Manifestation du 31 janvier contre la réforme des retraites en direct : « Aujourd’hui, la génération sacrifiée se fait entendre »
Les salariés du transport aérien prêts à durcir le mouvement
En début d’après-midi, Place d’Italie et Boulevard Vincent Auriol à Paris, les salariés du transport aérien, Groupe ADP, Air France, ou encore Airbus, ont fourni de gros bataillons de participants au défilé.
Adossée à la camionnette de la CGT de Groupe ADP, nimbée par les fumées des merguez, Sandrine a le sourire aux lèvres. « Nous sommes encore plus nombreux que la dernière fois, le 19 janvier », s’enthousiasme la salariée du service sécurité incendie d’Aéroport de Paris à Roissy. Elle se dit « prête à revenir manifester s’il le faut. Je suis très déterminée ». A 50 ans, « sans carrière longue », elle ne s’imagine « absolument pas travailler jusqu’à 64 ans avec la réforme ». A l’en croire, il ne lui sera pas possible de « travailler en horaire décalé, de nuit, à 64 ans ».
A quelques mètres, Daniel Bertone, secrétaire général de la CGT chez ADP, a fait ses comptes : « Nous sommes venus à six bus d’ADP Orly et Roissy ». Le syndicaliste estime que « le chef de l’Etat joue avec le feu avec cette réforme des retraites ». Il se souvient que le soir de son élection « Emmanuel Macron avait déclaré que les gens n’avaient pas voté pour son programme mais pour faire barrage au Rassemblement National ». Âgé de 53 ans, il bat le pavé « pour défendre le principe du droit à la retraite ». Il est convaincu que la réforme ne passera pas, mais pour cela « il faut que l’on maintienne l’intersyndicale. C’est la clef du succès ! ».
Au milieu de l‘avenue des Gobelins, tout juste de retour d’Osaka (Japon), Christelle Auster, présidente du Syndicat national du personnel navigant (SNPNC) FO a préféré faire l’impasse sur un vol pour défiler dans Paris. Chez Air France, « nous ne sommes pas en grève mais nous avons choisi la mobilisation », explique l’hôtesse de l’air entre deux slogans hurlés sur un air de rock joué à la guitare électrique par un manifestant (un peu musicien.
Avec les pilotes, les personnels naviguant professionnels (PNC) « discutent avec le ministre des transports, Clément Baune, pour avoir la garantie du maintien de notre caisse de retraite », fait-elle savoir. Un drapeau à la main, la syndicaliste veut faire reconnaître « les spécificités du métier : décalages horaires, rayons ionisants, impact sur le rythme circadien ». Jusqu’à maintenant le ministre s’y refuse. Mais elle ne renonce pas. « S’il le faut, nous allons durcir le mouvement », annonce-t-elle. Dans un sourire, elle signale qu’une pétition lancée auprès de tous les PNC a déjà recueilli plus de « 5000 signatures en cinq jours ».