Sortir du travail en silo pour sauver des emplois
Carnet de bureau. A l’heure où les responsables des ressources humaines s’interrogent sur les nouveaux modes d’organisation du travail intégrant le travail hybride et l’usage de l’intelligence artificielle, la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) fonctionne toujours en silo. C’est le constat sur lequel s’est appuyé le comité social et économique (CSE) du groupe mutualiste pour construire un projet alternatif au plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui prévoit de supprimer le quart des effectifs.
L’écosystème des mutuelles est actuellement en pleine mutation, dans un mouvement de concentration qui réduit les recettes de la Mutualité, qui les fédère. Après huit mois de négociations infructueuses entre élus et direction de la FNMF, le CSE a présenté son nouveau projet, qui parie sur les ressources du management, et en particulier sur le mode projet et le management de transition : le mode projet favorisant la flexibilité entre les services et l’innovation, tandis que le management de transition allège le poids des directions.
Déjà présenté à l’ensemble des salariés, ce projet alternatif a été débattu en CSE, lundi 16 octobre. L’objectif est d’« éviter la casse sociale, avec un retour à l’équilibre en 2026, comme prévu par le conseil d’administration », assure Françoise Troublé Uchôa, la secrétaire du CSE. Les quelque soixante licenciements prévus par le PSE annoncé en février par la direction de la Fédération seraient remplacés par trente départs volontaires grâce à une refonte totale de l’organisation.
« Depuis des années, les salariés travaillent en silos, par activité, et pour recréer la transversalité on a ajouté pléthore de postes de coordination. Chaque direction fonctionne avec son petit cabinet [service de direction], ce qui aspire la décision vers le haut, et les salariés attendent qu’elle redescende. Tout est grippé», témoigne Sabine Dreyfus, une salariée élue du CSE.
Le rôle du manageur de transition
Dénoncée par le cabinet Ethix comme « problématique », source d’« isolement fonctionnel » et de risques psychosociaux, cette division du travail est supprimée dans le projet alternatif qui passe de 9 à 4 directions. « Réduire le nombre de direction permet de rendre l’organisation plus lisible pour les mutuelles. Et réduire les services de direction permet notamment de garder les assistantes sans lesquelles la Fédération ne peut pas fonctionner », explique la secrétaire du CSE. Le projet alternatif vise à formaliser un fonctionnement de dialogue en équipe. Le rôle du manageur de transition consisterait, quant à lui, à assurer le suivi du plan sur deux à trois ans.
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