Le compte personnel de formation livre ses premières données

Le compte personnel de formation livre ses premières données

La ministre du travail, Muriel Pénicaud, s’exprime à l’Assemblée nationale, à Paris, le 4 février.
La ministre du travail, Muriel Pénicaud, s’exprime à l’Assemblée nationale, à Paris, le 4 février. THOMAS SAMSON / AFP

Créé sous le quinquennat Hollande, profondément remanié par le gouvernement d’Edouard Philippe, le compte personnel de formation (CPF) est de plus en plus utilisé par les salariés, tout en demeurant relativement confidentiel. C’est ce qui ressort d’une enquête diffusée mercredi 19 février par la Dares – la direction chargée de la recherche au ministère du travail.

Entré en vigueur début 2015, le CPF offre « un droit à la formation attaché à la personne » tout au long de sa carrière, comme le rappelle l’étude de la Dares. Un tel dispositif, graduellement ouvert à l’ensemble des actifs – demandeurs d’emploi inclus –, est libellé en euros et mobilisable à partir d’une application numérique, depuis novembre 2019.

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Grâce au CPF, « près de 900 000 formations ont été suivies » de 2015 à 2018 par des personnes employées dans le secteur privé, dont 383 000 pour la seule année 2018, soit une hausse de 41 % en douze mois. La progression est donc spectaculaire, mais le public concerné reste limité : le « taux de recours » à cet outil est de 1,7 % parmi les salariés du privé, la proportion étant plus élevée chez les cadres et les professions intellectuelles supérieures (2,7 %). Les ouvriers, eux, sont en queue de peloton (1 %). Autant de pourcentages qui reflètent les inégalités d’accès, anciennes, à la formation, selon les catégories socioprofessionnelles.

Des disparités existent également en fonction de l’âge : les jeunes de moins de 25 ans emploient moins le CPF que les autres générations (0,8 %, contre 2,2 % chez les 25-44 ans et 1,4 % pour les personnes d’au moins 45 ans, en 2018).

Réduction des « cofinancements »

Au 1er janvier 2018, près de 12 500 certifications étaient proposées dans le cadre du CPF, « mais seule une petite partie d’entre elles » sont mobilisées par les salariés. Ainsi, un peu plus de la moitié des entrées en formation (55 %) s’effectuent dans une dizaine de cursus. Dans la grande majorité des situations, les intéressés s’inscrivent à des modules de quelques dizaines d’heures « préparant à des certifications en langues, en informatique ou dans le domaine des transports » – avec, en particulier, le certificat d’aptitude à la conduite en sécurité (Caces), qui initie au pilotage d’engins de manutention.

Seule une petite minorité (12,5 %) des entrées en formation réalisées avec le CPF vise à obtenir une certification diplômante : celle-ci est généralement beaucoup plus longue « que les formations sans niveau spécifique », précise la Dares (410 heures en moyenne dans le premier cas, contre 50 dans l’autre, en 2018).

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LJD

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