Un an après son « usine sœur », la fonderie Aluminium du Poitou ferme à son tour

Un an après son « usine sœur », la fonderie Aluminium du Poitou ferme à son tour

A la fonderie Aluminium du Poitou, en 2012, à Ingrandes (Vienne).

Elles formaient ensemble les « fonderies du Poitou », au pluriel. Un an presque jour pour jour, après la fermeture de l’usine sœur, spécialisée dans la fonte, la fonderie Aluminium d’Ingrandes-sur-Vienne (Vienne), près de Châtellerault, devrait à son tour être mise en liquidation judiciaire, mardi 5 juillet. Son sort a été scellé par le tribunal de commerce de Paris, lors d’une audience, le 21 juin. Ses 280 salariés seront licenciés, comme leurs 292 camarades, un an plus tôt.

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Les deux fonderies de pièces automobiles partageaient un même et unique donneur d’ordre : Renault. Le constructeur les avait implantées dans la Vienne il y a quarante ans, pour y relocaliser l’activité de son usine historique de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Jusqu’à l’arrêt de la production, le 30 juin, « l’Alu » produisait des culasses.

« On a le sentiment d’un énorme gâchis industriel et social. On aurait pu trouver une solution pour maintenir les emplois et reconvertir le site, estime Jean-Philippe Juin, délégué syndical CGT et porte-parole de l’intersyndicale CGT-CFE-CGC. On entend beaucoup de discours sur la relocalisation et la réindustrialisation. Mais la réalité, c’est que dans nos petites campagnes, tout ferme. »

Enquête préliminaire pour abus de biens sociaux et blanchiment

Les remous, pour les deux sites, ont commencé en 2018, avec la crise du diesel. Ils sont, tour à tour, placés en redressement judiciaire, avant d’être repris en 2019 par le groupe Liberty House, une des sociétés de GFG Alliance, conglomérat du magnat indo-britannique Sanjeev Gupta, au fonctionnement opaque. Avec, à l’époque, un engagement de Renault sur un volume de commandes pendant quatre ans et une promesse d’investissement du repreneur dans la diversification des sites.

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Mais la promesse ne sera pas tenue. Quand, en mars 2021, Greensill, principal partenaire financier de GFG Alliance dépose le bilan, toutes les sociétés du groupe vacillent. A Ingrandes, les représentants des salariés alertent immédiatement sur la disparition d’un prêt garanti par l’Etat de 18 millions d’euros, accordé à la fonderie Alu un mois plus tôt. L’argent, versé par Greensill, n’a transité que quarante-huit heures sur le compte Société générale des fonderies, avant de repartir en Allemagne. L’enquête préliminaire pour abus de biens sociaux et blanchiment, confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), est toujours en cours. Des perquisitions ont eu lieu en avril.

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