Ascometal : vers un troisième redressement judiciaire en dix ans

Ascometal : vers un troisième redressement judiciaire en dix ans

Le ministre délégué à l’industrie, Roland Lescure, à l’Elysée, à Paris, le 27 février 2024.

Et de trois ! Pour la troisième fois en dix ans, le groupe Ascometal devrait se retrouver, mercredi 27 mars, plongé en redressement judiciaire. Sauf que, cette fois, au siège social d’Hagondange (Moselle), près de Metz, personne ne l’a vu venir. Car si la volonté de désengagement du propriétaire, le suisse Swiss Steel, est connue de tous, le groupe était en pourparlers très avancés avec l’aciériste italien Venete. « Nous sommes abasourdis. Pour nous, c’était acté. Venete était dans nos locaux depuis des mois. Nous avions eu le business plan, qui prévoyait d’ambitieux investissements. Là, on se retrouve avec plus rien du jour au lendemain », explique dépité un délégué syndical CGT, qui préfère garder l’anonymat.

Venete ne devait reprendre que le cluster automobile du groupe, soit Ascometal Hagondange (environ 450 salariés et 100 intérimaires), Ascometal Marcus (à Custines, en Meurthe-et-Moselle, près de Nancy, 70 salariés et Ascometal Le Marais, à Saint-Etienne, 70 salariés aussi) et Ascometal France Holding, le siège social et son centre de recherche, aussi à Hagondange (100 salariés).

Des repreneurs sont recherchés pour les sites de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône, environ 360 salariés) et des Dunes, à Dunkerque (Nord, environ 170 salariés).

« Dégradation de la situation économique »

La nouvelle de ce redressement judiciaire a été annoncée par la direction d’Ascometal, lundi 25 mars, aux élus du personnel en comité social et économique (CSE), lors d’une réunion extraordinaire. Cela a provoqué de vives inquiétudes sur le site mosellan, qui travaille à 90 % pour l’industrie automobile, dont il constitue un des maillons essentiels du marché européen, avec ses produits d’excellence. Contactée, la direction de la communication de Swiss Steel n’a pas donné suite, mardi 26 mars, à nos demandes.

Selon la CGT, les raisons de cet échec évoquées par la direction sont multiples, mais seraient principalement dues « à une dégradation de la situation économique depuis le début de l’année ». « L’accord signé entre Swiss Steel et Venete, en décembre [2023], comprenait un certain nombre d’engagements concernant le niveau de stock et les besoins en fonds de roulement. Ces conditions n’étant plus remplies, il aurait été nécessaire d’injecter plusieurs millions d’euros pour finaliser l’accord. Etant donné que ni notre actionnaire ni notre candidat à la reprise n’étaient disposés à le faire, le redressement judiciaire apparaît comme la seule option restante », déclare le syndicat.

La direction a annoncé aux élus du personnel qu’elle transmettrait, dès mardi, une demande de mise en redressement judiciaire au tribunal de commerce de Strasbourg. Une audience est déjà programmée pour mercredi 27 mars. La durée de la période d’observation dépendra du niveau de trésorerie de l’entreprise. Selon la CGT, celui-ci permettrait de tenir jusqu’à juillet.

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