A l’issue de la phase principale, achevée le 10 juillet, 103 000 lycéens et étudiants n’ont obtenu aucune proposition d’admission. Face à ce vide, les familles peinent à s’organiser pour la rentrée à venir.
Nous vous informons que cette année, une jeune étudiante d’Iso Set, âgée de 9 ans, a décroché son baccalauréat, ce qui constitue un nouveau record de précocité en France.
Pour obtenir ce résultat, elle a suivi la méthode Aleph élaborée par Iso Set. Il s’agit de la même méthode qu’a suivi Hugo Sbai, qui a obtenu son bac à 12 ans en 2012, ainsi que deux autres étudiants qui ont obtenu leur bac à 12 et 14 ans en 2021. Cette méthode a également permis de battre d’autres records (Master à 14 ans, Doctorat à 17 ans), et actuellement les Lauréats de 2021 sont en cours de doctorat à 17 et 18 ans dans l’un des plus grands instituts de recherche au monde.
Toutes ces personnes ont un QI normal et ont obtenu ces résultats grâce à la méthode mise en place par Iso Set. Iso Set est une école de formation ayant de nombreuses activités dans la formation des entreprises et des particuliers, en plus de cette activité expérimentale destinée aux jeunes enfants. La méthode consiste à synthétiser les compétences en éliminant les redondances tout en fournissant tout l’écosystème psychologique adapté.
Les enfants en question vivent leur âge comme tout enfant, avec seulement le programme qui diffère. Pour l’instant, la méthode est encore en phase expérimentale, mais, à terme, l’objectif serait de généraliser un âge d’obtention du bac autour de 15 ans, ce qui serait une première en France et dans le monde.
Pour finir, nous souhaitons féliciter l’équipe pédagogique ainsi que toutes les personnes ayant rendu cela possible.
C’est un constat largement partagé : le monde du travail va connaître des mutations d’ampleur dans les années qui viennent – mutations déjà largement amorcées. « Les pratiques de management, les modèles économiques et les modes de production seront contraints d’évoluer, de gré ou de force. »
Les causes de ces transformations sont tout aussi connues : « dérèglement climatique, rareté des ressources, inégalités mondiales record, tensions géopolitiques », mais aussi bouleversements technologiques ou évolutions des aspirations des salariés.
Face à l’intensité des changements qui s’annoncent, il y a urgence à agir, notent les auteurs de l’ouvrage collectif Un autre monde du travail est possible (EMS), coordonné par Sophia Galière et Anthony Hussenot, respectivement maîtresse de conférences et professeur à l’université Côte d’Azur. Lesquels déplorent que, jusqu’alors, « nous ne fais[ions] rien ou si peu ».
Quels sont les leviers d’adaptation des organisations ? Afin d’apporter leur contribution au débat, ils proposent une relecture critique des notions-clés du monde du travail, du « marché » au « pouvoir », de la « créativité » à la « stratégie ». Avec pour ambition de donner des clés pour « façonner ensemble un avenir professionnel plus soutenable, plus juste et émancipateur ».
Cela passe, en premier lieu, par une réorientation de certains process au sein des entreprises. L’ouvrage propose, par exemple, des pistes pour « sortir de l’adiaphorie », cette indifférence morale des salariés à l’égard du vivant et d’un système Terre en souffrance – indifférence qui serait renforcée par les modes de fonctionnement contemporains des organisations. Pour ce faire, un « redimensionnement du travail » est nécessaire, afin que les collaborateurs aient, entre autres, une vision claire de l’impact du travail sur l’environnement.
Des signaux faibles porteurs d’espoir
L’ouvrage appelle, en outre, les acteurs de l’entreprise à faire évoluer leur approche de certaines notions essentielles, tel le contrôle. Il conseille ainsi de la revisiter, s’éloignant de l’idée de « surveillance » pour privilégier « son acception originelle en tant que “maîtrise” », afin de mettre en avant des « capacités ». « Le contrôle devient ainsi un dispositif habilitant, plus que contraignant, en encourageant l’autonomie (…), tout en remplaçant une culture punitive par une culture de reconnaissance et de célébration des succès. »
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Il est 8 heures du matin, et Juliette (des témoins ont requis l’anonymat) enfile son pyjama. La trentenaire vient d’achever sa garde dans le service de réanimation d’un hôpital parisien. D’un geste, l’infirmière tire les rideaux de sa chambre à coucher pour garantir l’obscurité la plus totale. Sous la couette, elle s’équipe de bouchons d’oreille, met son téléphone en mode avion et attend que le sommeil l’emporte. Mais le marchand de sable a fermé boutique. « Il me faut parfois 45 minutes pour m’assoupir, se désole-t-elle. Ça me rend dingue car je pique du nez dans le RER, mais, une fois dans mon lit, ça ne vient pas. »
Pendant cette attente agaçante, la jeune femme se retient de penser aux rayons du soleil qui chauffent les vitres de son appartement. Se coucher quand il fait beau a des allures de punition. Elle a beau être essorée par les douze heures passées à arpenter les couloirs de l’hôpital, cette mise au lit en plein jour la « déprime infiniment ».
Quand elle parvient à sombrer, Juliette se réveille toujours au bout de deux heures, à l’approche du déjeuner. Elle n’est pas reposée, mais pas capable de somnoler davantage. Alors elle se lève et reprend le fil de son existence, la fatigue accrochée au corps, compagne invisible et envahissante. « Je me sens cassée, gonflée, sans énergie, mais il est impossible pour moi de sacrifier mes journées, sinon mon moral descend en flèche », assure-t-elle.
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Des personnels navigants d’Air Canada brandissent des pancartes lors de la grève générale pour réclamer de meilleures rémunérations, à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal le 16 août 2025. ANDREJ IVANOV / AFP
Quelques heures après le déclenchement de la grève des quelque 10 000 hôtesses et stewards d’Air Canada, qui a bloqué des centaines de vols depuis vendredi 15 août, le gouvernement fédéral a ordonné samedi 16 août la reprise du travail au nom de la « paix industrielle » et pour « protéger les intérêts du Canada ». La ministre de l’emploi, Patty Hajdu, a déclenché l’utilisation de l’article 107 du code canadien du travail pour forcer un retour au service et éviter un blocage durable du trafic au cœur de l’été. « Ce n’est pas le moment de prendre des risques avec l’économie », a-t-elle martelé en conférence de presse.
Concrètement, elle saisit le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), qui va encadrer la reprise des opérations. Le litige est confié à un arbitre indépendant. Sa décision finale sera contraignante pour Air Canada comme pour le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente le personnel de cabine.
Mme Hajdu présente cette voie comme « la plus stable » pour clore un conflit aux lourdes retombées pour les passagers et les chaînes logistiques. Selon la ministre, plus de 40 % des envois de biens critiques — produits pharmaceutiques et tissus humains, notamment — transitent par Air Canada. D’après les chiffres de la société spécialisée Cirium, citée par l’agence Associated Press, Air Canada a annulé, du fait de la grève, 199 vols vendredi, 671 samedi et prévoyait encore de suspendre 96 vols dimanche 17 août. Cette vague d’annulations a affecté entre 100 000 et 130 000 passagers affectés, dont quelque 25 000 bloqués à l’étranger.
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Une petite musique venue des Etats-Unis s’est glissée dans les couloirs des entreprises françaises : « Fin du télétravail, cohésion de groupe, productivité. » Mais ce refrain ne convainc pas les télétravailleurs, qui y opposent leur droit de veto. En octobre 2024, Ubisoft, éditeur de jeux vidéo, a connu la première grève de sa jeune histoire. Près d’un quart des effectifs [entre 700 et 1 000 salariés sur les 4 000 que compte l’entreprise en France] s’est mobilisé pour protester contre le retour forcé au bureau.
Le 3 juillet, c’est la Société générale qui a dû faire face à l’opération « Tous sur site ! », menée par l’intersyndicale CFDT-CFTC-CGT. Initiative qui a conduit à la saturation des locaux. Illustration par l’absurde des contradictions patronales. Les télétravailleurs étaient invités à rejoindre, en nombre, le site de la Défense, dans les Hauts-Seine, incapable d’accueillir 100 % des effectifs. En cause : la réduction des espaces de travail et du loyer, obtenue… grâce au télétravail. De fait, depuis la crise sanitaire, les salariés ont adopté le télétravail pour mieux articuler temps de vie professionnelle et personnelle. Plus exactement : adapter le temps de vie professionnelle au profit de la vie personnelle. Une logique que les directions d’entreprise n’avaient pas prévue et qu’elles rejettent largement.
Le patronat français reste fidèle à une culture d’entreprise dans laquelle la vie personnelle doit être assujettie aux exigences de l’entreprise, et non l’inverse. En novembre 2023, malgré presque quatorze mois de négociations, le Medef, via Business Europe [un lobby qui représente les associations patronales], a ruiné l’espoir d’obtenir une directive européenne sur le télétravail et le droit à la déconnexion. Le texte européen, pourtant soutenu par les employeurs du secteur public, contenait plusieurs avancées majeures, dont la négociation collective avec les syndicats, la garantie du droit à la déconnexion et l’évaluation des risques liés au télétravail.
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Dans une agence France Travail de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), en avril 2024. GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP
Le taux de chômage en France s’établit à 7,5 % au deuxième trimestre 2025, a rapporté, vendredi 8 août, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui a aussi révisé, de 7,4 % à 7,5 %, le taux du premier trimestre.
Le taux de chômage reste donc « stable », selon l’Insee, qui précise que le nombre de chômeurs – au sens du Bureau international du travail (BIT) – augmente de 29 000 sur le trimestre, à 2,4 millions de personnes. Le taux de chômage de la population active française demeure ainsi « légèrement supérieur » à son point le plus bas depuis 1982, de 7,1 %, et inférieur de 3 points à son pic de la mi-2015.
Ce taux ne prend en compte que les chômeurs qui recherchent du travail et sont immédiatement disponibles sur le marché du travail. Il est calculé sur la base d’une enquête et ses résultats diffèrent des statistiques sur les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail.
Au deuxième trimestre, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans diminue de 0,2 point par rapport au premier trimestre, mais reste élevé, à 19 %, et en augmentation de 1,2 point sur un an. Le taux de chômage des seniors de 50 ans et plus reste stable sur le trimestre à 4,8 % et inférieur de 0,2 point par rapport au deuxième trimestre 2024. Celui des 25-49 ans augmente de 0,2 point sur le trimestre et de 0,3 point sur un an à 6,9 %.
Le taux de chômage des femmes est « quasi stable » (− 0,1 point), à 7,3 %, tandis que celui des hommes augmente de 0,2 point, à 7,7 %.
Le halo autour du chômage, constitué des personnes qui souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas immédiatement disponibles, atteint 1,9 million de personnes, soit 4,4 % de la population des 15-64 ans. Il augmente légèrement sur le trimestre, de 21 000 personnes, mais diminue de 51 000 personnes sur un an.
Enfin, le taux d’emploi continue de progresser, quoique très légèrement, au deuxième trimestre, atteignant 69,6 %, son plus haut historique depuis que l’Insee a commencé à le mesurer en 1975. Il est 0,5 point au-dessus de son niveau du deuxième trimestre 2024.
Dans une tribune au « Monde », le directeur de recherche soutient qu’en affirmant que l’enseignement supérieur est un prolongement de la société, la ministre de l’éducation Elisabeth Borne en démontre sa méconnaissance.
Cette question/réponse ponctue les journées de travail, codifiées, où le paraître et le prétendre s’étirent en sourires au passage de la ou du « Chief Happiness Officer », manageur du bonheur dans les organisations. Car oui, la vie organisationnelle est un écosystème social où chacun joue sa partition, incarne un rôle, son rôle.
Au jeu des convenances sociales, il faut montrer son enthousiasme et sa fiabilité, sa loyauté et son engagement au travail. Faire bonne figure, cacher sa triste mine. Montrer qu’on est un sujet équilibré qui ne se laisse jamais déborder par ses émotions, suggérer un état d’ataraxie, cette « absence de troubles » décrite dès l’Antiquité grecque où les émotions et passions s’effacent derrière la quiétude, la sérénité.
Sans se superposer parfaitement avec l’équanimité (l’égalité d’âme, le détachement et l’affectivité calme) et l’euthymie (l’équilibre de l’humeur), elle en partage certains aspects, comme la constance ou encore le fait de ne pas se laisser submerger par les émotions. Dans la mythologie, d’ailleurs, Poséidon, le dieu de la mer, personnifie le monde des émotions. Métaphoriquement, l’ataraxie suppose dès lors de garder la tête hors de l’eau, hors du flot des émotions. De façon anecdotique, l’antihistaminique sédatif Atarax, aux propriétés anxiolytiques modérées et prescrit dans certains cas d’anxiété légère, tire justement son nom de l’ataraxie.
Un contrat social défaillant
Le documentaire The Happy Worker or How Work was Sabotaged (Le fabuleux monde de l’entreprise, ou quand le travail perd son sens, John Webster, 2022) expose certains rouages de la mécanique organisationnelle. Il soulève plusieurs points, notamment celui d’un contrat social défaillant (« tu restes assis ici et racontes des absurdités et je reste ici en silence sans t’écouter en vérifiant ma messagerie électronique ») et d’une perception sociale biaisée (« si tout le monde est heureux, souriant, va bien… pourquoi ne suis-je pas suffisamment capable ? »). Celui du non-sens aussi, émergeant des injonctions et disjonctions quotidiennes, où même en l’absence d’une culture activement toxique, le mal-être guette.
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Une agence France Travail, à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), le 23 avril 2024. GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP
Derrière la baisse, il y a, en réalité, un mouvement à la hausse qui se prolonge, à un rythme limité. D’infinies précautions doivent être prises pour analyser l’évolution des effectifs de demandeurs d’emploi : ceux qui n’exercent aucune activité ont vu leur nombre diminuer de 5,7 % au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de l’année, se situant désormais à 3,21 millions sur l’ensemble du territoire, selon une publication diffusée, mardi 29 juillet, par le ministère du travail et par l’opérateur France Travail. Mais des changements de règles intervenus depuis début janvier perturbent la construction des chiffres. Si on neutralise leurs effets, la courbe continue son ascension : + 0,2 % de début avril à fin juin, après + 0,8 % au premier trimestre.
Les statistiques sur le marché du travail n’ont jamais été simples à commenter. Elles le sont encore moins avec l’entrée en vigueur (en plusieurs étapes) de la loi pour le plein-emploi de décembre 2023. Le texte apporte plusieurs modifications. D’abord, trois catégories supplémentaires sont systématiquement enregistrées, depuis le 1er janvier, à France Travail : les bénéficiaires du revenu de solidarité active, les jeunes en quête d’un poste qui sont suivis par les missions locales, les personnes handicapées bénéficiant d’un accompagnement du service public de l’emploi.
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