Revalorisation salariale des enseignants : des primes entre 0 et 292 euros net mensuels à l’étude
Le budget est connu depuis plusieurs mois : 635 millions d’euros pour une augmentation « inconditionnelle » à partir de 2023, 1,9 milliard en 2024. Les deux hypothèses présentées aux syndicats mardi 24 janvier dans le cadre des concertations sur la revalorisation salariale des enseignants viennent apporter une déclinaison concrète à ces enveloppes globales et projeter les enseignants, les conseillers principaux d’éducation et les psychologues de l’éducation nationale-conseillers d’orientation dans ce qu’ils pourront percevoir ou non à partir de septembre 2023.
Un chantier, hautement sensible au vu des attentes, sur lequel Emmanuel Macron s’est engagé pendant la campagne présidentielle. Face au décrochage des rémunérations depuis des décennies, le chef de l’Etat a promis d’augmenter de 10 % les enseignants pour arriver à un minimum de 2 000 euros net par mois pour tous. Au fil des mois, ce pourcentage de hausse est devenu « une moyenne » aujourd’hui basée sur les rémunérations perçues en 2020, toutes indemnités comprises. Jean-Michel Blanquer, le prédécesseur du ministre actuel, Pap Ndiaye, avait initié à l’automne 2020 un Grenelle de l’éducation, qui avait abouti à l’octroi de « primes d’attractivité » en début de carrière. Les discussions d’aujourd’hui en sont le prolongement.
Le document de travail, auquel Le Monde a eu accès, joue sur une hausse de cette « prime d’attractivité ». Dans la première hypothèse émise mardi, seuls les enseignants jusqu’à vingt-six ans de carrière verraient leur salaire augmenter. Les nouveaux titulaires recevraient 153 euros par mois pour atteindre une rémunération mensuelle nette de 2 079 euros. Les professeurs entre six et onze ans d’ancienneté connaîtraient l’augmentation la plus conséquente, avec une prime de 292 euros net mensuels, pour arriver autour de 2 300 euros net par mois. Les hausses seraient ensuite dégressives pour arriver à 71 euros de plus par mois à vingt-six ans d’ancienneté, pour un salaire de 2 700 euros net.
« Choc d’attractivité »
Dans la seconde hypothèse, moins probable de l’avis des observateurs, tous les enseignants seraient augmentés, quelle que soit leur ancienneté. Après vingt-cinq ans de carrière, la hausse serait de 36 euros par mois. Les évolutions dans les six premières années de carrière seraient identiques au premier scénario mais seraient moindres ensuite. Les enseignants stagiaires et les contractuels seraient, quoi qu’il en soit, concernés par ces augmentations.
Autres leviers proposés : reconnaître une partie de l’expérience professionnelle des personnels en reconversion professionnelle ou encore élargir les promotions, à savoir le passage de la classe normale aux grades supérieurs de la hors classe et de la classe exceptionnelle. Ces scénarios « doivent permettre de discuter avec les représentants syndicaux mais rien n’est tranché à ce stade », tient-on à préciser au ministère de l’éducation nationale, où l’on affirme « jouer le jeu de la concertation et être à l’écoute des propositions des organisations représentatives ».
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