Plans sociaux : les oppositions ne ménagent pas le gouvernement

Plans sociaux : les oppositions ne ménagent pas le gouvernement

Le député La France insoumise, François Ruffin, devant l’usine Bridgestone, à Béthune (Pas-de-Calais) le 21 septembre.

« Complice », « hypocrite », colleur de « rustines »… Les oppositions ne ménagent pas le gouvernement depuis l’annonce par Bridgestone de la fermeture de son usine de pneus de Béthune, dans le Pas-de-Calais. Derrière les 863 salariés retenant leur souffle, derrière le bras de fer entamé avec le géant japonais, derrière les critiques venant de tous bords contre la politique d’Emmanuel Macron pointe une question redoutée : après ceux de Nokia, Auchan ou encore Renault, le plan social de Bridgestone annonce-t-il une interminable série noire risquant de plomber un peu plus les courbes du chômage ?

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C’est ce que craint la droite, pour qui l’horizon n’a aucune raison de s’éclaircir. « Nous ne sommes pas sortis de la phase d’anesthésie, il y a encore du chômage partiel, des prêts garantis non encore utilisés », alerte Eric Woerth, député Les Républicains (LR) de l’Oise et président de la commission des finances. Comprendre : que va-t-il se passer lorsque ces dispositifs ne seront plus là ? Pour le moment, abonde le patron du groupe LR à l’Assemblée, Damien Abad, « nous ne sommes pas encore en crise systémique ». Le gouvernement « fait du système D pour stopper l’hémorragie, met des rustines », s’inquiète celui qui aurait préféré voir les reports de charge se transformer en annulation pure et simple pour sauver les entreprises et les commerces fragilisés par une crise sanitaire qui n’en finit pas.

Pour autant, nombre d’élus LR reconnaissent le bien-fondé de dispositifs pris pendant le confinement et indiquent qu’ils voteront le plan de relance. « On ne peut pas être contre l’injection de 100 milliards d’euros dans l’économie », poursuit M. Abad, tout en s’inquiétant de la dette. « On va être rattrapés par le fait qu’il faudra payer », acquiesce Eric Woerth.

Pour Marine Le Pen, le souvenir de Whirlpool

« Qu’ils arrêtent l’hypocrisie et qu’ils regardent véritablement les conséquences de la politique qu’ils mènent. » Déjà officiellement candidate à la présidentielle de 2022, Marine Le Pen a profité d’un déplacement dans un refuge pour chevaux victimes de mutilations, lundi 21 septembre, pour mener une charge groupée contre le gouvernement comme l’opposition de droite et dénoncer « la violence et la brutalité de l’ultralibéralisme que défendent des gens comme En marche, des gens comme LR ».

Se posant à chaque occasion comme seule alternative face à Emmanuel Macron en 2022, la présidente du Rassemblement national avait placé l’insécurité, mais aussi la crise économique comme axes de campagne de sa rentrée politique opposant au « mondialisme » du chef de l’Etat son « localisme ». Après avoir rencontré une délégation de salariés de Bridgestone à huis clos, vendredi, elle n’a pas manqué, lundi, de faire référence à une autre usine des Hauts-de-France devenue symbole de la désindustrialisation comme de son face-à-face avec Emmanuel Macron : « Ce que je ne voudrais pas, c’est voir justement la même chose qu’avec Whirlpool », a-t-elle déclaré. Dans l’entre-deux-tours de la dernière présidentielle, Marine Le Pen et Emmanuel Macron s’étaient en effet tous deux rendus au chevet des salariés de l’usine d’Amiens, promise à la délocalisation en Pologne, avant que la reprise ne tourne au fiasco.

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LJD

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