Les cadres français qui gagnent plus de 60 000 euros par an parlent l’allemand
Mais pourquoi donc l’allemand ? Un récent sondage Opinion Way réalisé pour Babbel révèle que l’allemand(en plus de l’anglais) est davantage parlé parmi les hauts salaires de plus de 60 K€ annuels. Pourquoi l’allemand, de moins en moins enseigné à l’école, serait-elle une langue différenciante en entreprise ? Et quid des autres deuxièmes langues qui figurent également dans ce classement, comme l’italien, le portugais ou le russe ? Seraient-elles un atout pour donner un nouvel élan à sa carrière ? Tentatives d’explications.
Les cadres français parlent en moyenne 2,5 langues, dixit le dernier sondage* publié par l’application Babbel qui a cherché à savoir quelles deuxièmes langues (après l’anglais) ont intérêt à maîtriser les cadres.
Faut-il vraiment parler allemand pour gagner plus ?
52 % des cadres français gagnant plus de 60 000 €/an maîtrisent l’allemand contre 35 % des cols blancs, tout salaires confondus, révèle le sondage. Certes, avec 83 millions de citoyens allemands, le Deutsch est statistiquement la première langue maternelle d’Europe. Mais pourquoi la maîtrise de cette langue serait-elle un booster de salaire pour un Français ? Sans doute parce que l’Allemagne étant notre premier partenaire commercial, la germanophilie est appréciée par les entreprises qui commercent avec la première puissance européenne, notamment dans certains secteurs industriels comme le ferroviaire, l’aéronautique ou l’automobile, dans des entreprises comme Alstom, Airbus ou Siemens.
Un chiffre qui n’a pas étonné Stéphane Mellinger, fondateur de MPI Executive, un cabinet de management de transition qui envoie des cadres très expérimentés mener des missions ponctuelles en entreprise : “Je recommande aux managers de profiter de leurs intermissions pour se remettre notamment à l’allemand,” affirme-t-il. En France, on compte près de 4500 entreprises allemandes, contre 4000 françaises implantées en Allemagne.
Mais parler une seconde langue en plus de l’anglais ne suffit pas pour prétendre à un salaire élevé. Parmi les langues les plus étudiées au cours des années scolaires selon une étude de Babbel faite en 2018, l’allemand n’arrive qu’en quatrième place. Néanmoins, elle arrive deuxième du palmarès des langues les plus apprises par ceux qui veulent booster leur employabilité.
Selon l’étude*, les personnes qui apprennent des langues pour des raisons autre que le travail choisissent :
- Anglais 47%
- Espagnol 25%
- Italien 17%
- Allemand 9%
Et celles qui apprennent une langue pour leur carrière professionnelle :
- Anglais 67%
- Allemand 15%
- Espagnol 13%
- Italien 8%
Les autres deuxièmes langues utiles à la carrière
Les cadres qui manient russe, portugais ou italien sont aussi wanted. Être polyglotte leur facilite les possibilités d’évolution dans l’industrie, le secteur du BTP, dans le commerce et les services. C’est aussi un atout pour ceux qui souhaitent travailler pourdes entreprises à l’étranger et en freelance. “Lorsque des candidats à qualification égale se présentent, on va privilégier celui qui a des langues en plus dans le CV. Notamment ceux qui ont une connaissance de l’Europe de l’Est,” ajoute le manager de MPI Executive.
D’autres langues rarement utilisées en France plaisent aux entreprises internationales. “Il faut choisir une langue qui peut être transfrontalière comme le polonais ou le portugais si on veut avoir des relations avec l’Amérique latine par exemple,” conseille Stéphane Mellinger.
Il n’est jamais trop tard pour devenir bilingue
L’apprentissage des langues est heureusement possible à tout âge. Plusieurs moyens sont à votre disposition :
- Voyage linguistique : que votre moteur soit financier ou intellectuel, ce qui motive le plus à parler une autre langue est le facteur social. Partir à l’étranger et nouer des liens, donne l’occasion de se faire comprendre.
- Lire, écrire, parler et écouter : pour ne pas perdre la main, il faut pratiquer… Lisez le journal en langue étrangère, regardez des séries pour faire votre oreille aux différents accents et à la prononciation et écoutez des podcasts pour assimiler du vocabulaire.
- L’apprentissage 2.0 : applications, vidéos, cours en ligne, jeux… Les solutions pour devenir multilingues sont nombreuses.
- Choisir une langue qui n’est pas aux antipodes linguistiques du français, facilitera les choses. On ne va pas vous le cacher, a priori apprendre l’allemand ou le russe risque d’être plus compliqué que le portugais ou l’italien.
* Sondage mené par Opinion Way pour Babbel, réalisé auprès d’un échantillon de 501 cadres, représentatifs (méthode des quotas) du secteur privé, âgés de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées entre le 14 et le 21 août 2019.