« La naturalisation accélère l’intégration économique des immigrés »

André Gide écrivait : « Choisir, c’était renoncer » [Les Nourritures terrestres]. Le ministre de l’intérieur semble avoir fait sienne cette maxime en annonçant, le vendredi 2 mai, un durcissement des conditions d’accès à la citoyenneté française.

Dans une nouvelle circulaire, et après avoir déjà révisé, en janvier, la circulaire Valls sur les conditions de régularisation des étrangers en situation irrégulière, Bruno Retailleau confirme sa volonté de durcir la politique migratoire de la France. En réaffirmant la citoyenneté comme l’aboutissement du processus d’intégration, le ministre de l’intérieur choisit de renoncer aux bénéfices économiques qu’une naturalisation plus précoce pourrait offrir dans le parcours d’insertion des immigrés.

Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, et le ministre de la justice, Gérald Darmanin, le 14 mai 2025 à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Dans une circulaire de cinq pages adressée aux préfets, il définit les nouvelles directives dont ces derniers devront s’emparer. Niveau de langue orale rehaussé à partir de 2026, examen sur l’histoire et la culture civique françaises, exigence de ressources suffisantes hors aides sociales sont autant de mesures destinées à durcir les critères d’accès à la nationalité française pour les étrangers présents sur le sol national.

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Des Places du travail pour penser les transformations en impliquant davantage les actifs

Sur une ligne de production des pastilles Vichy, à Hauterive (Allier), le 13 mai 2025.

Lancées sous l’égide du gouvernement en 2022, les Assises du travail avaient pour objectif de réfléchir sur le sens du travail. Leurs travaux accouchaient, l’année suivante, d’un rapport assorti d’une série de recommandations. Malheureusement, celles-ci n’ont « pas suffisamment été suivies d’effet », regrette Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. D’où l’annonce, par cette dernière, jeudi 15 mai, d’une nouvelle initiative nommée « Places du travail » pour prendre le relais des Assises.

Concrètement, les Places du travail vont prendre la forme d’un laboratoire d’idées déployé en réseau accueillant des chercheurs, des représentants de la société civile et des acteurs du numérique, de l’environnement et du monde de l’entreprise. Ce cadre permettra à « ceux qui réfléchissent et agissent sur les transformations environnementales et sociétales » de dialoguer avec « ceux qui pensent le travail de demain », explique Marylise Léon, qui estime que « ces mondes se côtoient mais ne se parlent pas assez ».

Les Places du travail se veulent donc œcuméniques, dans l’esprit de ce qui les a précédées. Cosignataire du rapport précité des Assises du travail et présidente de la commission travail, emploi du Conseil économique, social et environnemental, Sophie Thiéry insiste d’ailleurs sur l’intérêt d’y accueillir « des gens qui ont un regard différent, des divergences parfois même de pensée ». Cette diversité permettra d’« animer le débat public sur les transformations du travail » et d’établir « des recommandations concrètes à destination des pouvoirs publics et des organisations patronales », poursuit Sophie Thiéry.

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« C’est un métier ! » : vers le crépuscule des téléconseillers ?

Depuis quelques mois, il est fréquent que des robots appellent des particuliers à la place d’humains, pour faire du démarchage téléphonique.

Même si ces « voice bots » vendus par des start-up d’intelligence artificielle (IA) sont encore peu répandus dans les entreprises, selon le dernier baromètre annuel réalisé par EY pour le syndicat des professionnels des centres de contact (SP2C), le secteur, qui emploie 290 000 personnes (dont 55 000 dans les entreprises spécialisées), a vu une « accélération généralisée du recours aux technologies basées sur l’intelligence artificielle » en 2023 et 2024.

Après la numérisation, qui a permis de déléguer une partie des tâches au client (modifier une réservation, trouver la réponse à une question par le biais d’un chatbot), puis les délocalisations, l’IA s’ajoute à une double tendance négative. « Depuis dix-huit mois, il y a un gel des recrutements, car les employeurs prévoient une baisse des demandes clients, décrit Caroline Adam, déléguée générale du SP2C. Il y a une réelle inquiétude sur l’IA, mais on manque de recul pour y répondre. »

Les entreprises ont déjà mis en œuvre un certain nombre de cas d’usage. Chez Engie, les comptes rendus que devaient rédiger les conseillers après chaque appel ont été supprimés il y a quelques mois : désormais, une IA générative (IAG) résume l’appel en cinq lignes, et le texte est soumis à validation par le conseiller. Mais l’entreprise a tenu à ne pas réduire le temps entre deux appels, pour préserver cette « respiration ». « L’IA est un copilote de nos conseillers, explique Jean-Rémy Dudragne, directeur expérience client d’Engie. On a aussi une IAG qui propose des brouillons de réponse à des questions posées par des clients par e-mail. »

« Peur en Bourse »

Chez Konecta, qui prône un modèle hybride entre humain et machine, une IA reformule les mails trop longs des clients, et propose même de les rendre moins agressifs. Elle suggère aussi des réponses types aux salariés. Du côté de Teleperformance, « pour l’instant, l’IA est utilisée à pas comptés, de façon moins intensive que ce qui était prévu au départ, car l’annonce par [la] direction qu’il y aurait encore moins de contacts téléphoniques a fait peur en Bourse, explique Issam Baouafi, délégué syndical Sud. Donc maintenant, on [leur] dit que l’IAG est là pour aider les salariés ».

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Chômage : malgré une très légère hausse au premier trimestre, plusieurs tendances plutôt positives

La croissance est atone, le contexte géopolitique très incertain, mais le marché du travail continue de résister. Au premier trimestre de l’année, le nombre de chômeurs en France (hors Mayotte), au sens du Bureau international du travail (BIT), a légèrement augmenté, de 64 000, par rapport aux trois mois précédents, pour se situer à 2,4 millions de personnes au total, selon une note diffusée, vendredi 16 mai, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Le taux de chômage, lui, est quasi-stable, en atteignant 7,4 % de la population active − contre 7,3 % au quatrième trimestre 2024 et 7,5 % un an plus tôt.

Même si l’objectif d’Emmanuel Macron d’atteindre le plein-emploi − un taux de chômage autour de 5 % −, s’est éloigné depuis plusieurs mois, nul doute que l’exécutif verra plutôt d’un bon œil ces chiffres alors que l’économie française a progressé de 0,1 % seulement au premier trimestre, selon les statistiques de l’Insee publiées le 30 avril. « Il y a toujours un rythme d’embauche qui reste soutenu, il y a toujours 430 000 emplois non pourvus, la réalité est nuancée, il faut rester extrêmement vigilant », a réagi la ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, vendredi, sur Franceinfo. Le 10 avril, le gouvernement avait baissé sa prévision de croissance à 0,7 % (contre 0,9 % précédemment), en raison des conséquences négatives de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

Dans le détail, les données publiées vendredi révèlent plusieurs tendances plutôt positives. Ainsi, au premier trimestre 2025, le taux d’emploi augmente de 0,4 point sur le trimestre, à 69,5 %, après une baisse de 0,1 point au trimestre précédent. Le taux d’emploi des jeunes (15-24 ans) rebondit, lui, de 1,1 point sur le trimestre, à 34,8 %, même s’il reste encore légèrement en dessous de son niveau d’il y a un (− 0,3 point). Même dynamique du côté des séniors. En particulier, le taux d’emploi des 55-64 ans augmente de 0,5 point sur le trimestre et de 1,9 point sur un an, au plus haut depuis 1975.

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Quand France Travail s’appuie sur les psychologues pour faciliter le retour à l’emploi

Vivant seule, C. se limite à un vrai repas par jour, souvent un plat industriel. Elle fume davantage et dort moins bien depuis qu’elle est au chômage. En surpoids, elle marche difficilement ne peut plus porter de charges. « Mon corps ne suit plus, je me sens isolée car mon entourage travaille. Je suis en fin de droits et tout cela me pèse sur le moral », témoigne-t-elle sous le couvert de l’anonymat.

Agence France Travail à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).

A Tours (Indre-et-Loire), début avril, une dizaine de chômeurs de longue durée sont ainsi reçus, personnellement ou en groupe pour entamer un Parcours emploi santé (PES), tout comme 58 440 autres chômeurs de longue durée inscrits en 2024 et autant en 2025, selon les prévisions de France Travail.

Lancé en 2022, ce dispositif de réinsertion vise à poser les premiers jalons en quatre à six mois pour améliorer leur santé, « la deuxième principale difficulté pour 28 % des chômeurs dans leur parcours d’accès ou de retour à l’emploi, derrière le numérique », selon une enquête de 2023 de l’opérateur public.

Kiné, addictologue et sophrologue

Des psychologues référents sont ainsi amenés à élaborer des plans d’action individualisés et à mobiliser différentes ressources et divers spécialistes. Ils s’attachent à créer un lien de confiance en offrant sans doute plus d’empathie qu’un conseiller emploi ordinaire. « Ainsi les personnes évoquent plus facilement leur vie familiale ou personnelle. Ce qui permet souvent de comprendre ce qui bloque dans le retour à l’emploi », explique la psychologue référente Mélanie Duron.

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ArcelorMittal veut investir 1,2 milliard d’euros à Dunkerque mais maintient son plan social

L’annonce sera-t-elle en mesure de rassurer les salariés d’ArcelorMittal ainsi que le gouvernement qui demandait ces derniers jours au groupe sidérurgique des preuves de son engagement industriel dans l’Hexagone ? Le géant de l’acier a annoncé, jeudi 15 mai, son « intention d’investir 1,2 milliard d’euros » pour construire « un premier four électrique » afin de décarboner son aciérie de Dunkerque (Nord).

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Cette annonce intervient alors que l’entreprise est engagée dans un bras de fer social avec les syndicats après sa présentation, le 23 avril, d’un plan de suppression de 636 postes sur 15 000, dont 295 à Dunkerque, et 385 emplois concernés dans la production et les fonctions support.

L’intention d’installer ce four électrique « démontre la détermination d’ArcelorMittal à maintenir une industrie de l’acier dynamique et durable en France », a indiqué, jeudi par communiqué, le groupe accusé par les syndicats et les partis d’opposition de gauche de vouloir se désengager de la France au profit de pays jugés plus rentables comme le Brésil, l’Inde ou les Etats-Unis.

Capacités de production revues de moitié

En novembre 2024, la multinationale avait annoncé le « report » de son projet de décarbonation de l’aciérie chiffré à 1,8 milliard d’euros, dont 850 millions de subventions publiques, en expliquant que l’actuelle crise industrielle de l’acier en Europe ne lui permettait pas de faire un tel investissement.

Six mois plus tard, le climat européen a changé, explique ArcelorMittal, en raison du plan d’action pour l’acier et les métaux présenté en mars par la Commission européenne, censé protéger l’industrie européenne contre la concurrence chinoise. « Nous sommes confiants dans le fait que l’Europe puisse mettre en place prochainement des mécanismes efficaces de défense commerciale et d’ajustement carbone aux frontières », a expliqué jeudi lors d’un point presse Alain Le Grix de La Salle, le président du groupe en France.

Le plan annoncé jeudi est différent de celui reporté à l’automne 2024. Ce dernier prévoyait de construire deux fours électriques à Dunkerque, agrémentés d’une « unité de réduction directe » de fer fonctionnant au gaz naturel, puis à terme avec de l’hydrogène. Le nouveau plan, qui doit être opérationnel « fin 2028 », ne concerne qu’un seul four et sans unité de réduction directe car le coût actuel du gaz en Europe ne le permet pas, selon l’entreprise. Par conséquent, les capacités de production sont revues de moitié, à deux millions de tonnes par an.

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Vencorex : « La solution coopérative demeure largement ignorée par les pouvoirs publics »

Le 10 avril, le tribunal de commerce de Lyon décidait de céder l’usine Vencorex, fleuron isérois de l’industrie chimique, à son principal concurrent, le chinois Wanhua. Le repreneur ne s’engage à ne reprendre qu’une partie des activités, soit environ 50 salariés sur 450.

Le site Vencorex à Pont-de-Claix (Isère), en mars 2025.

Cette décision a été une double erreur : non seulement elle met un terme à une activité industrielle de pointe, irriguant tout un réseau d’entreprises annexes désormais condamnées, mais elle balaye aussi d’un revers de main la proposition de reprise en entreprise coopérative portée par les syndicalistes du site.

Refus de l’Etat

Plus qu’une décision de justice, Vencorex incarne en réalité un choix politique. Celui de Bpifrance et plus largement de l’Etat d’ignorer les reprises d’entreprises, en imposant des équations financières insensées. Alors qu’elle pourrait sauver nombre d’entreprises et d’emplois, dans un contexte de départ massif de chefs d’entreprise à la retraite, la solution coopérative demeure largement ignorée par les pouvoirs publics.

Parmi les 65 000 redressements et liquidations de sociétés par an (en moyenne), seulement une petite dizaine est reprise par les salariés. Or, le refus de l’Etat aggrave les effets désormais bien connus de la désindustrialisation : perte de savoir-faire, destruction d’emplois, chômage de masse, isolement, paupérisation. Aussi, posons-nous une question simple : comment dépasser le constat des conséquences dramatiques de ce choix et lui opposer des alternatives politiques ?

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Secteurs social et médico-social : l’évaluation des établissements sous la critique

Lorsque la Haute Autorité de santé (HAS) publie, en mars 2022, le référentiel d’évaluation de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux, le secteur des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) est traversé par une crise profonde. Quelques semaines plus tôt, le livre-enquête Les Fossoyeurs (Fayard), du journaliste Victor Castanet, a révélé des cas de maltraitance de personnes âgées dans certaines structures du groupe Orpea (rebaptisé depuis Emeis). Dans ce contexte, le référentiel de la HAS « met l’accent sur le respect des droits fondamentaux des personnes accompagnées, ainsi que sur une réflexion éthique et une stratégie de bientraitance dans les pratiques d’accompagnement », rappelle le sociologue Laurent Fraisse.

Trois ans plus tard, M. Fraisse, accompagné des sociologues Jean-Louis Laville et Anne Salmon, et de la directrice de l’association Cose comune, Marie-Catherine Henry, publient Enquête sur l’évaluation dans les établissements sociaux et médico-sociaux (Erès, 216 p., 14 €), qui propose une analyse critique de l’outil porté par la HAS. Ils s’appuient, pour ce faire, sur des retours de terrain, à travers différentes enquêtes donnant la parole aux professionnels du secteur ainsi qu’aux usagers.

La procédure d’évaluation permet-elle une étude approfondie du travail mené par les équipes d’un Ehpad, d’un centre d’hébergement et de réinsertion sociale ou d’un institut médico-éducatif ? Apporte-t-elle un accompagnement efficace pour faire progresser les équipes ? Permet-elle, surtout, d’identifier des situations de maltraitance d’usagers ? Sur tous ces points, le constat porté par les auteurs est négatif. L’ouvrage décrit un référentiel bien trop rigide et standardisé, « indifférent aux types et aux spécificités des établissements », qui ne permet qu’une approche superficielle et biaisée de leur réalité quotidienne.

De « petites innovations » invisibles

Du fait d’une priorité donnée aux pratiques professionnelles formalisées et consignées par écrit, la procédure d’évaluation ne s’attarde pas sur les multiples adaptations réalisées par les travailleurs sociaux lorsque surviennent des situations imprévues. « [Les] initiatives, [la] capacité des établissements à construire des chemins particuliers pour trouver des réponses adaptées à des gens qui n’entrent pas dans les cases, ça n’apparaît pas dans le référentiel », relève l’un de ces travailleurs sociaux. « Nos petites innovations, on ne peut pas en parler parce qu’elles ne font pas partie de la grille », déplore la directrice d’un service mandataire.

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« Tout l’enjeu, c’est de trouver sa place, réussir à imposer ses choix » : ces enfants qui se reconvertissent pour reprendre le flambeau familial

« Papa, j’arrête de naviguer, je vais commencer la cuisine. Et ce sera avec ou sans toi. » Ce 14 septembre 2012, sur le quai de la gare Montparnasse, en quittant la capitale pour regagner leur Bretagne natale, Hugo Roellinger annonce à son père, Olivier, qu’il range au placard son uniforme d’officier de la marine marchande. Le jour de ses 57 ans, le chef fait la soupe à la grimace. A 24 ans, son marin de fils n’a jamais touché la moindre casserole…

Le Malouin, bercé par des histoires de corsaires et de flibustiers, a largué les amarres de mars 2010 à août 2012 à bord de navires scientifiques, puis sur des câbliers en mer Baltique et au large de l’Afrique. Avant un brusque changement de cap : « J’ai pris conscience que l’univers qu’avaient créé mes parents, dans lequel j’avais grandi, n’était pas du tout impérissable, et que la pire des choses serait que ça s’éteigne à petit feu », raconte au Monde celui qui, à 37 ans, vient de pêcher sa troisième étoile au guide Michelin, comme son père avant lui, pour son restaurant Le Coquillage, à Saint-Méloir-des-Ondes (Ille-et-Vilaine).

Une fois le choc paternel digéré, l’ingénieur diplômé de l’Ecole nationale supérieure maritime du Havre passe son CAP à l’école Ferrandi, à Paris, puis affûte ses couteaux auprès d’intimes de la famille, dont Michel et Sébastien Bras et Michel et César Troisgros, deux autres duos père-fils de chefs qui ont un jour décroché les trois étoiles. En 2014, Hugo Roellinger s’ancre dans les cuisines du Coquillage, villa des années 1920 avec la baie du mont Saint-Michel pour horizon. Il tourne sur tous les postes pendant un an avant de se sentir prêt à tenir la barre.

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