Urgences à Mulhouse

Urgences à Mulhouse

Début octobre, les urgences de l’hôpital de Mulhouse n’admet plus que sept médecins, contre vingt-six il y a encore quelques mois. Une difficulté qui met à mal l’ensemble de l’hôpital.

Les urgences de l’hôpital Emile-Muller de Mulhouse (Haut-Rhin) fait face à une crise d’embauche sans précédent. En grève depuis le 25 avril, il a souffert d’une cascade de démissions chez ses médecins urgentistes. Et leur trouver des remplaçants est une gageure. Résultat : ils ne sont Dès lors plus qu’une dizaine, dans un secteur où vivent 450 000 habitants.

« Il y a encore trois à quatre mois, le service était composé de 26 médecins urgentistes. Le 1er octobre, nous ne serons plus que sept », déclare Sami Kacem, doyen de l’équipe. Si les urgences vitales sont tout le temps assurées, un seul des deux véhicules de service mobile est opérationnel et les temps « texturants » des urgentistes, accordé à l’organisation du service, à la formation ou à l’analyse des protocoles, sont relégués aux oubliettes. Un mode de fonctionnement dégradé qui met en péril l’ensemble du groupe hospitalier Mulhouse Sud-Alsace, composé au total de neuf établissements, dont quatre hébergent des services d’urgences. Le 7 et le 8 septembre, les urgences d’Altkirch, situées à 20 kilomètres de Mulhouse, ont ainsi dû être temporairement clôturées, faute de médecins urgentistes, et le public invité à composer le 15.

Les conditions de travail expliquent pour beaucoup cette hémorragie. Depuis des mois, les médecins associent des semaines de cinquante-six, voire soixante-douze heures. « Selon les préconisations de la Société française de médecine d’urgence, nous devrions être 34 médecins urgentistes. Dans les conditions actuelles, la pression des horaires est trop forte. A la fin de chaque garde, on ne sait plus comment on s’appelle », déclare Sami Kacem. Alors les médecins démissionnent, pour avoir plus de temps libre, voir grandir leurs enfants, ou tout simplement voir ailleurs.

Poste usant

Ailleurs, ça peut être notamment la Suisse toute proche, où les rétributions sont bien plus intéressantes, ou encore le travail intérimaire. « Comment voulez-vous intéresser des jeunes aux fonctions hospitalières quand une garde de vingt-quatre heures est payée 2 400 euros à un intérimaire, contre moins de 300 euros pour un cadre hospitalier ? », se demande le médecin. Après trente-cinq ans de carrière, ce dernier gagne 7 500 euros brut, auxquels s’ajoutent une indemnité multisite ainsi qu’une prime d’ancienneté. « Dans le privé, ce serait quatre à cinq fois plus », mentionne-t-il.

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LJD

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