Le magazine écologiste « Socialter » secoué par un changement d’équipe
« On se soulève et on se casse ? », s’interrogeait le magazine Socialter dans sa Une du numéro d’août-septembre, qui consacrait un dossier au sabotage (allant du moyen d’action ouvrier au désarmement prôné par le collectif Les Soulèvements de la Terre). Visionnaire ? En l’espace de quelques mois, quatre des six salariés qui composaient le bimestriel – qui aborde les thématiques écologiques, démocratiques et de l’économie sociale – ont claqué la porte.
Déplorant un manque de personnels pour fabriquer le magazine (dont la diffusion oscille entre 30 000 et 50 000 exemplaires pour 15 000 à 20 000 ventes revendiquées), des conditions salariales insatisfaisantes ainsi que des désaccords avec l’actionnaire et cofondateur, Olivier Cohen de Timary, sur les investissements à faire depuis plusieurs mois, certains d’entre eux ont discrètement annoncé leurs départs respectifs sur les réseaux sociaux, ces dernières semaines. Une discrétion volontaire en raison de clauses de confidentialité.
« Fin de l’aventure pour moi, mais je continuerai à défendre une ligne écologique et sociale radicale ailleurs, autrement », a simplement écrit, début septembre, sur LinkedIn le journaliste Philippe Vion-Dury, rédacteur en chef du bimestriel pendant six ans. « Ce numéro sera le dernier pour moi. Mon aventure à Socialter se termine ici », a, quant à lui, publié, début octobre, sur X (anciennement Twitter) l’ex-rédacteur en chef adjoint, Clément Quintard. « Il est temps pour moi de (…) démarrer ma propre aventure en free-lance (mais d’abord je vais me reposer un peu) », a rebondi Marine Benz, désormais ancienne directrice artistique et graphiste de la revue écologiste.
« Dissensus humains »
De son côté, Olivier Cohen de Timary, qui cumule les casquettes de cofondateur, directeur de la publication et de la rédaction, et désormais de rédacteur en chef par intérim, préfère aussi rester flou. Tout juste évoque-t-il « des dissensus humains qui expliquent les départs », tout en arguant que « la grande majorité des pigistes travaillant pour Socialter continueront à le faire ».
« Magazine de l’économie nouvelle génération », à ses débuts, en septembre 2013, Socialter s’était relancé, en juillet 2021, avec une nouvelle formule au ton plus engagé, à l’identité graphique affirmée et au slogan cash : « critique radicale et alternatives ». Aussi, plusieurs figures de la gauche (François Bégaudeau, Camille Etienne et Alain Damasio) ont pris la tête des derniers hors-séries. Cette identité, qui avait permis d’élargir le lectorat, va-t-elle perdurer ?
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