a donné lieu à d’âpres discussions entre les représentants du patronat et des syndicats qui gouvernent l’Unédic. Au départ, les organisations d’employeurs proposaient + 1,8 %. Inacceptable pour les confédérations de salariés. Suspension de séance, coups de téléphone entre leaders nationaux des deux « camps »… Les tractations ont finalement débouché sur une offre à + 2,9 % de la part du Medef, de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et de l’Union des entreprises de proximité (U2P). Ce geste était loin de correspondre aux attentes initialement exprimées par les centrales syndicales : jusqu’à + 8 %, s’agissant de la CGT. « Nous demandions une progression au moins équivalente à celle des prix sur les douze derniers mois », explique, pour sa part, Michel Beaugas, secrétaire confédéral de FO.

Finalement, la CFDT et la CFTC ont accepté de voter pour, afin d’éviter que le patronat ne revienne en arrière ou ne claque la porte. La CFE-CGC, la CGT et FO, elles, se sont abstenues, ce qui traduit, en réalité, un désaccord, mais assorti du souci de ne pas bloquer les négociations, car les demandeurs d’emploi risqueraient d’en faire les frais : en cas d’échec des pourparlers, c’est l’Etat qui reprendrait la main et nul ne sait combien il donnerait aux chômeurs.

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« Tu me vois à l’Ehpad, au balcon toute la journée ? Mon camion, c’est autre chose » : Claude Avril, 76 ans, catégorie poids lourds

ReportageUne fois par mois, Claude Avril, routier, fils et père de routier, conduit son semi-remorque, son 44-tonnes. Le septuagénaire raconte un métier difficile, qui peine à recruter, mais reste indispensable à la société de consommation.

Derrière le pare-brise immense, le ruban de l’A85, que l’aube rend à peine moins sombre, se déroule comme le générique d’un road-movie. Dans l’habitacle, la silhouette du chauffeur émerge peu à peu de l’obscurité elle aussi. Dos bien droit. Bras posés à plat sur le volant. Regard aux aguets, du haut d’un siège à suspension pneumatique perché à deux mètres du bitume. Sur la file de droite, le DAF XF 530 et sa semi-remorque, estampillés Transports Suzanne 49, filent vers l’horizon. Il est 5 h 30. Le péage de Vivy (Maine-et-Loire) n’est plus qu’un souvenir. Direction le Var. Vingt-quatre tonnes de pavés à livrer. Ensuite ce sera l’Italie. Pour quoi faire ? On verra. Souvent fret varie, bien fol qui s’y fie. Seule certitude : quatre jours de voyage. Mais d’abord, pause-café à Bourges (Cher). A 76 ans, Claude Avril a ses petites habitudes.

Au Relais du Chatelard, à Passy (Haute-Savoie) sur l’autoroute du Mont-Blanc, le 9 juin 2022.

Quelques minutes avant le départ, il avait ventousé au frontispice de son bahut une plaque d’immatriculation perso frappée de son surnom : « l’Ancien ». Au dépôt de Gennes (Maine-et-Loire), juste avant que les attelages ne s’éparpillent dans la nuit en un menuet de feux de croisement et de clignotants, tous les collègues étaient venus le saluer. « Je suis le plus vieux de la bande », avait-il soufflé, touché par l’affection de ces gaillards à grosse voix. Pour autant, il n’avait pas interrompu son rituel : approvisionnement du frigo de voyage en plats préparés par son épouse, Annick, mise en place du duvet et de l’oreiller de service sur la couchette, installation de la clé USB en vue de l’animation musicale – Reggiani, Sardou, Brel –, vérification de la paperasse réglementaire, introduction de la carte professionnelle dans le « mouchard » numérique. Moteur !

« Dès que je prends le volant, j’ai trente ans de moins, assure-t-il maintenant que le voyage est lancé. Je suis à la retraite depuis mes 58 ans. J’aime bien ma maison. Mais le camion, c’est autre chose. » Tous les mois, il accepte une ou deux missions longue distance. Les plus contraignantes. Celles des purs routiers. Il ajoute : « A mon âge, je dois valider mon permis de conduire chaque année. Jusqu’ici, RAS. » Disons que ça roule. Il enchaîne : « Sincèrement, tu me vois à l’Ehpad, me lever à 7 heures, au balcon toute la journée, avec les cheveux violets ?  » Non, sincèrement, on ne le voit pas.

Claude Avril, au Relais du Chatelard, à Passy (Haute-Savoie), sur l’autoroute du Mont-Blanc, le 9 juin 2022.

D’autant qu’il n’a plus un poil sur le caillou et que son profil, surligné par la lueur orangée du tableau de bord, n’est pas sans rappeler celui du colonel Kurtz dans Apocalypse Now (1979), de Francis Ford Coppola. Claude Avril raconte qu’à Marseille un employé du port annonce ainsi son arrivée : « Laissez passer l’ancêtre des transports ! Faites gaffe, c’est un fossile !  » Mais « l’Ancien » n’est pas un cas. Cinq des cinquante chauffeurs de la maison Suzanne dépassent les 70 ans. Age moyen : 50 ans. On vient d’embaucher un gars de 58 ans.

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Egalité professionnelle : « Il est primordial que les Etats se dotent des moyens de faire respecter la loi »

Mardi 7 juin, sous impulsion française et allemande, le Conseil de l’Union européenne et les eurodéputés sont parvenus à un compromis sur une directive visant à favoriser la représentation des femmes au conseil d’administration des entreprises cotées en Bourse. Elle dispose qu’au moins 40 % des sièges d’administrateurs non exécutifs soient réservés à chaque genre d’ici à 2026.

La France fut précurseuse, adoptant en 2010 la loi Copé-Zimmermann, qui contraint certaines entreprises (cotées en Bourse, ou employant plus de 500 salariés et faisant plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires) à compter au moins 40 % d’administrateurs de chaque genre à partir du 1er janvier 2017.

Les sanctions prévues par ce texte sont similaires aux préconisations de la directive européenne : une nomination irrégulière est considérée comme nulle et le versement des jetons de présence est suspendu jusqu’à ce que le quota soit appliqué.

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Auteurs d’une récente étudeanalysant les effets de cette loi en France, nous estimons important d’insister sur quelques points.

Pas de complaisance

Premièrement, la loi a eu un effet substantiel sur l’accès des femmes aux conseils d’administration des entreprises cotées. La proportion d’administratrices dans les entreprises de notre échantillon – 200 entreprises cotées avec plus de 30 salariés équivalents temps plein (ETP) sur la période 2006-2019 –est passée de 10,3 % en 2009 à 43 % en 2019, contrastant avec la stagnation observée au cours des années précédant la réforme.

Cette augmentation spectaculaire ne s’est pas faite au détriment de la compétence : par rapport aux administratrices de la période antérieure, les femmes nommées après le passage de la loi sont bien plus susceptibles d’avoir eu une expérience opérationnelle de haut niveau au moment de leur nomination (40 % en 2019, contre 29 % en 2009), ou d’être titulaires de diplômes prestigieux – Master of Business Administration (MBA), PhD (doctorat), diplômes de grandes écoles, 46 % en 2019 contre 36 % en 2009.

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Sur ces deux dimensions, l’écart avec leurs homologues masculins se réduit fortement voire disparaît.

En outre, leur profil varié contribue à la diversité au-delà du genre. Les nouvelles administratrices sont par exemple plus susceptibles d’être qualifiées de membres indépendants, ce qui est généralement considéré comme propice à une meilleure gouvernance d’entreprise. La part des femmes considérées comme tels passe ainsi de 30 % en 2009 à 56 % en 2019 (alors que celle des hommes décroît de 39 % à 32 %). De plus, la fraction d’administratrices de nationalité étrangère a doublé sur la même période, pour atteindre 20 % en 2019.

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Retraites, fonctionnaires, crédit immobilier, gaz, loyers : ce qui change le 1er juillet pour le budget des ménages

Campagnes électorales et contexte inflationniste obligent, de nombreuses revalorisations ont été annoncées ces dernières semaines et derniers mois, et c’est le 1er juillet qu’elles doivent entrer en vigueur.

Dégel du point d’indice des fonctionnaires

Alors qu’il était gelé depuis 2017, le point d’indice de la fonction publique va être revalorisé de 3,5 %, a annoncé le ministère de la transformation et de la fonction publiques le 28 juin. Ce qui va se traduire, pour les fonctionnaires, par une augmentation générale.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le gouvernement met fin au gel du point d’indice des fonctionnaires avec une augmentation de 3,5 %

Le gouvernement, qui estime le coût de la mesure à 7,5 milliards d’euros, a précisé que cette mesure était effective au 1er juillet mais avec un « effet rétroactif sur la feuille de paie du mois d’août ». Un décret est attendu.

Hausse des allocations-chômage

Environ 95 % des demandeurs d’emploi indemnisés par l’assurance-chômage voient leur allocation revalorisée de 2,9 % ce 1er juillet, a indiqué le 30 juin l’Unédic, à l’issue d’un conseil d’administration, après négociation entre les partenaires sociaux. Le taux était en 2021 de 0,6 %. Cette décision a été prise en tenant « compte du contexte économique, notamment de l’inflation, et de l’équilibre financier du régime », explique l’organisme.

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Revalorisation des retraites et de nombreuses prestations

Rien n’a pour l’heure été traduit dans des textes, mais le gouvernement a annoncé, face à l’inflation galopante, toute une série de revalorisations exceptionnelles, qui seraient selon lui applicables de façon rétroactive au 1er juillet.

Lire aussi : Pouvoir d’achat : un coup de pouce de 8 milliards d’euros pour les prestations sociales

Selon l’avant-projet de loi sur le pouvoir d’achat, auquel Le Monde a eu en partie accès, il projette ainsi d’augmenter de 4 % les pensions de base, les prestations familiales, le revenu de solidarité active, la prime d’activité, etc. Quant aux aides au logement, elles seraient augmentées de 3,5 % dans le cadre de la loi de finances rectificative pour 2022.

Crédit immobilier : les taux d’usure remontent

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C’est la question qui agitait le secteur de l’immobilier depuis des semaines : à combien se situeront, le 1er juillet, les désormais fameux taux d’usure, c’est-à-dire les taux maximaux auxquels les banques peuvent prêter ? La réponse est tombée le 30 juin au Journal officiel : pour les crédits immobiliers accordés sur vingt ans ou plus, durée la plus fréquente pour les prêts à l’habitat, ce taux est fixé à 2,57 %, contre 2,40 % le trimestre précédent.

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Ces taux doivent être revus chaque trimestre sur la base des taux des crédits constatés les trois mois précédents, majorés d’un tiers. Il s’agit d’un dispositif de protection de l’emprunteur contre des taux abusifs.

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Tickets-restaurants : pourquoi le plafond de paiement retourne à 19 euros

Le montant plafond du titre-restaurant reste inchangé, fixé à 19 euros.

C’est un retour à la normale pour les quelque quatre millions de salariés qui en bénéficient : le plafond d’utilisation quotidien des titres-restaurants revient, vendredi 1er juillet, à 19 euros.

Le doublement de ce plafond à 38 euros et l’autorisation d’utiliser ce moyen de paiement également les week-ends et jours fériés avaient été décidés à l’issue du premier confinement en 2020. La crise sanitaire se prolongeant, le dispositif avait été reconduit à plusieurs reprises, dont la dernière fois en février jusqu’au 30 juin.

« Ces mesures ont permis de relancer la consommation dans les restaurants » et « d’accélérer l’utilisation des tickets épargnés par les salariés du fait des restrictions sanitaires », rappelle le ministère de l’économie et des finances. Mais « aujourd’hui, ces deux causes se sont éteintes » et « le stock de tickets a été écoulé », les anciens tickets de 2021 ayant pu être remplacés par des tickets valables en 2022, constate le ministère.

Dix-neuf euros depuis 2014

Le montant payable en titre-restaurant va donc retrouver son plafond d’avant la crise sanitaire, à 19 euros. Il a été établi en 2014 par l’article R3262-10 du code du travail, selon lequel : « L’utilisation des titres-restaurants est limitée à un montant maximum de dix-neuf euros par jour. Lorsque [ils] sont émis sous forme dématérialisée, le salarié est débité de la somme exacte à payer, dans la limite du montant maximum journalier mentionné. »

Jean-Michel Rousseau, qui préside la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR, composée de représentants des organisations professionnelles et syndicales les plus représentatives des employeurs et des salariés, des syndicats de restaurateurs et des entreprises émettrices de titres-restaurants), rappelle que ce montant a été fixé lors de la dématérialisation des titres-restaurants, en 2014, à l’occasion du « choc de simplification ».

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« Dix-neuf euros, cela correspondait à la valeur faciale de deux titres-restaurants [au format papier] pour un repas », explique M. Rousseau. Depuis cette date, les chèques-restaurants au format papier coexistent avec les cartes rechargeables, qui fonctionnent de la même manière qu’une carte bancaire.

Il ajoute que la CNRT a essayé de faire bouger les lignes en adressant, fin mai, un courrier aux ministères de l’économie et du travail pour leur demander de porter de manière pérenne le plafond quotidien à 29 euros dans les restaurants, tout en recommandant de le maintenir à 19 euros auprès des autres professionnels agréés à le percevoir (métiers de bouche, distribution alimentaire…). Mais il n’a pas obtenu satisfaction.

Une utilisation encadrée par la loi

Le titre-restaurant reste ainsi fidèle à son histoire : il sert à financer la pause déjeuner. En 1913, une première loi a instauré une restauration d’entreprise, rappelle la CNRT, mais le principe du luncheon voucher (ou « bon repas ») a vu le jour au Royaume-Uni en 1950. Le concept a traversé la Manche en 1957 avant que le gouvernement de Georges Pompidou, convaincu par ce système de prise en charge de la restauration salariée, le dote d’un cadre législatif en 1967.

Depuis, les conditions d’utilisation des titres-restaurants ont évolué, se sont assouplies – l’élargissant aux agents des collectivités publiques, aux achats de fruits et légumes ou de plats cuisinés frais, surgelés ou en conserve, de salades préparées et de salades composées – mais elles restent strictement encadrées.

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Selon les textes, ils sont destinés à assurer un repas aux salariés pendant leur journée de travail. Ils sont nominatifs – il est interdit d’en faire bénéficier des tiers –, et ne doivent être utilisés que pendant les jours ouvrables, sauf pour les salariés amenés à travailler le dimanche ou les jours fériés. La loi n’autorise l’utilisation que d’un titre-restaurant, même si, dans la pratique, il est possible de régler avec deux.

Enfin, ils ne doivent être utilisés que dans le département du lieu de travail du salarié bénéficiaire et les départements limitrophes, sauf en cas de mention contraire par l’employeur, etc. Un ensemble de règles plus ou moins respectées.

Veolia : Estelle Brachlianoff, la générale des eaux

Et soudain, l’émotion l’a submergé. Le 15 juin, en plein milieu de l’assemblée générale, cadre pourtant peu propice aux effusions, le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a fondu en larmes au moment de laisser sa place au pupitre à sa numéro deux, Estelle Brachlianoff, très émue aussi. Des adieux comme un prélude au grand passage de témoin programmé le 1er juillet. Ce jour-là, Estelle Brachlianoff, 49 ans, a pris la direction générale, Antoine Frérot restant président non exécutif.

Portrait de la nouvelle PDG de Veolia, Estelle Brachlianoff, à Aubervilliers, le 13 janvier 2022.

Le leader mondial du recyclage et de la gestion des eaux devient la troisième entreprise du CAC 40 à être dirigée par une femme, après Engie (Catherine MacGregor) et Orange (Christel Heydemann). Même si cela semble presque anecdotique pour l’ex-Générale des eaux : la nouvelle patronne est avant tout une polytechnicienne issue du corps des Ponts et Chaussées, la voie royale chez Veolia, élevée pendant dix-sept ans au bon grain des décharges et des usines de traitement des eaux.

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Après douze ans de règne dont quatre consacrés à déminer les tentatives de putsch ourdies par son prédécesseur, Henri Proglio, Antoine Frérot – X-Ponts lui aussi – avait à cœur de soigner sa succession. En 2018, en nommant Estelle Brachlianoff directrice générale adjointe chargée des opérations, il avait prévenu son conseil d’administration qu’il entendait lui transmettre un jour les rênes. Un plan stratégique, une crise sanitaire et un raid sur Suez plus tard, c’est chose faite. « Antoine Frérot et le conseil d’administration ont pu la juger sur un éventail de situations et de difficultés que peu de dirigeants ont eu à affronter en aussi peu de temps », souligne Nathalie Rachou, administratrice de Veolia.

« Il faut vous froisser un peu »

Celle à qui ses collaborateurs avaient offert une montre en cadeau de départ car elle était perpétuellement en retard, n’a pas manqué son rendez-vous avec les 220 000 salariés de Veolia. « Je ne me suis jamais dit “tu seras directrice générale”, mais je me suis rendu compte que d’autres y pensaient pour moi », confesse la dirigeante. A commencer par Denis Gasquet, l’ancien patron de la branche déchet de Veolia qui l’avait recrutée comme chargée de mission en 2005.

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Ce dernier assure qu’après près de deux heures d’entretien avec cette jeune fonctionnaire brillante et ouverte d’esprit, il avait eu l’intuition qu’elle irait très loin. Mais encore fallait-il que la pimpante trentenaire, fraîche émoulue de la préfecture d’Ile-de-France, apprenne « la vraie vie ». « Il faut vous froisser un peu » : c’est l’injonction que le mentor a lancée à sa sherpa. Elle se verrait bien prendre la tête de la région toulousaine ? Il l’envoie diriger une filiale de nettoyage, employant 15 000 collaborateurs, avec pour clients des abattoirs, des usines automobiles ou le métro. Un univers impitoyable où chaque centime compte. La rentabilité se redresse. Le métier rentre. « Il fallait continuer à la faire souffrir », dit en souriant Denis Gasquet et il la propulse à la tête des déchets de la région Ile-de-France.

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