Les grèves n’écornent pas l’image de la France

Les grèves n’écornent pas l’image de la France

Le ministre français de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, avant l’ouverture de la deuxième édition du sommet « Choose France », à Versailles (Yvelines), le 21 janvier 2019.
Le ministre français de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, avant l’ouverture de la deuxième édition du sommet « Choose France », à Versailles (Yvelines), le 21 janvier 2019. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Plus de quarante jours de grève dans les transports, de manifestations et de blocages ont sans doute éreinté nombre d’usagers, mais n’ont pas écorné l’image de la France aux yeux des investisseurs étrangers. Du moins pour le moment. Selon une enquête diffusée par l’institut Kantar à la veille de l’opération Choose France – laquelle doit, pour la troisième année d’affilée, réunir, lundi 20 janvier à Versailles (Yvelines), des chefs d’entreprise étrangers autour du président de la République, Emmanuel Macron –, une partie encore minoritaire, mais une partie tout de même d’entre eux retire un sentiment négatif des grèves, celles-ci pouvant, à l’avenir, nuire à l’attractivité de l’Hexagone.

Tout dépendra de la manière dont l’exécutif gérera cette crise. Selon Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, une sortie par le haut démontrerait que « l’on a réussi à sortir de la malédiction de la réforme des retraites et que la France continue à avancer ». Une autre issue aurait un effet nettement plus délétère. En attendant, d’aucuns y voient le signe que les choses changent et, à leurs yeux, dans le bon sens.

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Contraint de reporter une mission, un dirigeant d’un grand groupe asiatique aurait déclaré « comprendre tout à fait que cela fasse partie des efforts pour réformer le pays », rapporte Lionel Grotto, directeur général de Choose Paris Region. « J’ai beaucoup voyagé à l’étranger, notamment en Asie et au Moyen-Orient ces dernières semaines, et l’effet des grèves est totalement indolore vu de là-bas, contrairement au mouvement des “gilets jaunes”, qui inquiétait davantage, car il était perçu comme plus imprévisible et quasi insurrectionnel », note pour sa part Christopher Dembik, responsable de la recherche macroéconomique pour le groupe danois Saxo Bank.

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Une perception que confirme l’étude menée par Kantar et Business France. Ainsi, la France se stabilise et conserve sa deuxième place (derrière l’Allemagne, mais devant le Royaume-Uni) acquise en 2017 en matière d’attractivité pour les investisseurs étrangers. Deuxième enseignement : celle-ci ne s’est pas dégradée entre septembre-octobre 2019 et une deuxième vague d’enquête réalisée fin décembre 2019-début janvier 2020. A plus long terme, six cadres dirigeants à l’étranger sur dix considèrent que l’attrait de la France a crû au cours des deux dernières années.

Cette enquête, publiée après celle du cabinet EY le 13 janvier – qui confirmait la pole position de la France en Europe en termes d’attractivité industrielle –, est certes positive pour le pays. Néanmoins, elle dénote aussi, en creux, le recul de nos grands voisins, confrontés à des bouleversements majeurs (le Royaume-Uni se débat avec les affres du Brexit ; l’Allemagne se trouve en fin de cycle politique).

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LJD

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