Un salarié sur deux a été en arrêt maladie en 2022

Un salarié sur deux a été en arrêt maladie en 2022

Carnet de bureau. Médecins traitants et médecins du travail sont bien d’accord, l’absentéisme se porte bien. Non pas à cause de l’arrivée des beaux jours, mais bien pour maladie. La moitié des salariés du privé se sont arrêtés au moins une fois en 2022, révèle le Baromètre annuel Malakoff Humanis à paraître dans les prochains jours. C’est une première depuis que le mutualiste a commencé à interroger les entreprises sur la santé au travail en 2016.

Fin mai, un autre professionnel de la prévention, Axa, publiait un Datascope sur le sujet. Après avoir pris le pouls de 3 millions de salariés, le résultat est tombé : 44 % d’entre eux se sont arrêtés au moins une fois en 2022. La moitié de la France serait-elle malade ?

Les premiers touchés sont les jeunes et les cadres, deux catégories de salariés dont le taux d’absentéisme habituellement très bas a fortement augmenté entre 2019 et 2022, de plus de 50 % chez les moins de 30 ans et de plus de 40 % chez les manageurs, selon Axa. Diagnostic aussi alarmant chez Malakoff Humanis : les médecins auraient prescrit un arrêt de travail à 58 % des 18-34 ans, et à 53 % des manageurs en un an.

Davantage d’arrêts courts et une envolée des absences multiples s’expliqueraient par le passage d’Omicron, qui a fait beaucoup de malades au premier trimestre 2022 et le désengagement professionnel. « L’absentéisme est d’autant plus fort que les salariés sont moins engagés dans leur travail », relève le baromètre de Malakoff Humanis, qui a croisé les indicateurs d’engagement au travail avec le taux de prescription d’arrêts maladie.

Une durée moyenne en hausse

Les affections psychologiques, toujours devant les troubles musculosquelettiques, sont la première cause des arrêts longs, de plus en plus longs. La durée moyenne est passée de 97 à 111 jours. Le directeur des affaires sociales de Bayer France, Jean-François Véry, a ainsi confié à Axa qu’un tiers de leurs arrêts de longue durée « sont liés à des difficultés d’ordre psychologique ». « Nous avons besoin de bâtir quelques indicateurs précis pour mesurer (…) en particulier l’absentéisme répété de courte durée. C’est, en effet, souvent un signe précurseur d’arrêts de travail plus longs. »

Selon Axa, le coût direct pour les entreprises de tous ces problèmes de santé s’élève à 4,4 % de la masse salariale en 2022, contre 3, 9 % en 2021 en pleine épidémie de Covid-19. « Un poids financier qui ne tient compte ni de la perte de productivité ni de la désorganisation des équipes », précise le Datascope.

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LJD

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