Révélations sur le salaire de ses dirigeants : la FNSEA « assume pleinement »

Révélations sur le salaire de ses dirigeants : la FNSEA « assume pleinement »

A Laval, le 23 août 2016.
A Laval, le 23 août 2016. STEPHANE MAHE / REUTERS

Après les révélations de Mediapart, mercredi 19 février, sur les salaires des dirigeants du principal syndicat agricole de France, et à deux jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture à Paris, la FNSEA a dénoncé « un article tenant plus du règlement de comptes que de l’enquête journalistique », tout en « assumant pleinement » la politique salariale de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles.

Mediapart a publié mercredi les salaires du nouveau directeur général du syndicat Clément Faurax, de son remplaçant au poste de directeur adjoint Jean-Louis Chandellier, et les différentes rémunérations attribuées à la directrice générale sortante Catherine Lion. Selon le média d’informations ligne, M. Faurax « émarge aujourd’hui à 13 400 euros brut mensuels » à l’issue d’une revalorisation de 22 % décidée après son arrivée en avril 2019, soit quelque 3 000 euros de plus que le ministre de l’agriculture actuel Didier Guillaume, selon Mediapart, qui rappelle que l’essentiel des ressources de la fédération provient des cotisations des adhérents.

Toujours selon cet article, son remplaçant, M. Chandellier, a bénéficié pour sa part d’une augmentation de 30 % de sa rémunération, désormais de 9 600 euros brut. « Les augmentations réalisées restent dans la tendance des augmentations habituelles », avait répondu M. Faurax dans un entretien à Mediapart.

Enfin, le journal en ligne s’était penché sur les rémunérations attribuées à Catherine Lion après son départ de la direction. Restée conseillère à temps partiel jusqu’en septembre, elle avait bénéficié d’un salaire de base de 8 900 euros et d’une prime mensuelle de 6 000 euros –l’équivalent de ce que touche en moyenne un exploitant agricole sur une année entière, selon les calculs de Mediapart –, selon l’avenant à son contrat de travail consulté par le média en ligne. A la retraite depuis octobre, elle cumule désormais sa pension avec un salaire à temps partiel (notamment car elle a été désignée par le syndicat pour siéger au Conseil économique, social et environnemental) pour un montant total de 12 500 euros, sans que cette situation de cumul soit inédite au sein de la FNSEA, signale Mediapart.

Plainte

Pour la présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), Christiane Lambert, interrogée sur France Inter jeudi matin, les chiffres ont été « tronqués », « comparer les salaires bruts de nos directeurs avec le salaire net du ministre, ce n’est pas du bon travail », s’exclame-t-elle, sans démentir les montants avancés par le journal en ligne. « Nous avons besoin d’experts de haut niveau », fait valoir Mme Lambert.

Dans un communiqué publié le jour de la sortie de l’enquête, mercredi, la FNSEA disait « assumer pleinement les niveaux de rémunération de ses cadres dirigeants », situés selon elle « en dessous des normes de rémunération pour une organisation professionnelle nationale de cette taille ». Le syndicat affirme également que les informations divulguées par le journal d’investigation ont fait l’objet d’un « vol » pour lequel une plainte a été déposée.

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