Nestlé annonce le licenciement de son directeur général, Laurent Freixe, pour cause de relation « avec une subordonnée directe »

L’ancien directeur général de Nestlé, Laurent Freixe, lors de l’assemblée générale des actionnaires du groupe, à Ecublens (Suisse), le 16 avril 2025.

Le géant suisse de l’alimentation Nestlé a annoncé, lundi 1er septembre, le licenciement de son directeur général, Laurent Freixe, pour cause de relation « avec une subordonnée directe » non déclarée, et nommé Philipp Navratil pour le remplacer.

Une enquête interne a été supervisée par le président du groupe, Paul Bulcke, et l’administrateur principal indépendant Pablo Isla, avec le soutien d’un avocat externe indépendant. Cette relation est intervenue « en violation du code de conduite des affaires de Nestlé », a déclaré Paul Bulcke, dans un communiqué, sans plus de précisions. « C’était une décision nécessaire, a-t-il ajouté. Les valeurs et la gouvernance de Nestlé constituent les fondements solides de notre entreprise. Je remercie Laurent pour ses années de service. »

Le Français Laurent Freixe avait été nommé directeur général en septembre 2024 de ce groupe propriétaire de plus de 2 000 marques, dont les dosettes de café Nespresso ou les barres chocolatées KitKat. Embauché par Nestlé en France en 1986, Laurent Freixe avait dirigé l’activité européenne pendant la crise financière de 2008, poste occupé jusqu’en 2014, puis la division Amérique latine avant d’être promu directeur général en septembre 2024.

Philipp Navratil, lui, était auparavant vice-président senior du groupe et responsable de l’unité commerciale stratégique du café, où il était responsable de la stratégie mondiale des marques Nescafé et Starbucks.

Chute du bénéfice net

Fin juillet, le géant suisse avait maintenu ses prévisions pour 2025 malgré les incertitudes macroéconomiques, entre l’environnement déflationniste en Chine, qui a freiné ses ventes au premier semestre, et un climat de consommation fragile sur le continent américain. Au cours des six premiers mois de l’année, le bénéfice net de Nestlé a chuté de 10,3 % à 5,4 milliards d’euros, pour un chiffre d’affaires en repli de 1,8 %, en deçà des prévisions.

L’entreprise avait également annoncé le lancement d’un examen stratégique de ses activités de vitamines et de compléments alimentaires, précisant qu’elle progressait dans l’évaluation stratégique de ses eaux en bouteille, secouées par un scandale en France et en Suisse autour de procédés de microfiltration interdits pour les eaux minérales.

En juin, Nestlé avait informé que son conseil d’administration proposerait son vice-président, Pablo Isla, à la présidence lors de l’Assemblée générale d’avril 2026, en remplacement de Paul Bulcke, en place depuis près de neuf ans.

Le Monde avec AFP

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Les patrons comme Laurent Freixe, licencié par Nestlé, « savent bien qu’entre le Capitole et la roche Tarpéienne se cache le glacis des liaisons fatales »

La longue histoire d’amour entre Nestlé et la France n’en finit pas d’être contrariée. Après les pizzas Buitoni contaminées, le traitement illicite des eaux minérales Vittel et Perrier, c’est au tour du patron français du suisse, leader mondial de l’agroalimentaire (Purina, KitKat, Nescafé, Maggi…), de se retrouver au cœur d’un scandale retentissant.

La multinationale de Vevey, dans le canton de Vaud, a annoncé, lundi 1er septembre, le « licenciement avec effet immédiat » de Laurent Freixe en raison d’une « relation amoureuse non déclarée avec une subordonnée directe, ce qui constitue une infraction au code de conduite professionnelle de Nestlé ». Le directeur général de 63 ans, entré en fonctions un an plus tôt, est remplacé par le Suisso-Autrichien Philipp Navratil, 49 ans, un vétéran de Nestlé, jusque-là à la tête de Nespresso. « Nous ne changeons pas de cap en ce qui concerne notre stratégie et nous ne perdrons pas le rythme en matière de performance », a précisé Paul Bulcke, le président du conseil d’administration.

Le directeur général de Nestlé, Laurent Freixe (à gauche), et le président du conseil d’administration de Nestlé, Paul Bulcke, lors de l’assemblée générale des actionnaires du géant agroalimentaire suisse, à Ecublens (Suisse), le 16 avril 2025.

Pour brutal qu’il soit, ce « Freixit » s’inscrit dans une tendance lourde. Les patrons savent bien qu’entre le Capitole et la roche Tarpéienne se cache le glacis des liaisons fatales. En juillet, encore, les réseaux sociaux se sont gaussés peu élégamment de la vidéo d’un chef d’entreprise américain pris dans une pose compromettante avec sa directrice des ressources humaines par une « kiss cam », lors d’un concert de Coldplay, comme des lapins dans les phares d’une voiture. Les deux dirigeants ont démissionné dans la foulée.

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Dix ans après la crise migratoire, l’Allemagne fait le bilan du « Wir schaffen das »

Mustafa Habash, 29 ans, est arrivé en Allemagne en 2015, après avoir quitté la Syrie en empruntant la « route des Balkans ». Il est désormais employé dans une entreprise textile de Burladingen, dans le Bade-Wurtemberg, qui fournit logement, formation professionnelle et cours d’allemand. Ici, le 16 juillet 2025.

Comme souvent, la phrase n’avait pas été pensée pour devenir un slogan. Lorsque la chancelière Angela Merkel prononce le désormais fameux « Wir schaffen das » (« nous y arriverons »), le 31 août 2015, lors d’une conférence de presse, affirmant ainsi sa confiance dans la capacité de l’Allemagne à intégrer les centaines de milliers de réfugiés qui se pressent à ses frontières dans le sillage de la crise en Syrie, elle ne se doute pas que celui-ci va lui « exploser à la figure », comme elle l’écrit dans ses Mémoires. Encore moins qu’il ferait encore les gros titres, dix ans plus tard.

« Nous n’y arriverons pas », décrétait ainsi, le 20 janvier, le candidat Friedrich Merz, aujourd’hui chancelier, pendant une campagne pour les élections législatives du 23 février marquée par une succession d’attaques meurtrières perpétrées par des personnes issues de l’immigration. « Nous n’y sommes manifestement pas parvenus », répétait-il encore lors de son interview d’été du 13 juillet, cherchant à nouveau à se démarquer de l’héritage de sa prédécesseure, que la droite allemande accuse d’être à l’origine de la montée de l’extrême droite depuis dix ans. Entre 2 millions et 3 millions de réfugiés sont arrivés en Allemagne au cours des dix dernières années, dont 1,1 million en 2015 et 2016, puis un peu plus de 1 million d’Ukrainiens après 2022.

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En Allemagne, le nombre de chômeurs dépasse la barre des 3 millions pour la première fois depuis 2015

Des ouvriers du groupe ThyssenKrupp, lors d’une manifestation contre les suppressions d’emplois, dans l’ouest de l’Allemagne, le 12 décembre 2024.

Tout un symbole. L’Allemagne a dépassé, en août, le cap des 3 millions de chômeurs pour la première fois depuis dix ans. Dans un pays en récession en 2023 et 2024, le chiffre, publié vendredi 29 août par l’Agence fédérale pour l’emploi, a fait l’effet d’un électrochoc, à peine une semaine après l’annonce d’un recul du PIB plus important que prévu au deuxième trimestre 2025, à 0,3 %, contre 0,1 % attendu. Pire : l’institut statistique Destatis a révélé le 22 août que la récession qui a frappé l’Allemagne en 2023 et 2024 était en réalité plus profonde que les premiers chiffres ne l’avaient laissé croire : le PIB allemand a plongé de 0,7 % en 2023 et non de 0,1 %, et il a chuté de 0,5 % en 2024, soit 0,3 point de pourcentage de moins que la précédente estimation. « Le vent contraire conjoncturel laisse toujours des traces sur le marché du travail et nécessite des mesures de riposte », a admis la ministre sociale-démocrate du travail, Bärbel Bas.

Fondé sur l’industrie et les exportations, le modèle économique allemand subit depuis 2022 les effets non seulement du renchérissement des prix de l’énergie dans le sillage de la guerre en Ukraine et de l’embargo décrété sur le gaz russe, mais aussi du ralentissement des échanges avec ses deux premiers partenaires commerciaux, les Etats-Unis et la Chine.

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Australie : la compagnie aérienne Qantas condamnée à payer 50 millions d’euros pour licenciements illégaux durant le Covid

Un Boeing 747 de Qantas Airways décolle de l’aéroport international de Sydney, le 18 août 2025.

Un tribunal australien a tranché dans une longue bataille judiciaire entre Qantas et les syndicats en condamnant, lundi 18 août, la compagnie aérienne à verser l’équivalent de 50 millions d’euros en raison du licenciement jugé illégal de quelque 1 800 membres de son personnel au sol durant la pandémie de Covid-19.

Sur ces 50 millions d’euros, 28 millions iront au Syndicat des travailleurs des transports. Les 22 autres millions seront attribués aux anciens employés de Qantas.

Le juge de la Cour fédérale, Michael Lee, a déclaré que cette décision avait vocation à constituer une « véritable dissuasion » pour les employeurs qui seraient tentés d’enfreindre le droit du travail.

Qantas avait décidé de renvoyer ces salariés et de faire appel à la sous-traitance en août 2020, alors que le secteur du transport aérien faisait face aux fermetures généralisées de frontières et aux mesures de confinement face au Covid, pour lequel aucun vaccin n’avait encore été mis au point.

Une réputation à reconstruire

La Cour fédérale avait déjà jugé que Qantas avait agi illégalement puisqu’elle avait empêché les membres de son personnel d’exercer leurs droits à mener une négociation collective et de faire grève. La Cour avait ensuite rejeté l’appel de l’entreprise.

Ces 50 millions d’euros s’ajoutent à quelque 67 millions d’euros d’indemnisation que Qantas avait accepté l’an dernier de débourser à l’attention de ses anciens employés.

La compagnie vieille de 104 ans, surnommée l’« Esprit de l’Australie », cherche à se refaire une réputation, après ces licenciements massifs, l’augmentation de ses prix, des critiques négatives quant à la qualité de ses services ou encore la vente de billets sur des vols pourtant annulés. Sa directrice générale, Vanessa Hudson, qui a pris ses fonctions en 2023, a promis une amélioration de la satisfaction de la clientèle.

« Jour de victoire »

Dans un communiqué, Qantas a annoncé qu’elle paierait les 50 millions d’euros demandés par la Cour fédérale. « La décision d’externalisation d’il y a cinq ans, en particulier à une époque pleine d’incertitudes, a provoqué de véritables difficultés chez nombre de nos anciens collègues et leurs familles », a décrit Mme Hudson dans ce communiqué. « Nous présentons nos excuses les plus sincères à chacun des 1 820 employés de manutention », a-t-elle ajouté.

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Après « cinq longues années, aujourd’hui est un jour de victoire, non seulement pour nos collègues mais aussi pour tous les travailleurs australiens », s’est réjouie Anne Guirguis, qui a nettoyé des avions de la compagnie pendant vingt-sept ans avant d’être renvoyée. « Nous pouvons refermer ce chapitre et passer maintenant à autre chose », a-t-elle déclaré à la presse à l’extérieur du tribunal.

Le secrétaire national du Syndicat des travailleurs des transports, Michael Kaine, a applaudi la décision, une « victoire définitive » pour les ex-travailleurs de la compagnie, dont « beaucoup ont découvert par un haut-parleur dans la salle de déjeuner qu’ils avaient perdu leur emploi », a affirmé M. Kaine.

Le Monde avec AFP

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A Radio France, les syndicats appellent à une grève illimitée à partir de lundi

La siège de Radio France, à Paris, le 8 juillet 2025.

A Radio France, la rentrée s’annonce agitée : vent debout contre des projets de réorganisation, les syndicats appellent à une grève illimitée à partir de lundi 25 août, qui pourrait perturber les antennes du groupe public, dont la matinale de France Inter, la première du pays. Le préavis de grève illimitée a été déposé le 11 juillet par les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA.

Les grilles de rentrée reprennent dès lundi, après la parenthèse estivale et avant celles des télévisions. La matinale d’Inter doit accueillir ce jour-là les premiers pas de sa recrue vedette, Benjamin Duhamel. Le transfuge de BFM-TV rejoint la voix principale de la matinale, Nicolas Demorand, après le départ de Léa Salamé pour le 20 heures de France 2.

Les syndicats rejettent plusieurs réformes voulues par la patronne du groupe, Sibyle Veil, dont l’arrêt de la radio Le Mouv’ sur la FM, des changements éditoriaux au sein d’Ici (ex-France Bleu, le réseau des radios locales publiques) et l’arrêt d’émissions d’investigation et de reportage.

« Pour la première fois de notre histoire récente, la rentrée radiophonique pourrait ne pas avoir lieu », ont menacé les syndicats dans un communiqué commun, jeudi. Des discussions menées vendredi avec la direction n’ont pas abouti à la levée du préavis. « Pour l’heure, la direction refuse la moindre concession ou de revenir sur les projets les plus néfastes pour les équipes et les antennes », ont déploré les syndicats dans un communiqué vendredi soir.

Un rendez-vous entre syndicats et direction prévu lundi

La direction du groupe a de son côté assuré, samedi 23 août, avoir « fait des propositions sur les différents sujets en cours de discussion, dans l’objectif d’une levée du préavis ». « Ceci n’ayant pas abouti ce jour, la direction se tient prête à la poursuite des négociations au plus vite : rendez-vous a été conjointement fixé lundi. Il y a, des deux côtés, une volonté de sortir de la situation au plus vite, dans l’intérêt des auditeurs », a-t-elle poursuivi.

Une première grève, très suivie, avait eu lieu du 26 au 29 juin. Elle avait immédiatement été suivie d’une deuxième, mais pour un motif différent. Il s’agissait de protester contre le projet de réforme de l’audiovisuel public porté par la ministre de la culture, Rachida Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’INA (Institut national de l’audiovisuel).

Après un parcours parlementaire heurté, ce texte devrait revenir à l’Assemblée nationale à l’automne. Il a été adopté en juillet par le Sénat, où les débats ont été écourtés par le choix de la ministre d’employer l’arme constitutionnelle du vote bloqué.

Selon les dernières mesures d’audience de Médiamétrie, publiées début juillet, Radio France a enregistré une saison 2024-2025 record sur plusieurs antennes et France Inter a augmenté son avance comme première radio du pays.

Le Monde avec AFP

A l’hôpital de Mayotte, les sages-femmes dénoncent « l’enfer » de leur quotidien

Salle de maternité à Kahani (Mayotte), le 20 décembre 2024.

« Il y a beaucoup de colère chez celles qui ont encore assez d’énergie. » Sage-femme à Mamoudzou au centre hospitalier de Mayotte (CHM), Cloé Mandard dénonce, au nom de ses collèges en tant que présidente du conseil départemental de sa profession, une « situation critique en maternité » en demandant « des mesures urgentes ». Depuis le 14 août, les sages-femmes du CHM font valoir leur droit de retrait, en assurant toutefois les urgences et le maintien des soins vitaux. Elles ont également déposé un préavis de grève, qui peut être déclenché en fonction de l’avancée des négociations en cours avec la direction de l’établissement.

Dans un hôpital en souffrance depuis des années, en raison du manque de médecins et de personnel soignant, peu attirés par un territoire secoué par des crises successives (manque d’eau, insécurité, choléra…) et qui a subi de lourds dégâts durant le cyclone Chido qui a frappé l’île le 14 décembre 2024, les sages-femmes de l’hôpital disent ne plus vouloir accepter « des conditions de travail qui menacent [leur] santé et provoquent un danger imminent pour des patientes ». Leur mouvement est soutenu par l’organisation nationale syndicale des sages-femmes.

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Rentrée scolaire : la CGT appelle à boycotter les fournitures du groupe Hamelin, dont les salariés sont « sans ressources » après un plan social

À l’approche de la rentrée scolaire, le syndicat CGT appelle à boycotter les fournitures du papetier Hamelin en dénonçant la situation des salariés d’une filiale en Charente, « sans ressources » après un plan social suivi d’une liquidation judiciaire. En février, le groupe basé à Caen, l’un des leaders européens du secteur, a fermé son site de Lecas Industries à Nersac près d’Angoulême, en licenciant 69 salariés dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).

Les syndicats avaient négocié diverses mesures d’accompagnement mais leur mise en œuvre a été suspendue depuis la liquidation judiciaire de l’entreprise, fin juin. « L’allocation de rentrée scolaire [versée par l’Etat aux familles en fonction de leurs revenus] ne doit pas servir à un patron voyou », déclare la CGT dans un communiqué en appelant à boycotter les agendas et cahiers de marques Oxford, L’Étudiant ou Conquérant, parmi d’autres fournitures vendues par Hamelin.

« Escroquerie »

Pour le syndicat, en se plaçant en faillite, le groupe a voulu « se soustraire à ses obligations » envers les salariés licenciés dans le cadre du PSE. « Depuis juin, ils sont sans revenus », déplore Philippe Desbordes, délégué CGT. Pas d’indemnité, pas de salaire, pas de formation, pas de possibilité de s’inscrire au chômage, détaille-t-il. « On ne peut rien faire, on est sans ressources, à moins de s’asseoir sur les conditions d’un PSE qu’on a mis quatre mois à négocier. »

Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), le président du directoire du groupe Hamelin, Éric Joan, « déplore sincèrement » une situation dont le groupe, selon lui, « ne peut toutefois absolument pas être tenu pour responsable ».

L’intervention de l’inspection du travail « pour interdire le licenciement de neuf salariés protégés [délégués du personnel] a créé une charge incapable à assumer », explique le dirigeant, alors que les salaires et le PSE « allaient être intégralement pris en charge par les actifs résiduels de l’entreprise et le fonds national de garantie des salaires » (AGS).

Mᵉ Ralph Blindauer, avocat des salariés, met en cause de son côté « une cessation de paiements artificielle » et a saisi la justice pénale pour « escroquerie ». Le parquet de Caen a fait appel, lui, de la décision rendue par le tribunal de commerce de la ville. La date de l’audience n’est pas encore connue. Les salariés espèrent, in fine, que la justice annulera la liquidation et fera appliquer le PSE. En parallèle, 55 des 69 licenciés ont saisi les prud’hommes en réclamant les salaires et les indemnités impayés depuis juin.

Le Monde avec AFP

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Suppression de deux jours fériés : « Il faut bien que ce travail supplémentaire soit réalisé », affirme François Bayrou dans un courrier aux partenaires sociaux

Le premier ministre, François Bayrou, lors de la présentation des orientations retenues pour enrayer le déficit public pour le budget de 2026, à Paris, le 15 juillet 2025.

Les partenaires sociaux ont reçu vendredi un courrier du premier ministre, François Bayrou, précisant son projet de supprimer deux jours fériés, rapporte, dimanche 10 août, le quotidien économique et financier Les Echos, qui a eu accès à une copie de la missive.

Le chef du gouvernement avait proposé, le 15 juillet, lors de la présentation de son plan pour le budget 2026, que « deux jours fériés soient supprimés pour tout le pays ». Il avait cité le lundi de Pâques et le 8-Mai, tout en se disant « prêt à accepter d’autres idées ». La mesure rapporterait, selon lui, « plusieurs milliards » au budget de l’Etat.

« Le lundi de Pâques n’a aucune signification religieuse », avait déclaré le premier ministre, alors que cette date est fériée dans plus d’une centaine de pays dans le monde. Le 8-Mai, considéré comme l’anniversaire de la victoire des Alliés en 1945, est devenu une journée de commémoration dès 1946, puis un jour férié à partir de 1953 jusqu’en 1959. Vingt-trois ans après, en 1981, il a retrouvé son caractère férié sous la présidence de François Mitterrand.

La réponse des partenaires sociaux attendue d’ici au « 1er septembre »

Ce projet relève du champ de la négociation nationale et interprofessionnelle. C’est pourquoi François Bayrou a l’obligation, en vertu de l’article 1 du code du travail, de communiquer un document d’orientation aux partenaires sociaux afin qu’ils puissent négocier.

Dans cette lettre, le gouvernement justifie la suppression du lundi de Pâques et du 8-Mai en soulignant que ces deux jours interviennent à « une période de l’année comportant de nombreux jours fériés ». Cette mesure concernera les salariés du privé et du public, qui « ne seront pas rémunérés davantage pour ces nouvelles heures de travail ». « En contrepartie, les employeurs du secteur privé s’acquitteront d’une contribution qui sera affectée au budget de l’Etat », un mécanisme déjà appliqué pour le lundi de Pentecôte.

Le courrier évoque des « marges de manœuvre », permettant, notamment, de prendre en compte « les éventuelles spécificités à prévoir pour l’Alsace, la Moselle et Saint-Pierre-et-Miquelon », où la loi du 9 décembre 1905 séparant les Eglises et l’Etat ne s’applique pas. Cependant, le document s’oppose à des « organisations trop souples favorisant les contournements », car « il faut bien que ce travail supplémentaire soit réalisé », souligne Matigon, qui affirme que « le rendement de cette mesure devra être pour le secteur privé de 4,2 milliards d’euros dès 2026 pour le budget de l’Etat ».

François Bayrou demande aux partenaires sociaux de lui dire avant le « 1er septembre » s’ils souhaitent engager une négociation, qui devra s’achever « au plus tard le 30 septembre ».

Le Monde

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Réforme de l’assurance-chômage : le gouvernement veut atteindre « 2 à 2,5 milliards d’euros » d’économies par an de 2026 à 2029

Le premier ministre, François Bayrou, lors de la présentation des orientations retenues pour enrayer le déficit public pour le budget de 2026, à Paris, le 15 juillet 2025.

Le gouvernement a adressé aux partenaires sociaux la « lettre de cadrage » sur l’assurance-chômage, feuille de route fixant le cadre de la négociation d’une nouvelle réforme, avec l’objectif d’atteindre « 2 à 2,5 milliards d’euros » d’économies par an de 2026 à 2029, selon le document, consulté samedi 9 août par l’Agence France-Presse (AFP).

S’ils acceptent d’ouvrir une négociation sur l’assurance-chômage, patronat et syndicats sont invités à s’accorder d’ici au 15 novembre, et à dégager entre « 2 milliards d’euros et 2,5 milliards d’euros » d’économies par an en moyenne au cours des quatre prochaines années, « avec une montée en charge progressive » pour atteindre « a minima 4 milliards d’euros d’économies en régime de croisière à partir de 2030 », selon ce document.

Afin de « favoriser le retour rapide à l’emploi », il est ajouté dans le document de cadrage qu’il faudra « modifier la durée minimale d’emploi et la période de référence nécessaire à l’ouverture d’un droit au chômage qui détermine la durée maximale d’indemnisation ».

De nouvelles règles entrées en vigueur en avril

« La situation financière du régime de l’assurance-chômage et la nécessité de travailler plus nombreux rendent nécessaire une évolution des règles de l’assurance-chômage », écrit le premier ministre, François Bayrou, dans sa lettre aux partenaires sociaux accompagnant le document de cadrage. Plaidant qu’« il faut travailler plus », François Bayrou avait souhaité le 15 juillet que les partenaires sociaux ouvrent de telles négociations sur l’assurance-chômage pour participer à l’effort budgétaire.

Les confédérations syndicales avaient alors accueilli avec colère les pistes budgétaires du gouvernement et l’annonce de ces négociations, notamment le nouveau tour de vis sur l’assurance-chômage, qualifié de « carnage total pour les demandeurs d’emploi » par la numéro un de la CFDT, Marylise Léon.

Cette nouvelle réforme intervient alors que les partenaires sociaux ont conclu un accord en novembre 2024, avec de nouvelles règles pour quatre ans, entrées en vigueur pour la plupart au 1er avril de cette année.

Le Monde avec AFP

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