Reprise d’études, travail, famille : un défi à gagner

Reprise d’études, travail, famille : un défi à gagner

S’introduire dans une formation longue tout en vivant une vie professionnelle et personnelle serré exige discipline et endurance.

La charge mentale et le soin des enfants pesant encore davantage sur les femmes aujourd’hui, reprendre les études pour les mamans reste très compliqué.
La charge mentale et le soin des enfants pesant encore davantage sur les femmes aujourd’hui, reprendre les études pour les mamans reste très compliqué. Stefan Rupp/Westend61 / Photononstop

« Il y a un adage dans la formation que j’ai fait: on y entre marié et on en sort divorcé. Je me voie heureux, ce n’est pas mon cas », déclare Antoine Alexandre, développeur informatique à Metz (Moselle), récemment diplômé du Conservatoire national des arts et métiers. En 2014, ce trentenaire, déjà titulaire d’un DUT et d’une licence pro en informatique, s’est engagé dans un défi ambitieux : avoir,son diplôme d’ingénieur tout en travaillant à plein temps et en assumant son nouveau rôle de père. Cinq ans plus tard, pari réussi. Avec un deuxième bébé en plus.

Pour se reconvertir, de beaucoup d’adultes prennent le risque dans un parcours de formation longue diplômante, malgré un équilibre entre vie professionnelle et personnelle déjà fragile. Un choix « exigeant et engageant » pour Sandrine Meyfret, coach et sociologue : « Réussir ses études passé 30 ans est un sacré challenge. »

« Quand on rentre le soir, on doit étudier, écrire son mémoire avec le stress d’avoir son diplôme… »

« C’est loin d’être simple », ajoute Sylvia Antoine. A l’âge de 40 ans, cette mère de deux enfants de 6 et 13 ans a adopter de retourner sur les bancs de l’université d’Evry-Val d’Essonne pour suivre un master 2 de sciences humaines et homologué par un diplôme ses acquis professionnels. Un programme qui n’est pas aux deux jours de cours, deux fois par mois. « Quand on rentre le soir, on doit réviser, écrire son mémoire avec le stress d’obtenir son diplôme. Et le boulot continue, tout comme la vie de famille… », déclare-t-elle.

Ce rythme impose des résignations. « Ce sont deux années où on met entre parenthèses ses week-ends, ses sorties », se remémore Virginie Hédin, actuellement responsable des inscriptions dans une école d’ingénieurs à Lille. Assistante de direction, en 2007, alors qu’elle rentre de congé maternité, elle commence un master 2 à l’école de commerce Skema. Deux ans de cours chaque mardi et vendredi après-midi, et le samedi matin. « Mes pauses déjeuners et mes vacances, je les passais à travailler, et surtout je voyais moins ma fille. »

Approfondir son projet

Une réalité à bien identifier avant de se lancer. « Il faut avoir en tête ce qu’implique une formation : un sacrifice financier et beaucoup de travail personnel. Deux heures de cours, c’est trois heures de travail derrière, déclare Patricia Guihard, directrice du service d’orientation du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). Lorsqu’une personne vient nous voir, on lance des perches pour en savoir plus sur sa situation personnelle l’âge des enfants ou le temps de transport et nous garantir qu’il y a eu un échange dans la famille. »

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LJD

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