L’inflation accentue la crise dans l’habillement

L’inflation accentue la crise dans l’habillement

Les soldes d’hiver débutent mercredi 11 janvier. Mais, depuis fin décembre, en hypermarché, en boutiques et sur Internet, les Français bénéficient déjà de remises, de promotions et de ventes privées pour acheter à prix cassés manteaux, bottes et pulls. Car les magasins de mode et de chaussures regorgent de marchandises. En dépit d’une vague de froid précoce, début décembre, « l’hiver a été très doux », rappelle Emmanuel Le Roch, délégué de la fédération du commerce spécialisé Procos. Dès lors, les commerçants, qui ont peiné à vendre les vêtements les plus hivernaux, devraient pratiquer de fortes remises lors de cette période de soldes. Il en va, souvent, de leur survie.

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Car opérer sur le marché de la mode promet d’être acrobatique en 2023. « Toutes les enseignes doivent réussir les soldes pour reconstituer leur trésorerie. C’est une injonction », estime d’ores et déjà Emmanuel Le Roch. La plupart ont souffert d’une activité erratique en 2022. En dépit d’une croissance des ventes de 3,7 %, à fin novembre 2022, par rapport à la même période en 2021, les ventes de vêtements en France n’ont pas retrouvé le niveau de l’année 2019.

« A fin novembre, elles sont inférieures de 6,6 % à celles enregistrées avant le début de la crise du Covid-19 », précise Gildas Minvielle, directeur de l’observatoire économique de l’Institut français de la mode (IFM). Les chausseurs, qui réalisent près d’un quart de leurs ventes annuelles en janvier, sont aussi impatients d’écouler leurs invendus : les ventes de 2022 accusent un « retard de 2 % à 3 % par rapport à 2019 », note Dorval Ligonnière, responsable des études de la Fédération française de la chaussure.

Ces deux marchés souffrent des nouveaux comportements d’achat des Français. Beaucoup renoncent à se déplacer en voiture, ou du moins limitent son usage pour réduire leur consommation de carburant. La fréquentation des centres commerciaux a chuté de 12 % en octobre et novembre 2022, puis de 8 % en décembre, reconnaît Christophe Noël, délégué général de la Fédération des acteurs du commerce dans les territoires (Fact) qui représente les gestionnaires de centres commerciaux.

Nouvelle vague de fermetures

Car nombre de Français peinent à digérer les 15 % d’augmentation des prix dans les rayons alimentaires sur l’année 2022. Le budget habillement en pâtit au premier chef. Les consommateurs « freinent leurs achats », estime M. Minvielle, « et ce n’est pas fini ». Un sondage, réalisé fin 2022 par le cabinet Wavestone, estime que 80 % des Français comptent réduire leurs dépenses d’habillement en 2023. Car, prévoit M. Minvielle, « il est probable que nous entrions dans une inflation durable ».

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LJD

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