Bernard Arnault lors de la présentation des résultats de LVMH, le 17 avril 2025 THIBAUD MORITZ / AFP
La crise du cognac et le trou d’air des ventes de champagne secouent le leader du secteur, le groupe LVMH. Le géant du luxe, soucieux de réduire ses coûts, a annoncé son intention de supprimer à terme 1 200 postes dans sa filiale Moët Hennessy qui regroupe ses activités vins et spiritueux, soit plus de 12 % de ses effectifs estimés à 9 400 salariés. Un projet dévoilé dans un message adressé aux salariés, mercredi 30 avril, selon les informations de La Lettre. Ces suppressions de postes se feraient, selon la direction, sans plan social, en comptant sur le non-remplacement des départs.
Le coup est rude pour une activité qui volait de record en record, portée par le succès du cognac aussi bien en Chine qu’aux Etats-Unis. LVMH prônait, alors, le développement à marche forcée du vignoble charentais face à ses prévisions d’une croissance continue des ventes. Las. En 2022, les premiers signes d’essoufflement sont apparus. Avant de faire place à une forte décélération de la progression des exportations sur ces deux marchés-clés, après le choc de la crise liée au Covid-19, puis celui de l’inflation, assortie de la volonté de Pékin de taxer les importations.
Il vous reste 67.91% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Réalisation d’une fécondation in vitro au laboratoire Drouot de l’hôpital des Diaconesses Croix-Saint-Simon, à Paris, en 2023. « LE MONDE »
Les députés ont adopté à l’unanimité, lundi 5 mai au soir, une proposition de loi visant à sécuriser la protection des droits des salariés engagés dans une procréation médicalement assistée (PMA) ou une adoption. Le texte ouvre, par ailleurs, certaines possibilités d’absence durant un parcours de PMA aux hommes.
« Ces parcours sont longs, ils sont éprouvants physiquement, psychologiquement et émotionnellement. Et, face à cela, les personnes concernées sont encore trop souvent confrontées à l’incompréhension, au silence, voire à la discrimination dans leur parcours professionnel », a défendu à la tribune la rapporteuse macroniste de la proposition de loi Prisca Thevenot (Ensemble pour la République).
« Trop souvent, l’annonce d’une grossesse expose encore à des comportements discriminants : refus de promotion, mise au placard, refus de formation, fin de contrat », a abondé la ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, qui soutenait le texte. La proposition de loi a été adoptée à l’unanimité des 127 députés présents de tous les groupes. Elle doit maintenant être examinée par le Sénat.
Les autorisations d’absence étendues aux hommes
Afin de combler un vide juridique, le texte prévoit de graver dans la loi plusieurs mesures au profit des « salariés engagés dans un projet parental dans le cadre d’une assistance médicale » ou « d’une adoption », qui seraient ainsi protégés contre des refus d’embauche ou des ruptures de contrat lors d’une période d’essai. La proposition de loi vise aussi à garantir leur droit de ne pas révéler un état de grossesse, ou à ne pas subir certaines mutations ou affectations.
« Les hommes qui doivent subir des traitements médicaux dans le cadre d’un parcours PMA seront eux aussi protégés, ainsi que les personnes, hommes ou femmes, qui sont dans un parcours d’adoption », a précisé Mme Thevenot. Un autre article étend aux hommes certaines possibilités d’absence pour recevoir des traitements médicaux dans le cadre d’une PMA.
La proposition prévoit également que les salariés engagés dans une procédure d’adoption puissent bénéficier « d’autorisations d’absence pour se présenter aux entretiens obligatoires nécessaires à l’obtention de l’agrément », dont le nombre maximal devra être fixé par décret.
La ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, lors d’une séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, le 8 avril 2025. THOMAS SAMSON/AFP
Depuis son arrivée au ministère du travail en septembre 2024, Astrid Panosyan-Bouvet répète que le dialogue social constitue un marqueur de son action. L’agenda gouvernemental lui offre une occasion de concrétiser ce leitmotiv. Elle devait présenter, mercredi 7 mai, en conseil des ministres, un projet de loi issu de trois compromis conclus à la mi-novembre 2024 par les syndicats et le patronat, sur l’emploi des seniors, les élus du personnel dans les entreprises et l’indemnisation des chômeurs. Le texte va, en principe, commencer à être examiné, à partir du 21 mai, en commission au Sénat.
Comme l’avait promis l’exécutif, le projet de loi en question demeure fidèle au contenu des mesures élaborées à l’automne 2024 par les organisations d’employeurs et de salariés. Ainsi en va-t-il de l’accord sur l’activité des salariés en fin de carrière, avalisé par tous les acteurs sociaux – sauf la CGT. Sur cette thématique, Mme Panosyan-Bouvet veut d’ailleurs avancer, avec, en particulier, une campagne de communication dont le lancement est programmé dans quelques jours, le but étant que la France cesse de faire figure de mauvais élève en la matière. Notre pays « a rattrapé son retard par rapport à l’Allemagne chez les 50-59 ans », déclarait, mardi, la ministre dans Le Parisien-Aujourd’hui en France. Mais il y a « un décrochage très net à partir de 61 ans », déplorait-elle. Moins de 40 % des personnes de cette tranche d’âge occupent un poste dans l’Hexagone, alors que cette proportion est très supérieure à 50 % outre-Rhin.
Il vous reste 70.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Devant les locaux de Meta, à Menlo Park (Californie), aux Etats-Unis, en octobre 2021. NOAH BERGER/AFP
L’entreprise Telus International, chargée de modérer une partie des contenus publiés sur Facebook et Instagram, va supprimer plus de 2 000 postes à Barcelone, après la rupture du contrat qui la liait à leur maison mère, le groupe Meta, a-t-on appris, lundi 5 mai, de source syndicale.
Lors d’une réunion lundi matin, la direction de Telus « a présenté formellement un plan social » affectant précisément « 2 059 personnes » sur son site de Barcelone, dans le nord-est de l’Espagne, a annoncé le syndicat Commissions ouvrières (CCOO), dans un communiqué. Il s’agit de la « totalité des salariés effectuant des tâches de modération » pour Facebook et Instagram depuis le site barcelonais de Telus International, filiale du géant canadien des télécoms Telus, ajoute l’organisation syndicale.
Selon CCOO, qui dit avoir signé un principe d’accord prévoyant « la plus haute indemnisation légale » possible pour les salariés, ce plan social a été décidé après l’annulation du contrat liant Telus à Meta, maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp. L’annulation de contrat avait été annoncée au début du mois d’avril par plusieurs syndicats, qui avaient déjà avancé le chiffre de 2 000 suppressions de poste en précisant que le nombre exact de personnes affectées devait faire l’objet de négociations.
Telus ne confirme pas le nombre de suppressions de poste
Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), un porte-parole de Telus avait alors refusé de confirmer ce chiffre, assurant que les discussions étaient en cours et que Telus continuait de travailler « depuis d’autres localisations » avec ce « client », dont il n’avait pas donné l’identité. Sollicité lundi, ce porte-parole a de nouveau refusé de donner le nombre exact de suppressions de poste.
« La priorité reste de soutenir les membres de l’équipe touchés » en leur offrant « une assistance complète, y compris des opportunités de relocalisation pour le plus grand nombre possible de personnes sans affecter leurs indemnités », a-t-il assuré. Contacté par l’AFP, Meta n’avait pas donné suite lundi à la mi-journée.
Le groupe américain a annoncé en janvier la fin du fact-checking aux Etats-Unis et mis à jour son règlement et ses pratiques sur la modération des contenus, afin d’écarter moins de messages et de publications susceptibles de faire entorse à ses standards. « Trop de contenus étaient censurés alors qu’ils n’auraient pas dû l’être », avait alors justifié le groupe – une décision largement vue comme un moyen de contenter Donald Trump, très critique de la politique de modération de Meta ces dernières années. A la fin d’avril, le conseil de surveillance de Meta a cependant appelé la direction du groupe à mesurer les possibles effets sur les atteintes aux droits humains de la suppression de son programme de fact-checking et de l’assouplissement de la modération sur ses plateformes.
Devant un magasin de l’enseigne La Cure gourmande, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), le 6 juin 2022. IMAGEBROKER/MICHAEL WEBER/MAXPPP
Sur la place du Marché de Nîmes (Gard), ce premier samedi de mai, les touristes se dirigent presque instinctivement vers la boutique dont la façade jaune et rouge rappelle les magasins d’antan. A l’intérieur, des gourmandises made in Occitanie : berlingots, madeleines fourrées, biscuits secs, chocolats et sucettes présentés dans un packaging à la mode artisanale. « L’activité fonctionne à plein régime », lâche l’une des salariées, à l’intérieur de ce magasin ouvert il y a à peine un an.
Rien ne laisse deviner que cette boutique de confiseries et de chocolats vit une période délicate. Le 7 avril, l’enseigne La Cure gourmande a pourtant été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de Montpellier (Hérault). L’entreprise, qui peut poursuivre son activité jusqu’en juin, cherche un repreneur. Près de 120 emplois sont menacés, dont 40 sur les sites de production.
L’information, révélée par le journal Les Échos, ébranle le sud-est de la France, notamment l’ex-Languedoc-Roussillon où a été fondée l’entreprise, en 1989, par Christian Berlan et Edouard Hennebert. La Cure gourmande a installé son premier atelier de fabrication dans l’ancienne gare de Balaruc-les-Bains (Hérault), près de Sète, une cité thermale qui a inspiré le nom de la marque. Dans cette région touristique, la marque a rapidement trouvé sa clientèle : les touristes.
Il vous reste 52.28% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Rassemblement devant le site de Florange (Moselle) après l’annonce du plan social chez ArcelorMittal, le 30 avril 2025. JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
« J’étais déjà là en 2012 et jamais je n’aurais pensé revivre cela. » Jérôme Baron se rappelle et soupire. Depuis une semaine, le secrétaire CFDT élu au CSE central d’ArcelorMittal a la désagréable sensation de voir l’histoire se répéter. Comme dans un cauchemar. Mercredi 30 avril, c’est au siège français de l’aciériste, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qu’il a appris la perte de 194 postes dans l’usine mosellane, la plus touchée du groupe, avec Dunkerque (Nord). Dans le détail, il est question d’y supprimer 113 emplois et de mettre fin à 49 contrats d’intérimaires. Les 32 postes restants, déjà vacants, ne seront pas remplacés.
La moitié de ces suppressions concerne les lignes de production. « La direction s’était pourtant engagée en début d’année à ne pas y toucher », ajoute M. Baron, amer. Dans les fonctions supports, des services entiers sont rayés de la carte. Comme celui de la gestion des commandes et ses 25 salariés, essentiellement des femmes. Il est délocalisé en Belgique : « Il y a eu beaucoup de pleurs à l’annonce. » La CGT a d’ailleurs déposé un « DGI », pour danger grave imminent,décrivant « des conséquences psychologiques déjà dramatiques ».
Il vous reste 64.03% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
La secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, et le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, à Dunkerque (Nord), le 1ᵉʳ mai 2025. SAMEER AL-DOUMY/AFP
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi 1er mai à Dunkerque (Nord) à l’appel de la CGT, pour protester contre le plan de suppression d’environ 600 postes annoncé par ArcelorMittal dans ses sites du nord et de l’est de la France, dont une majorité dans cette ville portuaire.
Plusieurs responsables de gauche étaient présents à cette manifestation : les chefs de parti Olivier Faure (Parti socialiste, PS), Marine Tondelier (Ecologistes) et Fabien Roussel (Parti communiste) ou encore les députés du groupe écologiste François Ruffin et Benjamin Lucas.
Ils ont dénoncé, dans un communiqué publié plus tôt, ces suppressions d’emplois alors que le géant de la sidérurgie est bénéficiaire et a été soutenu par des aides publiques ces dernières années. Ils ont, par ailleurs, appelé à une série de mesures, dont des protections douanières face aux importations d’acier chinois et une intervention de l’Etat avec, si besoin, « une nationalisation temporaire ou durable ». Une mesure également avancée par La France insoumise, qui n’a cependant pas été associée à cette déclaration.
La direction d’ArcelorMittal convoquée devant une commission parlementaire française
Une délégation de députés « insoumis » – dont la présidente de la commission des affaires économiques, Aurélie Trouvé – est toutefois bien présente à Dunkerque jeudi. « Les Britanniques viennent de nationaliser leurs hauts fourneaux, a déclaré Mme Trouvé sur place. Est-ce que Macron va trahir Dunkerque comme Sarkozy a trahi Gandrange, comme Hollande a trahi Florange ? »
En marge de la manifestation, le député écologiste Benjamin Lucas a annoncé que la direction d’ArcelorMittal serait convoquée « dans les deux ou trois semaines » devant une commission d’enquête parlementaire. Elle devra « sous serment répondre aux questions que vous avez posées sur cette décision de licenciement massif qui n’a aucune justification économique »
« Nous allons demander » au géant sidérurgique « de rendre des comptes » car « il y a 400 millions d’euros de dividendes versés par an aux actionnaires d’ArcelorMittal », et des « centaines de millions d’euros d’argent public ». La commission compte aussi « convoquer le gouvernement pour lui mettre la pression », a ajouté Benjamin Lucas.
Une proposition de loi de mise sous tutelle de l’Etat du site de Dunkerque
Le patron des députés socialistes, Boris Vallaud, a, de son côté, annoncé le dépôt prochain d’une proposition de loi de mise « sous tutelle » de l’Etat du site d’ArcelorMittal à Dunkerque. « ArcelorMittal n’a pas seulement plongé des territoires et des salariés dans l’incertitude et la crainte. Le groupe n’a, une nouvelle fois, pas tenu parole ni respecté ses engagements », critiquent dans une tribune au Huffington Post M. Vallaud et le député du Nord Julien Gokel (PS).
Newsletter
« Politique »
Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique
S’inscrire
La proposition de loi obligerait « l’entreprise à y poursuivre l’activité et à préserver l’emploi, y compris à perte, pendant une période donnée », pour « trouver un repreneur », des « investisseurs » ou « mettre en œuvre une nationalisation partielle ».
MM. Vallaud et Gokel appellent aussi à « conditionner toute nouvelle aide publique », voire à la convertir en cas de manquements en « actions et en droits de votes doubles » pour que l’Etat pèse de l’intérieur sur les décisions stratégiques du groupe, qu’ils accusent de n’avoir « consenti aucun investissement substantiel sur l’outil de production en France depuis 2013 », malgré les aides publiques engrangées.
Plan d’économies
A la fin de 2024, ArcelorMittal avait suspendu son projet d’investissement massif – à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat – dans la décarbonation de ses hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non-compétitivité de l’acier produit en Europe.
Le sidérurgiste a aussi annoncé ces dernières semaines un plan d’économies pour regagner sa compétitivité en Europe, portant sur 1 400 postes.
Le plan présenté le 23 avril prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le nord de la France, touchant les fonctions support – délocalisées vers l’Inde – mais aussi la production.
Ces suppressions concernent les usines de Dunkerque et Mardyck dans le Nord, mais aussi Florange (Moselle), Basse-Indre (Loire-Atlantique), Mouzon (Ardennes), Desvres (Pas-de-Calais) et Montataire (Oise), qui emploient au total quelque 7 100 salariés.
Dunkerque est le site le plus touché, avec plus de 290 postes concernés, dont 177 dans l’opérationnel, selon la CGT.
Le siège du journal « La Provence », dans les locaux restructurés de Grand Central, à Marseille, le 25 décembre 2024. BADER GILLES / PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPP
La Provence n’était pas dans les kiosques dimanche 4 mai. Et pourrait encore en être absente lundi, alors qu’à l’appel de la Filpac CGT, syndicat des ouvriers du livre, une partie des services techniques du journal marseillais se sont mis en grève reconductible. Le mouvement, qui concerne principalement le service d’expédition des éditions papier et celui de la maintenance des rotatives, a également entraîné le blocage de l’impression de La Tribune Dimanche, autre titre de CMA Media, le groupe de presse appartenant à l’armateur Rodolphe Saadé.
Le conflit entre la direction du quotidien et ses services techniques couve depuis plusieurs mois. Il a explosé après la transmission aux élus du personnel mardi 29 avril, lors d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire, des détails d’un « plan de transformation » de l’entreprise. Ce plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoit la suppression de soixante-douze postes, dont une majorité dans le seul service de l’imprimerie. La rédaction, elle, n’est pas touchée par ce projet.
Les élus du CSE ont jusqu’au 12 mai pour se prononcer sur son contenu. La Filpac CGT n’a pas attendu ce délai et dénonce « une casse sociale ». Pour le syndicat, le plan est la preuve que CMA Média applique une « stratégie de désengagement » dans les services techniques de La Provence. «Ce PSE, brutal et unilatéral (…) remet en cause l’accord de méthode signé le 14 novembre 2023», explique-t-il dans un communiqué publié dimanche 4 mai. Un accord qui, selon lui, implique une consultation des représentants du personnel avant toute restructuration.
Il vous reste 64.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Dans l’usine Safran de production de kits de propulsion et de guidage des bombes AASM (pour « armement air-sol modulaire ») à Montluçon (Allier), en 2025. SAFRAN
Faute de commandes, la production a failli s’arrêter au milieu des années 2010. Dix ans plus tard, en 2025, elle bat des records. Quelque 1 200 kits de propulsion et de guidage des bombes AASM (pour « armement air-sol modulaire ») sortiront cette année de l’usine Safran, à Montluçon (Allier), 400 de plus qu’en 2024. Et, en cas de nouvelles commandes, l’industriel se dit en mesure de pouvoir doubler la cadence de l’atelier des AASM, conformément au souhait du ministre des armées, Sébastien Lecornu, exprimé le 8 mars dans La Tribune.
Si le succès à l’exportation du Rafale, pour lequel ces « bombes intelligentes » de 250 et 1 000 kilogrammes sont initialement prévues, a permis de maintenir en vie l’activité de l’usine au nord de Montluçon à la fin des années 2010, la production s’est envolée avec l’invasion russe en Ukraine : elle a quadruplé depuis 2022. Fournies par la France par centaines, les AASM, environ cinq fois moins chères qu’un missile, ont été adaptées pour pouvoir être tirées depuis les avions de chasse de l’armée de l’air ukrainienne, Mig-29, Sukhoï-27 et Mirage 2000. Les stocks français ont été reconstitués en parallèle.
Il vous reste 81.71% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 25 mars 2025. LUDOVIC MARIN/AFP
Y a-t-il plus de noblesse dans Germinal qu’Au bonheur des dames ? La propension de la classe politique à se mobiliser davantage pour défendre l’emploi dans l’industrie que dans le commerce interroge sur la hiérarchie du travail au pays de Zola. Le 1er mai, des figures de la gauche, de l’écologiste Marine Tondelier au socialiste Olivier Faure, ont ainsi défilé à Dunkerque (Nord) aux côtés des « ArcelorMittal », frappés par 636 suppressions de postes. Les appels à la nationalisation se sont multipliés. Pas un mot, toutefois, pour les 1 000 employés de l’enseigne d’habillement Jennyfer, placée le 30 avril en liquidation judiciaire.
Dans un post publié, lundi 5 mai, sur les réseaux sociaux, Dominique Schelcher, le patron de Coopérative U, s’en est ému. Tout en réaffirmant la nécessité de soutenir l’industrie ou l’agriculture, il déplore, amer : « En France, on n’aime pas le commerce. Même si on a su nous trouver pendant le Covid ou pour redonner du pouvoir d’achat aux Français pendant la crise inflationniste. » Et de souligner « l’indifférence assourdissante » accompagnant les restructurations, voire les disparitions des Camaïeu, Habitat et consorts, avec à la clé l’équivalent d’un « immense plan de licenciement à bas bruit ».
Il vous reste 52.18% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.