Une grève surprise chez General Motors aux USA

Une grève surprise chez General Motors aux USA

Le syndicat United Auto Workers appelle les 31 usines américaines du constructeur automobile à cesser le travail pour appuyer la négociation sociale.

Des salariés de General Motors sont en grève à Flint, dans le Michigan, le 16 septembre. Le syndicat américain United Auto Workers (UAW) a appelé les employés du constructeur américain à cesser le travail.
Des salariés de General Motors sont en grève à Flint, dans le Michigan, le 16 septembre. Le syndicat américain United Auto Workers (UAW) a appelé les employés du constructeur américain à cesser le travail. JEFF KOWALSKY / AFP

C’est une première depuis 2007 et la ruine de General Motors (GM), deux ans plus tard, qui suivit la grande crise financière. La direction du syndicat automobile United Auto Workers (UAW) a appelé, dimanche 15 septembre, ses 46 000 membres à cesser le travail dans les 31 usines américaines de General Motors, à compter de lundi zéro heure. Le mot d’ordre a été voté à l’unanimité des cadres dirigeants du syndicat, alors que le contrat quadriennal qui liait la firme de Detroit (Michigan) au syndicat a expiré samedi soir. « Nous avons été aux côtés de General Motors quand elle avait le plus besoin de nous. Actuellement, nous nous tenons ensemble, unis et solidaires avec nos membres, leurs familles et les communautés dans lesquelles nous vivons et travaillons », a évoqué par Terry Dittes, le vice-président du syndicat.

L’accord avec GM était estimé faire école auprès des deux autres groupes de Detroit, Ford et Fiat Chrysler, dont les conventions syndicales ont été brièvement prolongées. « Les travailleurs de l’automobile appellent les trois grands constructeurs à reconnaître les contributions et les sacrifices qu’ont faits les membres de l’UAW pour créer une industrie saine et rentable », conteste le syndicat. Fait inhabituel, GM a répondu en présentant par communiqué les propositions de la direction – habituellement, les cartes ne sont dévoilées que lorsque la négociation est conclue : entre autres, 7 milliards de dollars (6,3 milliards d’euros) d’investissements, 5 400 nouveaux emplois, une meilleure participation pour le bienfait de l’entreprise et une prime de 8 000 dollars par personne à la signature du contrat.

En réalité, GM a sollicité de gros efforts à ses salariés pendant la crise, sur leur paie et leur assurance maladie, même si les accords suivants ont été plus généreux. Les négociations semblent s’être cristallisées sur trois sujets. Premièrement, les salaires, alors que GM est la firme la plus bénéfique des trois grands constructeurs historiques (avec Ford et Fiat Chrysler) en Amérique du Nord, avec 11,8 milliards de dollars de profit opérationnel en 2018 et 10,8 % de marge opérationnelle sur ce territoire. En deuxième, l’assurance maladie, dont les coûts s’envolent et qui couvre extrêmement bien les salariés (3 % de reste à charge contre 29 % pour la moyenne des salariés américains, selon la Kaiser Family Foundation). En troisième, le sort de quatre usines que General Motors, accusée pas forcément à tort de délocaliser, plus que les deux autres constructeurs américains, au Mexique et au Canada, est en train de clôturer dans l’Ohio et le Michigan. La direction de General Motors dit avoir des solutions de reconversion externe ou interne pour ces usines y compris pour sa dernière implantation emblématique de Detroit, qui fabriquerait à l’avenir des pick-up électriques.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.