Louis Vuitton recrute pour augmenter ses capacités de production en France
La marque du groupe LVMH a inauguré jeudi une maroquinerie à Beaulieu-sur-Layon. C’est la troisième usine ouverte par Louis Vuitton depuis 2017.
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La blouse est beige. Les chaussures de sécurité sont assorties. Sous l’uniforme des artisans de l’usine Louis Vuitton de Beaulieu-sur-Layon, dans le Maine-et-Loire, inaugurée jeudi 5 septembre, en présence de Muriel Pénicaud, ministre du travail, se cachent des profils d’employés fort différents. L’une a été agricultrice. Elle s’est reconvertie au métier de piqueur, lors du passage à la retraite de son mari, éleveur bovin. L’autre n’a que 22 ans. Depuis un an, elle apprend à coudre du cuir de veau pour fabriquer des sacs Mylockme, l’un des best-sellers de la marque du groupe LVMH. Toutes deux font partie des 135 salariés employés depuis janvier dans cette usine de maroquinerie ouverte dans un bâtiment de 6 000 m2.
A la fin de l’année, l’effectif sera porté à 200 personnes. Les recrutements sont en cours. « D’ici deux ans, 300 personnes travailleront dans cet atelier », assure Michael Burke, PDG de Louis Vuitton.
La marque a déjà le projet d’ouvrir un deuxième site de production d’une surface similaire, toujours sur ce terrain plat situé à proximité de l’A87 au sud d’Angers. Ce n’est pas le seul de ses projets industriels. LVMH qui a investi un milliard d’euros dans ses capacités de production en France en 2018 est en train de construire un troisième atelier Louis Vuitton sur son site de Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier) exploité depuis les années 1990.
« D’ici à 2022, nous embaucherons 1 500 artisans », Michael Burke, PDG de Louis Vuitton
Le groupe de Bernard Arnault s’apprête aussi à s’installer à Vendôme, en centre-ville, dans le Régence, bâtiment du XVIIIe siècle qu’il est en train de restaurer à grands frais pour une inauguration début 2020. La marque porterait ainsi son réseau de sites de production à 17 en France. « D’ici à 2022, nous embaucherons 1 500 artisans », estime M. Burke. Partout, le fabricant bénéficie de l’appui des collectivités locales. A Beaulieu-sur-Layon, Solutions Eco, structure de développement économique de la région des Pays de la Loire, l’a accompagné pour s’installer sur ce parc d’activités. Il ne lui aura fallu que deux ans de travaux.
Accélérer la cadence
Cette offensive doit permettre à la marque du groupe LVMH d’accélérer la cadence de production, de mieux répondre à la demande de sa clientèle et d’expédier au plus vite ses modèles à l’étranger. Les sacs sont le premier pilier de Louis Vuitton, première marque de luxe au monde devant Chanel et Gucci. Malgré l’envolée des ventes de prêt-à-porter Louis Vuitton, la maroquinerie génère toujours la majorité de ses ventes estimées, à plus de 10 milliards d’euros en 2018. Les Chinois raffolent de ses modèles en toile enduite ou en veau. Un tiers de ses ventes provient de cette clientèle, lors de ses achats en Chine ou à l’étranger. Et, malgré les craintes d’une récession de la consommation chinoise, la demande demeure « exceptionnellement élevée » dans le pays, souligne le PDG de la griffe.