Le projet de la réforme des retraites alarme les expatriés

Le projet de la réforme des retraites alarme les expatriés

Première réunion entre Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, et les partenaires sociaux, au ministère de la santé. Jean-Paul DELEVOYE et Agnès BUZYN
Première réunion entre Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, et les partenaires sociaux, au ministère de la santé. Jean-Paul DELEVOYE et Agnès BUZYN Gilles BASSIGNAC

Le baromètre Malakoff Médéric Humanis à sembler le 29 mars rappelle l’attachement des Français à leur système de protection sociale. Plus d’un sur deux se dit inquiet par les suites de la réforme annoncée pour 2019.

Les Français occupant à l’étranger s’inquiètent pour leur retraite. Alors qu’à Paris la réforme se prépare dans le plus grand flou, le mutualiste Malakoff Médéric Humanis révèle que 53 % des expatriés sont inquiets par ce que va être la retraite après le changement.

Plus de 1 200 personnes ont été consultées du 3 au 27 octobre 2018 pour accomplir la 7e édition du baromètre de la protection sociale des émigrés français, qui sera publié vendredi 29 mars. A 52,4 ans d’âge moyen, l’horizon de leur départ à la retraite n’est plus si lointain.

Les deux tiers d’entre eux vivent en couple ; 80 % sont implantés à l’étranger depuis au moins six ans, dont près d’un sur deux en Union européenne. « Tous ceux qui résident dans un pays de l’Union européenne domineront faire valoir leurs temps de travail pour approuver les trimestres de cotisation lors de la liquidation de la retraite, en revanche, les revenus perçus ne seront pas pris en compte en France. Ils le seront dans le pays de résidence, qui leur versera une partie de leur pension. Mais les niveaux de pension sont très hétérogènes d’un pays à l’autre de l’Union », développe Sylvaine Emery, directrice des activités internationales du groupe.

Les expatriés s’alarment donc légitimement de la part française de leur retraite. Et plus leur lien est fort avec la France, plus leur inquiétude est grande. Ainsi, les plus inquiets des conséquences de la réforme à venir sont les salariés en contrat local avec une filiale française (69 %), suivis par les fonctionnaires (66 %), qui craignent un alignement du système public sur le système privé, et enfin par les ouvriers et les employés (62 %), qui craignent de se retrouver sans rien.

L’inconnu et l’inquiétude

Au contraire, les cadres expatriés ont souvent des suppléments de revenus qui atténuent leurs inquiétudes. Ces trois populations ne sont pas à risque, leur couverture sociale est solide, mais « c’est nettement leur proximité et leur dépendance aux règles françaises qui alimentent leurs inquiétudes. Ils se sentent d’autant plus vulnérables à la réforme », explique Sylvaine Emery. Les expatriés en profession libérale, eux, en revanche, sont relativement sereins.

L’inconnu joue un rôle primordial dans l’inquiétude révélée. La réforme prévue pour 2019 devrait être « systémique », et donc profonde. C’est ce qu’a annoncé le candidat Macron en 2017 dans ses promesses de campagne, mais personne ne connaît la nature réelle du changement à venir, et encore moins les modalités. Ainsi, avant même cette réforme, 60 % des personnes interrogées se considèrent mal informées sur leur retraite et 27 % pas du tout. Bien que 48 % aient une couverture retraite à laquelle ils ont souscrit directement, ou par le moyen de leur employeur ou de celui de leur conjoint.

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LJD

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