« Marche de la colère » des syndicats de policiers face à la suicide dans la police

« Marche de la colère » des syndicats de policiers face à la suicide dans la police

Depuis le début de 2019, 48 policiers ont mis fin à leurs jours et la vingtaine de syndicats représentant tous les corps de policiers réclament « l’amélioration de la qualité de vie au travail ».

L’intersyndicale met en avant cinq revendications, parmi lesquelles « une loi de programmation ambitieuse pour un service public de qualité », mais aussi « une véritable politique sociale pour les agents du ministère de l’intérieur », « une réponse pénale réelle, efficace et dissuasive » et « la défense de [leurs] retraites ».
L’intersyndicale met en avant cinq revendications, parmi lesquelles « une loi de programmation ambitieuse pour un service public de qualité », mais aussi « une véritable politique sociale pour les agents du ministère de l’intérieur », « une réponse pénale réelle, efficace et dissuasive » et « la défense de [leurs] retraites ». Markus Schreiber / AP

L’ensemble des syndicats de police ont fait un appel, mardi 10 septembre, à une « marche nationale de la colère » le 2 octobre à Paris. Une mobilisation « historique » pour Fabien Vanhemelryck, du syndicat Alliance, à l’initiative de ce mouvement.

« Le dernier appel comme ça remonte à 2001. Et si on appelle toutes les organisations à se réunir dans la rue, c’est qu’il est grand temps de lancer le premier avertissement en haut lieu », a-t-il déclaré. « On sait que ce genre de choses, ça va, à un moment ou à un autre, dépasser le ministre. Donc, on vise la présidence », mentionne-t-il.

Depuis le début de 2019, 48 fonctionnaires de police ont mis fin à leurs jours et la vingtaine de syndicats représentant tous les corps de policiers proteste « l’amélioration de la qualité de vie au travail ». Depuis le 1er janvier, 12 gendarmes et 17 pompiers se sont également suicidés, selon la Place Beauvau. « Un collègue qui n’est pas bien dans sa vie personnelle, quand en plus il travaille dans des conditions déplorables, qu’il est confronté à la misère et la violence d’une partie de la société… vous pouvez passer malheureusement à l’acte », ajoute M. Vanhemelryck.

Selon le syndicaliste, les commissariats « manque[nt] de tout » : de moyens de protection, de véhicules… « Les agents ne se sentent pas toujours soutenus », mentionne-t-il. « Ils ne se sentent pas considérés, se sentent surexploités, jamais un remerciement… Ils se sentent considérés comme des pions, pas comme des fonctionnaires de police qui doivent rendre un service public digne de ce nom. »

Cinq revendications

L’intersyndicale met en avant cinq demandes, parmi lesquelles « une loi de programmation ambitieuse pour un service public de qualité », mais aussi « une véritable politique sociale pour les agents du ministère de l’intérieur », « une réponse pénale réelle, efficace et dissuasive » et « la défense de [leurs] retraites ».

Le 2 octobre, il s’agira de « se réunir tous ensemble pour arrêter les belles paroles et qu’on passe une bonne fois pour toutes aux actes », ajoute M. Vanhemelryck. « Le gouvernement sous-estime le pouvoir de nuisance que nous pouvons avoir si on commence à se mettre en colère. »

Le ministre de l’intérieur, a déclaré, lundi, la mise en place d’un nouveau numéro vert pour lutter contre la vague de suicides qui sévit dans les rangs policiers. Ce numéro unique d’appel permettra aux fonctionnaires de la police nationale d’avoir un accès « anonyme, confidentiel et gratuit, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 aux psychologues de la plate-forme », a souligné la Direction générale de la police nationale (DGPN). Géré par des prestataires externes, il est mis en œuvre dès ce lundi en complément de celui du service de soutien psychologique opérationnel de la police, mis en service fin juin.

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LJD

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