« Les Rescapés du burn-out » : quand la BD décrypte les risques psychosociaux

« Les Rescapés du burn-out » : quand la BD décrypte les risques psychosociaux

« Burn-out ». A l’origine, le terme désigne la combustion d’une bougie. Cet anglicisme supplémentaire a pourtant l’avantage d’être compris par tous, tant il s’est démocratisé ces dernières années, accompagné de nombreux articles sur ce phénomène de stress chronique qui concerne de plus en plus de monde. Compris par tous, vraiment ? Pas si sûr. Car, à force d’être employée à tort et à travers, l’expression a fini par perdre de sa précision.

Que deux psychologues (Philippe Zawieja et Jean-François Marmion) et une illustratrice (Mademoiselle Caroline) s’emparent du sujet pour en faire une bande dessinée pédagogique était donc plutôt une bonne idée…

Les Rescapés du burn-out (Les Arènes) suit un chemin très didactique, divisé en chapitres qui explorent les causes, les manifestations, les conséquences et les solutions de ce « syndrome d’épuisement professionnel » (traduction officielle du « burn-out » en français). On y glisse ses pas d’autant plus facilement que trois personnages viennent incarner des réalités professionnelles différentes. Soit Lucie (responsable marketing digital dans une start-up), Théo (professeur de français) et Anna (aide-soignante en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).

Trois vécus du syndrome, parfois semblables, parfois divergents. Avec toujours ces petites étincelles rouges autour du visage pour matérialiser ces absences, ce vide sur lequel Anna échoue à mettre des mots. Autant de signes identifiés comme de faiblesse par une partie de l’entourage qui, en miroir, se sent obligé de clamer sa propre résilience, comme si ce craquage couvait en eux et qu’ils pouvaient à leur tour être contaminés. Au-delà des signaux évidents (fatigue, sentiment de perte de contrôle, douleurs physiques), d’autres symptômes moins reconnaissables sont judicieusement mis en avant, comme l’irruption possible d’une certaine forme de cynisme.

De nombreuses causes extraprofessionnelles

Le cadre de travail est, bien sûr, passé au tamis, en particulier sur la responsabilité que doit engager l’employeur, en plus de désamorcer quelques réactions malheureusement habituelles (comme le rejet de la faute sur le salarié concerné). Au-delà, la BD revient sur les nombreuses causes extraprofessionnelles qui peuvent être occultées ou sous-évaluées, en particulier dans une société post-Covid-19 dont certains repères ont été chamboulés, du télétravail aux relations sociales. Car le burn-out « parental » existe aussi, souvent causé par des chevauchements intempestifs entre vie professionnelle et vie privée.

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LJD

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