Après un MBA financé par leur entreprise, les cadres parfois tentés « d’aller voir ailleurs »

Après un MBA financé par leur entreprise, les cadres parfois tentés « d’aller voir ailleurs »

Un Executive MBA à l’Insead peut coûter plus de 136 500 euros. Un quart des cadres qui suivent un EMBA dans cette école bénéficient du financement intégral de leur formation par leur employeur.

Il existe des cadeaux qui coûtent cher, très cher, et que les entreprises font à leurs cadres prometteurs. Il s’agit des Executive Master of Business Administration, soit les EMBA, une formation continue qui court généralement sur deux années, et que les compagnies financent partiellement, voire intégralement – c’est le cas pour 57 % des diplômés de la promotion 2023 d’HEC, pour près de 25 % pour ceux de l’Insead. Une prise de risque pour les employeurs puisque le coût de la formation s’élève de 55 000 euros (à l’Edhec) à plus de 136 500 euros (à l’Insead) et qu’à l’issue de la formation les salariés, nouveaux diplômés, peuvent avoir une envie d’ailleurs et faire valoir les compétences acquises auprès de la concurrence.

Courtier en assurances, Romain Laniepce, 34 ans, diplômé de l’Ecole supérieure d’assurances, est ambitieux. Il intègre la société de courtage en assurances Diot-Siaci en 2019 au poste de directeur de clientèle. « On me fixe alors des objectifs raisonnables et j’ai surperformé », explique-t-il. Dès la fin de sa formation initiale, le jeune homme a souhaité intégrer un EMBA. « Je savais que cela donnerait un nouvel élan à ma carrière. J’avais besoin d’acquérir de nouvelles connaissances en matière de management et de stratégie, pour me positionner dans le groupe dans un rôle managérial. » Ses performances ouvrent une fenêtre idéale pour convaincre sa direction de parier sur lui ; elle décide de l’accompagner et lui finance un EMBA à l’Edhec, que le courtier suivra en 2022 et 2023.

Le parcours de Romain Laniepce n’est pas rare. « Lorsque les entreprises identifient des talents particuliers en leur sein, l’EMBA est une passerelle pour accéder au stade supérieur dans la société », observe Perrine de Ménonville, 37 ans, responsable grands comptes chez le spécialiste du recrutement PageGroup et également élève de l’EMBA d’HEC Paris. « On y intègre des compétences comportementales, une intelligence émotionnelle, une maîtrise de soi et la gestion des relations humaines au sein de l’entreprise », liste la chasseuse de têtes.

Sortir de son domaine de compétence

Chaque élève peut y trouver le complément à sa formation initiale. Fabien Zubowicz, 44 ans, initialement ingénieur généraliste formé à l’Eigsi de La Rochelle, et directeur des opérations du constructeur naval Nautitech, maîtrise les aspects techniques et technologiques de son métier. « Mais, pour gérer l’entreprise, j’ai besoin d’autres compétences : la stratégie, la finance, le marketing, l’innovation », expose-t-il. Son entreprise a financé l’intégralité de son EMBA au sein de l’Edhec.

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LJD

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