Les cadres disent « oui » au télétravail, mais à petites doses

Les cadres disent « oui » au télétravail, mais à petites doses

« Si les Français semblent réticents à rester chez eux tous les jours, ils restent malgré tout favorables à un télétravail occasionnel, rappelle l’étude de Robert Walters »

Alors que les vacances estivales ont succédé à plusieurs semaines de confinement, le retour au bureau paraît s’éloigner de plus en plus. Suite à la dégradation de la situation sanitaire due au coronavirus, le gouvernement encourage fortement le maintien du travail à distance. Dans le contexte actuel, cette exigence coïncide-t-elle avec les vœux des salariés ? Il semble que oui : les sondages portant sur les attentes des collaborateurs en matière de télétravail, tels ceux de Kantar ou de Corona-work, font état d’un vrai plébiscite.

Une étude du cabinet de recrutement Robert Walters, qui s’est penché sur le retour au bureau post-confinement, met toutefois l’accent sur une spécificité culturelle bien française. Selon les réponses recueillies auprès de plus de cinq mille salariés dans trente et un pays, les cadres français se montreraient plus réticents au télétravail fréquent, par rapport aux autres nationalités. Malgré la peur du Covid-19, seulement 16 % d’entre eux aimeraient continuer à travailler tous les jours à distance et ne revenir dans les locaux de leur entreprise que ponctuellement.

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Parmi les pays sollicités, la France est le dernier à vouloir garder ce rythme : chez nos voisins européens, ce taux s’élève à 22 % en Belgique et à 23 % en Allemagne. En Espagne, la part des adeptes du télétravail quotidien grimpe même à 36 %.

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Cette moindre appétence pour le télétravail quotidien est-elle due au manque de pratique – après tout, ce mode de fonctionnement était quasi inexistant en France il y a encore quelques années – ou bien à une culture qui place davantage le travail au centre de la vie sociale ? « Cette étude a été réalisée en juillet, alors que le confinement était encore frais dans les esprits », relativise Coralie Rachet, directrice générale de Robert Walters France.

Malgré la peur du Covid-19, seulement 16 % des cadres français aimeraient continuer à travailler tous les jours à distance, contre 22 % en Belgique, 23 % en Allemagne et 36 % en Espagne

Ce probable sentiment de ras-le-bol se couple à un autre élément d’explication : « Les Français sont davantage attachés au village social” qu’incarne la vie de bureau et aux relations avec leurs collègues », avance Coralie Rachet.

A demeurant, les résultats de cette enquête coïncident avec ceux d’une des rares études officielles menées sur ce sujet. Une vaste recherche de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) sur le ressenti des cadres français en télétravail, datant de novembre 2019, mettait en exergue la difficulté des télétravailleurs à ne pas laisser déborder leur vie professionnelle sur leur vie privée.

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