Egalité femmes-hommes : « Pour bien agir contre les discriminations, il faut avoir une vision claire des stéréotypes de genre »

Egalité femmes-hommes : « Pour bien agir contre les discriminations, il faut avoir une vision claire des stéréotypes de genre »

De plus en plus attentifs à la performance sociétale et environnementale des entreprises, les investisseurs surveillent plus particulièrement la mixité, levier avéré d’image, d’attractivité et de performance autant que… facteur de risque de réputation.

Récemment contraint de verser plus de 100 millions de dollars pour clore une plainte collective pour discrimination sexiste, Google pourrait en témoigner ! Cette affaire vient aussi confirmer qu’afficher sur ses rapports de jolis sourires et mettre en avant quelques réussites individuelles ne suffit plus : le temps du « pinkwashing » est révolu. Il faut que les paroles se traduisent en engagements et les engagements en actions aux effets rapides et mesurables.

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Pour agir efficacement, il faut d’abord avoir une vision claire de la situation, en l’occurrence de la réalité et de la perception des stéréotypes de genre et des discriminations sexistes en entreprise. Réaliser cette photographie, avec de surcroît une portée internationale, permet d’utiles comparaisons. C’est l’objectif de l’étude réalisée par la Women Initiative Foundation auprès de sept grands groupes en France, en Allemagne, en Italie et au Canada.

La persistance et l’universalité des stéréotypes de genre

L’originalité de cette enquête est qu’elle se fonde sur des réponses directes de salariés, hommes et femmes, sans le filtre de la direction des ressources humaines, ni le biais réducteur des seuls prismes hiérarchiques et salariaux. Gage de rigueur, la synthèse de ce travail a été revue par des spécialistes universitaires de renommée mondiale en France (CentraleSupélec), au Canada (Concordia) et aux Etats-Unis (Stanford).

Le résultat le plus frappant, sans doute, est la persistance et l’universalité de stéréotypes de genre, opposant des femmes qui réagissent (elles sont « pragmatiques », « organisées », « à l’écoute ») à des hommes qui agissent (ils sont « carriéristes », « politiques », « stratèges »). Aux Etats-Unis et en Europe, surtout en France, s’y superposent des stéréotypes concernant spécifiquement les femmes dirigeantes.

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Pour gravir les échelons, les femmes dirigeantes semblent avoir dû abandonner les vertus qu’on prête généralement à leur sexe pour adopter des traits masculins qui, curieusement, deviennent chez elles des défauts (elles sont « arrogantes », « agressives », « autoritaires »). Et les exemples de réussites féminines invalidant ces clichés sont encore trop rares, ou trop peu médiatisés, pour changer les mentalités.

Un net décalage de perception sur les discriminations sexistes

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LJD

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