La conformité de politiques basées sur les concepts d’emploi et de chômage

« Nous quittons la société industrielle, ses statuts, ses conditions, ses silos, pour la société numérique, celle où l’universalité s’impose, où le passage d’un état à l’autre se fait sans rupture. »
« Nous quittons la société industrielle, ses statuts, ses conditions, ses silos, pour la société numérique, celle où l’universalité s’impose, où le passage d’un état à l’autre se fait sans rupture. » Philippe Turpin / Photononstop

François-Xavier Petit, Directeur général du programme d’innovation et d’entrepreneuriat Matrice, se pose la question sur la conformité de politiques basées sur les concepts d’emploi et de chômage quand l’authenticité du travail s’élève sur un mix emploi/non-emploi

La modification de l’assurance-chômage entrave un sentiment tragique : celle d’être prisonnier du passé. De manière étonnante, nos dirigeants examinent le monde social avec les lunettes des années 1960 ou 1980. La « bataille pour l’emploi » les dépeint en don Quichotte contre leurs moulins. Les voilà méthodiquement à côté de la réalité de l’activité en France et des situations de travail existées.

La vérité est que nous pensons avec des concepts invalidés. Et le premier d’entre eux est celui d’inactivité. Dire cela fait instantanément surgir l’indignation : « Comment peut-on dire cela alors qu’il y a 5 millions de chômeurs ! » Et voilà la contestation terminée… Il va toutefois falloir l’avoir. Car le chômage en tant que concept (pas les chômeurs comme individus !) est actuellement hors de la réalité, sans adresse avec le monde social. La crise des « gilets jaunes » n’a pas dit uniquement le problème du pouvoir d’achat, elle a dit l’incapacité de préciser le social et la vie des gens.

Pour bien concevoir, regardons les chiffres. Nous comptons 3,4 millions de chômeurs en catégorie A (personne sans emploi et tenue d’en chercher), dont 1,5 million chercheurs d’emploi de longue durée (plus d’un an). Tous les autres – presque 2 millions, donc – sont dans des situations mal connues (transition entre deux emplois, réorientation professionnelle, étudiants s’étant ouvert des droits, intérimaires…).

Ne pas confondre toutes les catégories de chômage

On trouve, donc, dans la catégorie centrale du chômage abondamment de gens qui ne sont pas en situation de non-emploi. Et si on regarde la catégorie B, on y trouve les chômeurs qui œuvrent (sic) jusqu’à 78 heures par mois (en contrats précaires). Emploi et non-emploi se mêlent encore plus dans la catégorie C qui rassemble ceux qui besognent plus de 78 heures par mois.

Une semaine réalisant 35 heures, ils sont au-delà de ce qui serait examiné comme une mi-temps, tout en étant statistiquement des sans-emploi ! Additionnons la catégorie D pour les chômeurs en formation, arrêt maladie, convention de classification… Au total, B + C + D = 2,2 millions de personnes en situation de sous-emploi, examinées comme des chômeurs, mais exerçant plus ou moins une activité. Il reste la catégorie E qui cible des contrats aidés, mais aussi les créateurs d’entreprise…, qui sont des chômeurs œuvrant plutôt à plein temps.

A part les sans-emploi de longue durée, emploi et chômage constituent un mix aux multiples nuances. Conglomérer tout ce monde dans la catégorie chômage est indéfendable, car cette catégorie manque l’authenticité des situations de travail ; inadmissible, car en grossissant l’impression de non-emploi, elle mine le moral du pays ; inadmissible, car elle fait planer sur tous les actifs une intimidation diffuse.

Les parachutes dorés des dirigeants de Deutsche Bank passent mal

Alors que la banque licencie 18 000 salariés, son ancien patron et six autres cadres supérieurs se partagent 52 millions d’euros d’indemnités de départ.

Par Publié aujourd’hui à 10h35, mis à jour à 11h02

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Garth Ritchie, chef de la banque d’investissement, s’en va avec un parachute doré de 11 millions d’euros. Ici, le 24 mai 2018 à Francfort.
Garth Ritchie, chef de la banque d’investissement, s’en va avec un parachute doré de 11 millions d’euros. Ici, le 24 mai 2018 à Francfort. ARNE DEDERT / AFP

La douloureuse restructuration de Deutsche Bank, annoncée dimanche 7 juillet par
Christian Sewing, son patron, pouvait difficilement partir sur de plus mauvaises bases. La première banque allemande, en difficulté depuis une décennie et empêtrée dans divers scandales financiers, se séparera de 18 000 salariés d’ici 2022, soit un cinquième des ses effectifs.

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Les salariés ordinaires ne seront pas les seuls à faire les frais de cette réorganisation historique : Deutsche Bank congédie aussi trois membres de son directoire. Mais les conditions du départ de ces derniers, qui quitteront la banque dès la fin du mois, font grincer des dents. Garth Ritchie, chef de la banque d’investissement, Frank Strauss, patron de la clientèle privée, et Sylvie Mathérat, responsable de la conformité et du contrôle interne, se partageront à eux trois 26 millions d’euros d’indemnités de licenciement.

Garth Ritchie, ancien adjoint de Christian Sewing, se taille la part du lion : le Sud-Africain, arrivé à la tête de l’ancienne division vedette de Deutsche Bank en 2016, s’en va avec un parachute doré de 11 millions d’euros, bien qu’il n’ait pas atteint ses objectifs. La dirigeante française recevra pour sa part un pactole de 9 millions d’euros.

« Pillage »

Et ce n’est pas tout. Le quotidien britannique Financial Times a révélé mercredi 10 juillet que Deutsche Bank a déboursé le double de cette somme pour licencier sept dirigeants depuis le printemps 2018. Ces 52 millions incluent les indemnités à payer aux trois directeurs dont l’éviction vient d’être annoncée, mais aussi les 10,9 millions perçus par John Cryan, le prédécesseur de Christian Sewing, limogé en 2019 après trois années tumultueuses aux commandes de l’ancien fleuron bancaire allemand.

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En payant ces sommes astronomiques à des cadres supérieurs évincés après une performance médiocre, Deutsche Bank ne fait qu’appliquer les clauses prévues par leurs contrats de travail respectifs. Mais ces révélations passent mal. « Ces contrats, c’est du gagnant-gagnant pour les cadres », s’émeut Gerhard Schick, directeur de l’ONG Bürgerbewegung Finanzwende.

« Lorsque tout va bien, ils gagnent des millions, et quand ça va mal, c’est pareil. Et des milliers de salariés vont perdre leur emploi ».

Des élus se sont joints au concert de critiques. Lothar Binding, député social-démocrate au Bundestag, dénonce un « pillage ».

Outre-Rhin, l’affaire a de quoi relancer le débat sur les rémunérations des patrons. En février 2017, c’était Volkswagen qui se retrouvait sur la sellette après avoir accordé un parachute doré de 13 millions d’euros à Christine Hohmann-Dennhardt, son ancienne directrice juridique, qui quittait le navire après seulement un an au directoire. En raison de la polémique, le constructeur, qui se serrait la ceinture pour surmonter le scandale des moteurs diesel, a décidé de limiter le salaire de ses dirigeants à 10 millions d’euros par an.

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Santé au travail : les partenaires sociaux échouent à s’entendre

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Voilà un épisode qui va faire ricaner les nombreux contempteurs du paritarisme. Vendredi 12 juillet, le patronat et les syndicats ont constaté qu’ils étaient incapables de s’entendre sur des propositions communes pour transformer le système de santé au travail. Toute la question, maintenant, est de savoir comment le processus va se poursuivre. Le gouvernement était, en effet, censé s’inspirer de leurs échanges pour élaborer une réforme : va-t-il reprendre en main le dossier tout seul ou maintenir le dialogue avec les organisations d’employeurs et de salariés ? Impossible de répondre, à ce stade, le ministère du travail ne voulant « pas faire de commentaire ».

Fin août 2018, l’exécutif avait annoncé sa volonté de remettre à plat le dispositif de prévention des risques professionnels et de la santé au travail, à la suite d’un rapport réalisé par Charlotte Lecocq, députée La République en marche du Nord. Ce document recommandait des changements de grande ampleur afin de rendre le système plus lisible et plus efficace. A la mi-février, le gouvernement avait proposé aux partenaires sociaux d’ouvrir une « réflexion partagée ».

Front commun début juin

Cet exercice s’est donc révélé infructueux. On aurait pourtant pu penser qu’il en aille autrement, puisque syndicats et patronat avaient fait front commun, début juin, pour critiquer les méthodes du gouvernement qui avait choisi de missionner parallèlement plusieurs experts sur le sujet.

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L’objet de la réunion de vendredi était de parvenir à un compromis. Mais « dès le préambule », les désaccords sont apparus trop grands, selon Catherine Pinchaut (CFDT) : « Le patronat refusait de lâcher sur le financement des services de santé au travail interentreprises. » Il voulait que ces entités demeurent « leur pré carré », renchérit Jérôme Vivenza (CGT).

Le rapport Lecocq préconise une « cotisation unique » pour les employeurs, directement recouvrée par l’Urssaf. Un modèle que les organisations d’employeurs rejettent. « Nous sommes favorables à l’idée d’une agence nationale qui tracerait de grandes orientations, mais aux échelons inférieurs, il n’est pas question de mettre en place des structures uniques », confie Eric Chevée (CPME).

« J’espérais que le patronat soit assez mature pour avancer sur le sujet mais ce n’est pas le cas, se désole Mme Pinchaut. Pour un problème de tuyauterie, on va passer à côté de la réforme. » Au Medef, on relativise l’échec : « Il ne s’agissait pas d’une négociation, ni même d’une pré-négociation, mais de dresser un état des lieux des positions en présence. Le fait qu’il n’y ait pas d’accord ne préjuge en rien de la suite. » Possible, mais l’image des partenaires sociaux, elle, risque de s’en trouver un peu plus écornée.

Fonctionnaires d’Etat : Bercy renonce à l’objectif de 50 000 suppressions de postes

Le nombre de postes d’agents de l’Etat ne devrait finalement baisser que de 15 000 sur la durée du quinquennat.

Par Publié aujourd’hui à 15h23, mis à jour à 15h26

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Emmanuel Macron l’avait remis en cause, mais à Bercy, on continuait d’y croire. Alors que se dessinent les arbitrages pour le budget 2020, l’objectif de 50 000 suppressions de postes de fonctionnaires d’Etat sur le quinquennat n’est plus d’actualité : de sources concordantes, l’exécutif table désormais sur 15 000 suppressions d’ici 2022 – confirmant une information des Echos du vendredi 12 juillet.

« Nous fixerons les quantum précis plus tard. Ce n’est rien de plus que l’application des engagements du président de la République du 25 avril sur les écoles et les hôpitaux [l’annonce d’un moratoire sur les fermetures d’écoles et d’hôpitaux jusqu’en 2022]. Ils nous amènent à réviser nos objectifs de réduction des effectifs », explique au Monde Olivier Dussopt, le secrétaire d’Etat chargé de la fonction publique.

« Nous avons toujours dit que nous ne sommes pas dans une logique de rabot. L’idée n’est pas de faire de la compatibilité de suppression de postes, mais de transformer le pays. Nous avons entendu aussi les demandes des Français. Pour le chiffre et la trajectoire précises, ce sera dans le projet de loi de finances [pour 2020] », minimise-t-on dans l’entourage du ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin.

Jeudi matin déjà, dans son discours à l’Assemblée nationale dans le cadre du débat d’orientation des finances publiques, ce dernier avait laissé entendre que les lignes avaient bougé. « Les choix que nous faisons dans ce budget – baisser massivement les impôts, répondre à l’urgence économique et sociale, financer nos priorités – ont un coût, et nous l’assumons pleinement. Cela nous conduit à réviser le calendrier de certains objectifs d’équilibre des comptes, de diminution de l’endettement, ou encore de réduction du nombre d’agents publics », avait indiqué M. Darmanin.

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Revendications des « gilets jaunes »

C’est le chef de l’Etat qui, le 25 avril, lors de sa conférence de presse post-grand débat, avait commencé à lâcher du lest sur l’un de ses objectifs de campagne : supprimer 120 000 postes de fonctionnaires en cinq ans, soit 70 000 dans les collectivités territoriales et 50 000 dans la fonction publique d’Etat. « Au vu de cette sortie du grand débat, il faut qu’on soit réalistes, avait-il justifié. Et donc je demanderai d’ici à l’été au gouvernement de me donner son analyse et de voir si c’est tenable. J’assume totalement, si ce n’est pas tenable, d’abandonner cet objectif. (…) Quand on doit réinvestir dans la sécurité, l’éducation, la justice, je ne vais pas donner des injonctions contradictoires au gouvernement », avait déclaré Emmanuel Macron. Manière de montrer qu’il avait écouté les revendications des Français et de la majorité des « gilets jaunes », qui demandaient plus de services publics.

Hélène Langinier : « Au Luxembourg, des femmes issues des “minorités visibles” sont membres de comités exécutifs »

Dans des pays multiculturels comme le Luxembourg, les femmes d’origine africaine, arabe ou asiatique accèdent à des postes à responsabilité sans commune mesure avec ce que l’on observe en France.

Publié aujourd’hui à 13h23 Temps de Lecture 3 min.

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Tribune. La trop faible diversité des élites françaises est un sujet de préoccupation récurrent. Dans une période où le marché des cadres se tend (moins de 4 % de chômage actuellement), les entreprises françaises vont devoir, elles aussi, modifier leurs pratiques de recrutement et de promotion si elles veulent éviter de se priver de nombreux talents.

Notre recherche menée au Luxembourg montre que les diplômées de l’enseignement supérieur issues de minorités visibles accèdent à des responsabilités sans commune mesure avec ce que l’on peut observer en France (« Understanding shapers of success of female self-initiated expatriates from emerging countries », Hélène Langinier, Aline Pereira Pündrich et Akram Al-Ariss, communication à la conférence annuelle de l’European Academy of Management, 26-28 juin 2019). Dans les cabinets d’audit, par exemple, les postes d’associés ou de directeurs sont, en France, quasi monopolisés par des anciens élèves de quelques grandes écoles, hommes pour la plupart et Blancs pour l’immense majorité. Alors que l’on compte, par exemple, 27 % de femmes parmi les associés des filiales luxembourgeoises des Big 4 (les quatre plus grands cabinets d’audit mondiaux, tous américains) pour une moyenne mondiale de 19 %.

Au Luxembourg, le vivier local est insuffisant pour répondre aux besoins du secteur. Et il n’est pas rare que des femmes « de couleur », d’origine mauricienne ou philippine, par exemple, soient membres de comités exécutifs. Ce qui est impensable dans l’Hexagone.

La France pourrait s’inspirer de ce modèle

Dans des contextes multiculturels de ce type, nos recherches mettent en évidence que le genre, les caractéristiques ethniques et la nationalité comptent beaucoup moins dans le potentiel de réussite professionnelle que la maîtrise de plusieurs langues étrangères, l’aisance à se mouvoir hors de son milieu d’origine grâce au développement de compétences interculturelles et, bien sûr, le niveau d’expertise.

Dans de tels univers professionnels, de haut niveau et très internationalisés, les réseaux, si utiles aux carrières, apparaissent comme particulièrement diversifiés. Les femmes originaires de pays en développement, venues volontairement faire carrière au Luxembourg et ayant accédé à des postes de premier plan, ont une conscience claire qu’elles ont bénéficié de cette ouverture. Elles ont le sentiment de jouer à armes égales avec leurs homologues occidentaux et masculins.

Les freins traditionnels aux carrières féminines, le stéréotype de la mère de famille non investie à fond dans sa carrière, ont certes la vie dure, mais ces femmes « de couleur », issues de pays souvent assez machistes, montrent que ces obstacles peuvent être surmontés.

Retraites : le gouvernement repousse les économies de court terme

Reculer pour mieux sauter ? Un temps envisagée, l’idée de réaliser dès 2020 des économies sur le système de retraites, avant la mise en place du régime universel promis par Emmanuel Macron, semble aujourd’hui écartée. Cette hypothèse avait été explorée durant plusieurs semaines, afin de reconstituer des marges de manœuvre budgétaires, qui s’étaient dégradées sous l’effet des mesures prises en réponse au mouvement des « gilets jaunes ». Finalement, l’exécutif ne devrait pas donner de tour de vis dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour l’an prochain. L’information, révélée par Les Echos, a été confirmée au Monde par plusieurs sources concordantes.

Pour autant, il ne faut surtout pas voir dans cet arbitrage un renoncement. Le gouvernement maintient son intention de réclamer des efforts, mais ceux-ci seront légèrement décalés dans le temps et étalés sur plusieurs années. « La question essentielle à résoudre est de savoir comment on s’organise pour que le futur régime universel de retraites soit fondé en 2025 sur des bases saines », explique un des artisans de la réforme en cours d’élaboration. « L’objectif est de remettre le système actuel à l’équilibre d’ici [six ans], au moment de la bascule [vers le nouveau dispositif] », ajoute un autre fin connaisseur du dossier.

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Publiées en juin, les dernières prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR) ont montré que les comptes de nos régimes de pension, pris dans leur globalité, resteraient dans le rouge à hauteur de 0,4 % du PIB en 2022, ce qui équivaut à un déficit d’environ 10 milliards d’euros. L’enjeu est donc d’atteindre la ligne de flottaison en 2025. « Tout le monde s’accorde sur cette cible, qui est, pour le président de la République et le premier ministre, une condition sine qua non à la mise en œuvre de la réforme », complète cette même source, en précisant qu’une nouvelle concertation sera lancée « sur les modalités pour y arriver » : « Le tout figurera dans le projet de loi retraites en 2020. »

Ne pas « polluer » les municipales

Ce texte est censé s’inspirer des recommandations que Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, doit remettre le 18 juillet. Il les dévoilera aux partenaires sociaux puis au premier ministre, Edouard Philippe. Le projet de loi, lui, pourrait être présenté en conseil des ministres cet automne avant d’être débattu au Parlement en 2020 – peut-être après les municipales prévues en mars, afin de ne pas « polluer » la campagne avec un sujet hautement inflammable.

Pour M. Delevoye, l’absence de mesures dans le PLFSS 2020 peut, à première vue, être analysée comme une victoire. Le haut-commissaire était, en effet, très réticent à l’idée que les paramètres du système actuel puissent être changés à très court terme, dans une optique purement budgétaire : une telle démarche aurait été contraire aux engagements de M. Macron et à ceux que le haut-commissaire a pris vis-à-vis des partenaires sociaux, dans le cadre des consultations menées pendant plus d’un an.

Parmi les pistes d’économies qui ont récemment circulé, il y a notamment l’accélération du calendrier de la loi Touraine de 2014 : ce texte prévoit d’augmenter graduellement la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein en la portant à 172 trimestres en 2035 ; l’un des schémas sur la table aurait consisté à avancer cette échéance de dix ans, en 2025, donc.

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Mises en garde

Autres scénarios à l’étude, auxquels M. Delevoye était hostile : une minoration accrue de la pension de base des salariés du privé qui réclament leur pension avant d’avoir acquis tous leurs trimestres pour le taux plein. Ou encore l’instauration, dès 2020, d’un âge pivot autour de 64 ans (une décote étant appliquée à ceux qui partent avant cet âge). Le haut-commissaire estimait que de tels dispositifs pouvaient provoquer une levée de boucliers et mettre en péril le vaste chantier qu’il pilote depuis l’automne 2017.

Crainte non dénuée de fondement. Ces derniers jours, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a multiplié les mises en garde : si l’annonce du 18 juillet comporte « une mesure applicable dès 2020, par exemple l’augmentation de la durée de cotisation, la discussion sera terminée », a-t-il déclaré dans Ouest-France, le 7 juillet. Un avertissement qui a sans doute pesé dans la décision de l’exécutif de renoncer à des dispositions paramétriques dans le PLFSS 2020. Un parlementaire macroniste de premier plan observe :

« Si ce choix était confirmé, il serait pour partie la conséquence de la mobilisation des députés de la majorité et des syndicats, très attachés à faire aboutir la réforme systémique promise aux Français. »

Reste maintenant à voir comment les préconisations de M. Delevoye s’inscriront dans cette volonté d’assainir les comptes de nos régimes de pension. « Le haut-commissaire a toujours dit qu’il voulait mettre le système à l’équilibre en 2025, rappelle une source proche du dossier. Cela n’impliquerait pas forcément des mesures d’économies, le choix des mesures n’est d’ailleurs pas du tout acté. » On y verra, peut-être, plus clair le 18 juillet.

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Sous pression, Vivarte annonce qu’il passera aux mains de ses créanciers

Le groupe d’habillement, endetté à hauteur de 300 millions d’euros, n’est pas parvenu à honorer ses échéances de remboursement, fin mai.

Par Publié aujourd’hui à 11h17, mis à jour à 12h09

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Devant un magasin La Halle, à Paris, en septembre 2017.
Devant un magasin La Halle, à Paris, en septembre 2017. ERIC PIERMONT / AFP

A la veille du départ en vacances d’été, c’est un nouveau coup dur pour les 10 000 salariés de Vivarte. « Fin septembre, le groupe ne sera pas en mesure de rembourser ses échéances de dette », a prévenu Patrick Puy, vendredi 12 juillet, au lendemain d’une réunion à Londres avec ses actionnaires et créanciers, et peu avant une conférence téléphonique prévue avec les représentants du personnel du conglomérat d’enseignes et d’habillement.

Le groupe au 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires n’est pas parvenu à honorer ses engagements envers ses créanciers, fin mai. Faute d’atteindre « le ratio d’endettement sur Ebitda défini lors de la renégociation de sa dette en juin 2017 », à hauteur de 572 millions d’euros, Vivarte a alors brisé ses covenants (clauses de sauvegarde). La cession d’enseignes pour un montant de l’ordre de 200 millions d’euros (dont André, Chevignon, Kookaï, Pataugas et Naf-Naf) n’a pas suffi au groupe pour rembourser sa dette par anticipation. Elle s’élevait à 302 millions d’euros en septembre 2018.

Dès lors, les créanciers de Vivarte devraient faire valoir la fiducie, une procédure dont ils bénéficient compte tenu de l’inexécution des engagements du groupe détenu par leverage buy-out (opération de rachat par endettement) depuis 2004. Ce transfert de propriété au profit de fonds de dette devrait être enclenché fin août. Dans la foulée, une nouvelle gouvernance devrait être mise en place. Patrick Puy qui, en mars, a recruté Stéphane Roche, un ancien de chez Decathlon, au poste de directeur général pour le seconder, assure qu’il pourrait toutefois conserver son poste de PDG, fonction qu’il occupe depuis fin 2016.

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Pénalisé par le mouvement des « gilets jaunes »

Le spécialiste des restructurations d’entreprise assure en substance que cette probable fiducie n’aura pas d’incidence sociale et serait une bonne chose pour l’équilibre financier de l’entreprise dont le résultat brut d’exploitation a atteint 50 millions d’euros sur le dernier exercice. La procédure permettrait au groupe de « réduire sa dette à zéro » et de pouvoir allouer ses résultats, comme il l’entend, pour « investir dans la logistique et l’informatique », notamment au profit de La Halle, sa principale enseigne, estime M. Puy. « Le groupe serait alors à la tête de 150 millions d’euros de cash disponible », précise-t-il.

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Le transfert de propriété de Vivarte à ses créanciers demeure cependant le résultat d’un enchaînement de mauvaises nouvelles. A en croire M. Puy, le groupe qui détient les chaînes La Halle, Carol, Cosmo Paris, Minelli et San Marina est « sur la corde raide » depuis fin 2018, à la suite des manifestations des « gilets jaunes ». Le blocage de l’accès aux grandes zones commerciales où les magasins La Halle sont installés aurait affecté leur fréquentation en fin d’année et aurait coûté au groupe « 30 millions d’euros de chiffre d’affaires et 15 millions de résultat d’exploitation », estime M. Puy. De plus, pour réduire le fardeau de sa dette, le groupe n’est pas parvenu à céder Minelli. Cinq mois après avoir entamé le processus de vente de l’enseigne de chaussures exploitée en centre-ville et en centres commerciaux, qui génère 125 millions d’euros de chiffre d’affaires et 8 millions d’euros de résultat d’exploitation, Vivarte dit y renoncer. La cession de San Marina et Cosmo Paris serait, elle, maintenue.

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La justice suspend la vente des magazines de Mondadori France à Reworld Media

Les organisations syndicales de la filiale française de Mondadori auraient dû être informées de ses intentions de vente, selon le tribunal de grande instance de Nanterre.

Par Publié aujourd’hui à 11h02, mis à jour à 11h15

Temps de Lecture 2 min.

Des employés de Mondadori France manifestent contre la reprise des journaux du groupe par Reworld Media, à Paris, le 28 octobre 2018.
Des employés de Mondadori France manifestent contre la reprise des journaux du groupe par Reworld Media, à Paris, le 28 octobre 2018. BERTRAND GUAY / AFP

Mondadori devra patienter avant de pouvoir se séparer de ses magazines français (Science et Vie, Grazia, Closer, Télé Star, Auto Plus, etc.). Dans un jugement assez inattendu rendu mercredi 10 juillet, le tribunal de grande instance de Nanterre a donné raison aux organisations syndicales. Celles-ci estimaient ne pas avoir été informées suffisamment tôt par la direction de son projet de vente au groupe Reworld Media, propriétaire de Marie France, Auto Moto, Be ou encore du Journal de la maison.

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Après être entrés en négociation exclusive le 27 septembre 2018, Mondadori et Reworld avaient annoncé avoir trouvé un accord le 18 février, ce dernier rachetant la filiale française du groupe italien pour 70 millions d’euros. Un laps de temps court, « preuve, selon le tribunal, que le changement significatif de stratégie était nécessairement connu » de la direction de Mondadori de longue date. Compte tenu « de l’ampleur du projet de cession », elle aurait dû ouvrir une procédure d’information-consultation des instances représentatives du personnel sur la stratégie pour 2019, avant de le faire une fois l’accord avec Reworld conclu. Sollicitées, les directions de Reworld et Mondadori n’ont pas souhaité réagir.

« On a été mis devant le fait accompli »

« En s’abstenant délibérément de le faire, [l’entreprise a commis] un détournement de pouvoir, empêchant le Comité social et économique [CSE] d’exercer ses droits à recueillir des explications utiles et à faire des propositions alternatives », estime le tribunal dans son jugement.

La justice a donc enjoint Mondadori à ouvrir cette procédure dans les huit prochains jours, sous peine d’astreinte de 50 000 euros par jour de retard, et à verser 10 000 euros de dommages et intérêts au CSE. La vente est donc suspendue pendant plusieurs mois et devra, de nouveau, être soumise à l’avis de l’Autorité de la concurrence.

« Avant l’entrée en négociation exclusive, la direction a toujours démenti les rumeurs d’un rachat par Reworld. On a été mis devant le fait accompli », regrette un délégué de l’intersyndicale. Ce dernier reconnaît que le CSE n’aurait pas pu empêcher le principe d’une vente, mais s’il avait été informé de cette volonté, « ça se saurait su dans la presse et d’autres repreneurs se seraient peut-être manifestés ».

Une stratégie éditoriale qui inquiète

La décision du tribunal de Nanterre reste symbolique, un accord ayant déjà été conclu entre Reworld et Mondadori. Mais elle « rappelle que les entreprises ont un devoir de loyauté vis-à-vis des instances représentatives du personnel, note Yves Corteville, délégué syndical SNJ-CGT. Il nous faut maintenant des réponses claires de Mondadori sur la stratégie de Reworld et ses répercussions sur l’emploi et sur l’avenir des magazines. »

Depuis le début des négociations exclusives entre les deux groupes, les manifestations des salariés de Mondadori se sont multipliées pour s’opposer à leur rachat par Reworld Media. Nombre d’entre eux craignent que les titres les moins rentables cessent de paraître et que l’entreprise externalise la rédaction d’articles pour les magazines restants.

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Leurs inquiétudes portent aussi sur la stratégie éditoriale, alors que Reworld Media recourt pour ses titres au brand content, ces publicités prenant l’apparence d’articles. Ce dernier mise sur la forte audience des contenus en ligne pour générer des revenus publicitaires, au détriment parfois de la qualité, selon les rédacteurs de Reworld. En mettant la main sur Mondadori, Reworld deviendrait le premier groupe de presse magazine en France.

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Les PME ont mieux résisté que prévu à la crise des « gilets jaunes »

Au deuxième trimestre, le nombre de défaillances d’entreprises en France a baissé de 3,1 % par rapport à la même période l’an dernier.

Par Publié aujourd’hui à 12h04, mis à jour à 12h12

Temps de Lecture 2 min.

Le pire a-t-il été évité ? Malgré des chocs à répétition sur le chiffre d’affaires de nombreux commerçants et artisans au plus fort de la crise des « gilets jaunes », on n’a pas observé, ces derniers mois, de hausse massive des défaillances d’entreprises. D’après une étude du cabinet Altares publiée jeudi 11 juillet, 12 347 procédures ont été ouvertes au deuxième trimestre, soit 3,1 % de moins que sur la même période en 2018. Le niveau de sinistralité le plus bas depuis dix ans

« Certes, les défaillances augmentent encore fortement localement, notamment à Marseille, Rouen ou Chambéry, mais sur l’ensemble du territoire les audiences n’ont pas connu les affluences redoutées quelques mois plus tôt. (…) Mieux, plusieurs [tribunaux de commerce] constatent un recul des contentieux, voire des injonctions de paiement », souligne Thierry Millon, directeur des études chez Altares.

Microplan d’aide

Ce n’était pas gagné… Décembre 2018 a été « le mois de clôture annuel le plus sinistré depuis 2015 », rappelle M. Millon. En janvier, les défaillances affichaient une hausse de 11 %. Si les entreprises ont finalement tenu, c’est, semble-t-il, grâce au dispositif mis en place par les pouvoirs publics.

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Supervisé par la cellule de continuité économique, ce microplan d’aide avait été déployé à partir de la fin novembre 2018. Il prévoyait notamment des facilités en cas de dépassements de découvert, un étalement des échéances sociales et fiscales ainsi qu’un recours simplifié au temps partiel. Des mesures censées courir jusqu’à la fin mars, mais qui avaient été prolongées jusqu’en avril puis finalement jusqu’à fin juin.

D’après les décomptes de la Direction générale des entreprises (DGE) arrêtés au 31 mai, « 2 488 entreprises ont bénéficié de mesures de soutien mises en œuvre par le réseau de la Direction générale des finances publiques ». A la même date, les délais de paiement accordés représentaient un montant de cotisations de plus de 112 millions d’euros.

Le nombre d’emplois menacés en augmentation

Quelles sont les sociétés qui ont, malgré tout, été placées en procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation au deuxième trimestre ? Des très petites entreprises (TPE) à 94 %, mais également des structures plus grosses, d’au moins 100 salariés, selon Altares. Résultat : le nombre d’emplois directement menacés augmente, s’établissant pour le trimestre à 41 000, soit 1 200 de plus que sur la même période en 2018.

Les secteurs les plus touchés sont le transport et la logistique, de même que les services aux entreprises. Les défaillances grimpent dans le conseil en communication et gestion (+ 10,3 %), le nettoyage de bâtiments (+ 11,5 %), la sécurité (+ 9,1 %), ainsi que dans l’imprimerie (+ 58,3 %) et le fret interurbain (+ 20,5 %).

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Plusieurs sous-traitants automobiles pour les moteurs diesel inquiètent également. « A ce jour, nous avons identifié 54 sites en situation fragile ou en difficulté avérée qui emploient un peu plus de 13 400 salariés. Cela représente un quart des effectifs identifiés dans le secteur », a fait savoir, mercredi 10 juillet, la DGE.

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Pour l’ensemble de l’année, l’assureur-crédit Euler-Hermes s’attend tout de même à une hausse des défaillances de 2 %, faible consommation et ralentissement de la croissance obligent. « Néanmoins, les conditions de business s’améliorent lentement, remarque Thierry Millon. Le regain de pouvoir d’achat obtenu “grâce” au mouvement des “gilets jaunes” pourrait bien permettre de tirer la consommation du second semestre et la croissance. »

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Les nouvelles règles de l’assurance-chômage dévoilées

Patronat et syndicats doivent être consultés sur les trois projets de décrets lors d’une réunion prévue le 16 juillet.

Par Publié aujourd’hui à 11h29, mis à jour à 11h32

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Une étape supplémentaire vient d’être franchie dans la reprise en main par l’Etat de l’assurance-chômage. Mercredi 10 juillet, les services du ministère du travail ont adressé aux partenaires sociaux les trois projets de décrets qui transforment en profondeur le système d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Lors d’une réunion programmée le 16 juillet, le patronat et les syndicats seront invités à émettre un avis, purement consultatif, sur ces textes qui, mis bout à bout avec leurs annexes, forment une liasse de quelque 250 pages.

De nouvelles règles vont s’appliquer, conformément aux orientations esquissées le 18 juin à Matignon par le chef du gouvernement, Edouard Philippe, et par la ministre du travail, Muriel Pénicaud : durcissement des conditions d’entrée dans le régime, mise en place de la dégressivité des allocations pour les salariés les mieux payés, changement des modalités de calcul de la prestation de manière à éviter que la somme versée au demandeur d’emploi soit supérieure à la rémunération qu’il percevait quand il était en activité, etc.

Les documents transmis mercredi aux organisations d’employeurs et de salariés recèlent quelques modifications qui n’avaient pas été évoquées, lors des annonces du 18 juin. La plus notable concerne la dotation apportée à Pôle emploi par l’Unédic, l’association pilotée par les partenaires sociaux qui gère l’assurance-chômage. Jusqu’à présent, cette contribution correspondait à 10 % des ressources de l’Unédic, soit un peu plus de 3,5 milliards d’euros en 2019 ; elle va être augmentée d’un point pour passer à 11 %, ce qui représente environ 370 millions d’euros – « au titre du renforcement de l’accompagnement » des personnes privées d’activité.

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« Il peut y avoir des surprises »

Une ponction que les syndicats vivent très mal car, avec le patronat, ils réclamaient exactement l’inverse. A l’heure actuelle, le budget de Pôle emploi est plus alimenté par l’Unédic que par l’Etat. Les partenaires sociaux avaient demandé un rééquilibrage afin que l’effort soit, à l’avenir, le même des deux côtés. Ils viennent donc d’essuyer un camouflet.

Michel Beaugas (Force ouvrière) dénonce une décision « unilatérale » qui exprime, une fois de plus, du « mépris à l’égard du paritarisme ». Elle revient à « faire payer par les chômeurs leur accompagnement », ajoute-t-il. Sous-entendu : l’Etat pioche dans le portefeuille de l’Unédic des euros qui devraient d’abord servir à indemniser les demandeurs d’emploi – au lieu de financer des missions incombant à l’Etat.