Archive dans août 2018

Industrie : les dossiers minés de la rentrée

Avec le textile, la grande distribution est le secteur le plus en souffrance, come la chaîne de supermarchés Carrefour.

Ford, SNCF, Air France, La Grande Récré ou Toys’R’Us… Les dossiers industriels et sociaux s’empilent sur le bureau du gouvernement. « La vie économique étant ce qu’elle est, il y a toujours des entreprises en difficulté, mais on tente de les régler de manière ordonnée. Au premier semestre, nous avons réussi à traiter plusieurs dossiers sans drame », assure-t-on dans l’entourage de Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances.

Ainsi, à Rodez (Aveyron), les syndicats et la direction de l’usine Bosch ont signé le 4 juillet un accord de compétitivité pour pérenniser les 1 600 emplois contre un engagement à investir 14 millions d’euros. Confronté à des problèmes récurrents, le volailler Doux a été repris le 18 mai et ce, sans mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Des solutions ont été trouvées dans d’autres dossiers comme celui de la menuiserie Grégoire, en Dordogne, ou du groupe AR Industries, à Châteauroux (Indre).

  • Le textile et la distribution en souffrance

Cela ne veut pas dire que tout est réglé. « Au deuxième trimestre, nous avons constaté une légère baisse des créations d’emploi et une petite hausse des suppressions, relève David Cousquer, du cabinet Trendeo. Ces deux indicateurs évoluent dans le mauvais sens, mais le solde net reste très positif. »

« Le nombre de défaillances d’entreprise s’est stabilisé », ajoute Benoît Desteract, le directeur général de la Banque Thémis, dotée d’un observatoire des entreprises en difficulté. Au cours des sept premiers mois de l’année, 844 sociétés réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 1 million d’euros ont connu une procédure collective (redressement judiciaire ou plan de sauvegarde), contre 877 en 2017.

« Les secteurs les plus en souffrance sont le textile et la distribution, qui sont confrontés à une concurrence très forte et à un changement de modèle économique radical avec la croissance de la distribution numérique », précise Cédric Colaert, du cabinet Eight Advisory. Des groupes comme Toys’R’Us ou La Grande Récré sont depuis le premier semestre en redressement judiciaire, avec des milliers de postes menacés, tandis que d’autres comme Happychic (Jules, Brice, etc.) mènent des restructurations susceptibles d’aboutir à la suppression de plusieurs centaines d’emplois.

  • Menace de grève à Air France

Dans d’autres entreprises, la rentrée est synonyme de mouvement social, comme à Air France, où les syndicats font planer la menace d’une grève. L’intersyndicale de la compagnie, qui s’est réunie lundi 27 août, n’a pas encore annoncé de mouvement. Elle a seulement prévenu qu’une « déclaration unitaire » serait lue jeudi en comité central d’entreprise (CCE), après la nomination de Benjamin Smith au poste de directeur général d’Air France-KLM, dont l’arrivée est attendue pour le 30 septembre.

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« Petit à petit, on fait monter la pression. Jeudi, on va donner une date d’ultimatum. Soit la direction lance des signaux forts, soit on repart dans le conflictuel », explique un membre de l’intersyndicale. Les neuf syndicats maintiennent leur revendication d’un « rattrapage de 5,1 % des salaires, dans les plus brefs délais, correspondant à l’inflation 2012-2017 ». C’est cette revendication qui avait provoqué quinze jours de grève en début d’année. Le conflit avait entraîné le départ du PDG, Jean-Marc Janaillac, après le refus d’une proposition d’accord salarial par une majorité de salariés.

  • Le conflit couve à la SNCF

Faut-il envisager de nouvelles perturbations sociales à la SNCF ? Le mouvement contre la réforme ferroviaire du gouvernement s’est achevé début juillet, après trois mois d’une grève inédite. Malgré l’ire des syndicats cheminots, la réforme a été votée et promulguée dans son intégralité.

Pourtant, le bouillonnement pourrait bien reprendre. Deux organisations au moins – la CGT et SUD – n’ont pas renoncé au combat contre la réforme. « Il n’y a pas eu de trêve estivale de la lutte, assure Bruno Poncet, secrétaire fédéral de SUD-Rail. Ne serait-ce que parce qu’il a fallu s’opposer à la direction, qui menace de licencier deux de nos collègues grévistes à Rennes et à Lyon. »

La CGT, première organisation représentative à la SNCF, a invité ses homologues de l’UNSA, de SUD et de la CFDT à une réunion intersyndicale, jeudi 30 août. « Nous appellerons à faire grève lors de journées ciblées début septembre, a déclaré au Monde Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots. Nous pouvons, si le rapport de forces le permet, abolir le pacte ferroviaire. C’est encore possible ! »

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La négociation sur la future convention collective du ferroviaire reprend le mois prochain entre patronat et syndicats, avec deux journées-clés, les 18 et 27 septembre. Les sujets abordés sont explosifs : l’organisation, la rémunération des métiers du rail et les critères de désignation des salariés de la SNCF transférés à la concurrence. Autant d’occasions, pour les cheminots, d’afficher leur détermination. « Maintenant, le statut de cheminot, on le veut pour tous les travailleurs du rail », prévient M. Poncet. « SUD, FO et la CGT veulent en découdre avec le gouvernement, observe un négociateur. Au-delà des sujets purement ferroviaires, cette politisation va nourrir le conflit. »

Et ce, d’autant plus que, dans l’entreprise SNCF, le contexte social est dominé par la perspective des élections professionnelles qui se tiendront en novembre, une période préélectorale qui pèse sur le calendrier et le climat social. « Ce sont des sujets lourds, certes, mais nous ne sommes pas dans une agitation sociale anormale », tempère une source interne à la SNCF, où l’on n’a pas encore reçu, à ce jour, de préavis de grève pour la rentrée.

  • Ford Aquitaine entre angoisse et espoir

Fébriles, les 840 salariés de l’usine de boîtes de vitesses Ford Aquitaine Industries de Blanquefort (Gironde), dans la banlieue de Bordeaux, ont repris le travail le 20 août. Ils sont sous la menace d’un plan social depuis la mi-juin. Le constructeur américain a décidé que la boîte automatique actuellement produite ne serait pas remplacée. Ford s’est engagé à continuer l’activité et à payer les salaires jusqu’en 2019, mais pas au-delà.

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Toutefois, l’espoir existe : le groupe belge Punch, qui avait repris en 2013 une ancienne usine de boîtes de vitesse de General Motors à Strasbourg, serait sérieusement intéressé. « Les négociations sont confidentielles, mais elles avancent », précise un connaisseur du dossier. « Nos contacts à Strasbourg nous confirment cette information, note Philippe Poutou, délégué CGT à Ford Blanquefort. Mais il faut continuer à faire pression. Un rassemblement de toute la gauche est prévu le 4 septembre pour préparer une grande manifestation à Bordeaux le 22. »

L’exécutif nomme une nouvelle coordinatrice pour ses politiques du handicap

Le gouvernement a nommé Céline Poulet au poste de secrétaire générale du comité interministériel du handicap (CIH), selon un arrêté publié vendredi 24 août au Journal officiel.

Mme Poulet, actuellement déléguée nationale aux personnes en situation de handicap à la Croix-Rouge française, succèdera le 1er septembre à Etienne Petitmengin, qui prend sa retraite après avoir occupé la fonction depuis octobre 2015.

Elle « sera chargée de coordonner l’ensemble des actions gouvernementales menées en faveur des personnes handicapées et de suivre la mise en œuvre des décisions prises par le comité interministériel du handicap », a écrit Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, dans un communiqué.

Assurance-chômage dégressive pour les hauts revenus : une proposition réaliste ?

« Ce sont les plus âgés qui touchent en moyenne les plus hauts revenus : selon l’Insee, le déclarant fiscal des ménages à très hauts revenus avait 59 ans en moyenne en 2015. »

Revenant régulièrement dans le débat public, l’idée d’une allocation-chômage dégressive pour les hauts revenus refait surface. Dans une interview au Parisien parue le 22 août, le député La République en marche (LRM) Aurélien Taché propose de revenir sur le montant des allocations-chômage accordées aux cadres à hauts salaires, en introduisant une dégressivité de leurs indemnités au bout de six mois ou en forfaitisant leur revenu. « La France est le pays où le plafond de l’indemnisation est le plus élevé, à plus de 6 200 euros. Pour ces cadres au chômage qui touchent entre 5 000 et 6 000 euros par mois, il faut ouvrir le débat », fait-il valoir dans les colonnes du Parisien.

Maintes fois mise sur la table, cette proposition n’a jamais été suivie. Elle serait juridiquement faisable bien qu’elle suppose une importante inégalité de traitement entre les cotisants. « Le Conseil constitutionnel considère de manière constante que le principe d’égalité “ne s’oppose ni à ce que le législateur règle de façon différente des situations différentes ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêt général pourvu que, dans l’un et l’autre cas, la différence de traitement qui en résulte soit en rapport direct avec l’objet de la loi qui l’établit” », indique Me Nicolas Léger, avocat associé du département de droit social du cabinet Proskauer.

Au demeurant, le montant maximum des indemnités que peuvent toucher les allocataires est déjà plafonné, introduisant de fait une rupture d’égalité. Mais ce plafond concerne un nombre très anecdotique de cotisants : il faut avoir gagné plus de 12 000 euros par mois pour l’atteindre !

Critiques de tous bords

La proposition relancée par le député Taché est critiquée par des économistes de tous bords. « Le principe de l’assurance-chômage, c’est que vos droits dépendent des cotisations que vous versez en fonction de votre salaire, fait valoir Henri…

Quand les nouvelles technologies reconstruisent la profession

L’économiste Michèle Debonneuil décrit, dans son livre « La Révolution quaternaire », ce nouveau mode de fonctionnement qui rend possible le passage de la propriété à l’usage.

NBIC : nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l’information et sciences cognitives. Ces quatre lettres embarquent le monde dans une nouvelle expérience. La carence de croissance, la fin programmée de l’emploi et le remplacement des qualifications humaines par l’intelligence artificielle « sont inscrits dans le marbre si nous ne décidons pas, collectivement, de modifier le cours des choses et de reprendre notre destin en main », alerte Michèle Debonneuil.

Le nouveau paradigme économique s’organise autour de quelques monopoles mondiaux en passe de devenir plus puissants que les Etats eux-mêmes. « Espérer les contraindre par les voies d’intervention nationale habituelles serait à la fois incertain et insuffisant », estime l’administratrice de l’Insee et inspectrice générale des finances. L’objet de son livre, La Révolution quaternaire, est de montrer qu’une autre solution existe.

Nous croyons être toujours dans la troisième révolution industrielle, où les nouvelles technologies automatisent la production de biens et services. Nous sommes en réalité dans la quatrième, où les technologies du numérique permettent d’inventer de nouveaux produits, les solutions quaternaires, qui intègrent à la fois le travail de l’homme et la puissance organisationnelle des nouvelles technologies.

Développement des outils connectés

Les solutions quaternaires diffèrent des solutions à coût marginal nul (CMN). Prenons le cas de l’autopartage et du covoiturage. Dans le cas de l’autopartage, par exemple à Paris l’Autolib, une entreprise prend en charge la mise à disposition de voitures dont elle reste propriétaire et embauche des salariés pour les entretenir et les déplacer.

Dans le cas du covoiturage, une entreprise, par exemple Blablacar, organise simplement la rencontre entre particuliers en traitant des données, mais laisse aux internautes la charge de gérer leur voiture partagée….

Ryanair démine en partie son conflit social

Des pilotes Ryanair en grève à l’aéroport de Charleroi, à Gosselies (Belgique), le 10 août.

Il aura fallu une négociation marathon, qui s’est achevée jeudi 23 août à 7 heures, mais le conflit social à Ryanair est peut-être sur le point d’être en partie réglé. La première compagnie aérienne d’Europe et le syndicat des pilotes irlandais Forsa ont ainsi trouvé un accord sur les conditions de travail.

Cette entente inédite ne résout pas le contentieux en cours dans plusieurs autres pays d’Europe

Pour l’heure, celui-ci reste fragile. Forsa doit le faire approuver par les pilotes lors d’un scrutin interne qui va prendre deux semaines à organiser. En attendant, à la demande du médiateur, ses détails demeurent secrets.

De plus, l’entente ne concerne que les pilotes irlandais et ne résout pas le contentieux en cours dans plusieurs autres pays. Il s’agit cependant d’une première pour ­Ryanair. Jamais, depuis sa création en 1985, la compagnie à bas coûts n’avait passé une convention collective. Jusqu’en décembre 2017, elle se refusait même à reconnaître le moindre syndicat.

Ryanair est agitée depuis l’an dernier par des tensions sociales grandissantes, dont la première manifestation a été l’annulation de milliers de vols à l’automne 2017, à la suite d’une mauvaise gestion des vacances des pilotes. En décembre, les pilotes allemands ont été les premiers de l’histoire de la compagnie à faire grève. Cet été, une série de débrayages en Europe (Irlande, Allemagne, Pays-Bas, Suède et Belgique) a fortement perturbé l’entreprise.

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Selon les calculs d’AirHelp (une société spécialisée dans l’aide au recouvrement des compensations pour les passagers), que Le Monde a obtenus, Ryanair doit 78 millions d’euros d’indemnisations pour les grèves de juillet et août. Au total, 270 000 passagers ont été touchés pendant les douze jours d’arrêt de travail de cette période.

Etrange fonctionnement interne

Ce genre de compensation ne semble d’ailleurs pas dans les gènes de la compagnie. Le mois dernier, elle a tenté de faire valoir que la grève était une « circonstance exceptionnelle » et qu’elle n’avait pas à dédommager les passagers, ce qui est contraire aux règles européennes. Elle a aussi envoyé plusieurs dizaines de chèques qui ont été refusés par les banques car ils n’avaient pas été signés.

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L’épreuve de force sociale a mis en exergue l’étrange fonctionnement interne de Ryanair. En effet, la plupart des pilotes ne travaillent pas directement pour l’entreprise, mais pour des agences sous-traitantes, voire en tant qu’autoentrepreneurs. Pour de nombreux pilotes établis dans le reste de l’Europe, les contrats relèvent du droit irlandais. Ces personnels revendiquent des contrats locaux, ce qui, pour l’instant, n’a pas été accepté.

Du côté des pilotes irlandais, la colère concernait l’assignation à une base. Bien que vivant en Irlande, ils peuvent aujourd’hui, presque sans préavis, être placés pour quelques jours dans une base ailleurs en Europe – Berlin ou Milan, par exemple. Cette pratique n’est pas exceptionnelle dans l’aviation, mais les critères d’assignation ne sont pas transparents et les décisions, effectuées à la dernière minute.

Les discussions entre le syndicat Forsa et la direction de l’entreprise ont été houleuses. « Ryanair n’avait jamais discuté avec les syndicats et la défiance était profonde », expliquait, début août, Bernard Harbor, de Forsa. Le PDG de la compagnie, Michael O’Leary, n’a jamais dissimulé son aversion pour les négociations sociales. En juillet, son instinct a repris le dessus, quand il a menacé de délocaliser en Pologne les emplois des grévistes irlandais. Son seul langage : les salaires. Il fait remarquer que les pilotes gagnent en moyenne 150 000 euros par an.

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Si cet accord se confirmait, Ryan­air ferait un pas de plus vers une certaine normalisation. En évitant pendant longtemps les grèves qui secouaient ses concurrents, la compagnie a pu mettre en place un modèle social parallèle qui lui a permis de gagner des parts de marché. Cette ère touche à sa fin.

Planète Mars : un jeune français diplômé de l’école d’ingénieur de Bordeaux en mission martienne

Le jeune ingénieur Patrick Fleith diplômé de l’école de Bordeaux INP, sur le campus de Talence, a commencé une mission pendant lesquels il va être confiné dans une base scientifique de Pologne pour simuler un voyage sur Mars.

Sa mission est simple : préparer un futur voyage sur la planète Mars. Elle a duré 14 jours dans la base LUNARES de Pologne. « Ça va nous permettre de tester des procédures utiles aux futurs astronautes qui iront sur mars », explique l’ancien étudiant de Talence, Patrick Fleith, l’un des six astronautes analogues engagés. Ils sont tous sont ingénieurs et viennent des quatre coins de notre Terre.

Pendant, ces deux semaines, les ingénieurs ont fait comme s’ils étaient sur la planète rouge située à 228 millions de kilomètres de la Terre. « Toutes les communications avec l’extérieur, avec la famille ou les scientifiques qui veulent faire une expérience, prendront 40 minutes aller/retour », explique le diplômé Bordeaux INP, Patrick Fleith. Ce n’est pourtant pas ce qui l’effraie le plus. « C’est plutôt le fait de vivre dans un petit environnement avec les mêmes personnes constamment, dit-il. Ça m’arrive d’être solitaire et d’avoir envie de mon propre espace. »

A bord de la réplique de la station martienne, Patrick Fleith trouvera à s’occuper. Cet ingénieur en propulsion spatiale jouera le rôle de « Environmental Control ans Life-Support systems Officer ». Il sera en fait responsable de la survie de l’équipage.  Sa tâche sera d’évaluer « combien d’énergie » l’équipe consomme. Il devra aussi veiller à la quantité d’eau utilisée car les ressources seront limitées.

On aura le droit qu’à quelques minutes d’eau pour la douche par semaine.

L’ingénieur a développé cette passion pour l’aérospatial en étudiant à Talence et allant au cinéma. « J’aime beaucoup le film Seul sur Mars par exemple, sourit-il. Maintenant je veux montrer aux gens comment on passe à la pratique et essayer de passer à l’action. » Il rêve d’intégrer l’agence spatiale européenne, comme un certain Thomas Pesquet.

Vers la fin de la grève des pilotes à Ryanair

Des avions de Ryanair à l’aéroport de Manchester, au Royaume-Uni.

Ryanair est parvenue à un accord avec le syndicat représentant ses pilotes irlandais, après une réunion marathon de vingt-deux heures entre les employés et les dirigeants de la compagnie aérienne à bas coûts.

« L’accord proposé va désormais être soumis à un vote, Forsa et ses représentants pour les pilotes de Ryanair recommandant de l’accepter », annonce le syndicat dans un communiqué publié jeudi 23 août. Le médiateur chargé de la conduite des négociations a demandé que les différentes parties s’abstiennent de tout commentaire d’ici la conclusion de ce vote.

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Cinq grèves durant l’été

La compagnie irlandaise a dû annuler de nombreux vols cet été en raison d’arrêts de travail de ses pilotes en Irlande, Allemagne, Belgique, Suède et Pays-Bas. Les pilotes basés à Dublin ont observé ce mois-ci leur cinquième grève de vingt-quatre heures depuis le début de l’été.

Les syndicats dénonçaient l’abus de contrats précaires et un dumping social consistant à embaucher le personnel navigant avec des contrats irlandais, très flexibles, même s’ils travaillent dans d’autres pays européens. Ils réclamaient des hausses de salaire, l’intégration des intérimaires et des contrats correspondant au pays de résidence.

L’annonce de cet accord fait grimper l’action Ryanair de 5,59 % dans les premiers échanges à la Bourse de Dublin. Mais, pour les passagers, la grève reste un mauvais souvenir, puisque la compagnie a refusé de verser des indemnités, considérant qu’il s’agissait de « circonstances exceptionnelles ».

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