Le VIE, l’outil des jeunes diplômés pour débuter à l’international

Le VIE, l’outil des jeunes diplômés pour débuter à l’international

Travailler à l’étranger : l’objectif numéro un des diplômés en VIE (Source : Enquête Edhec/Business France)

Alors que les contours du futur « Service national universel » se précise, l’Edhec vient utilement braquer le projecteur sur un autre dispositif destiné aux jeunes : le VIE (Volontariat international en entreprise), qui donne des résultats remarquables. Le « NewGen Talent Centre » de l’école publie en effet les résultats d’une étude réalisée avec Business France, l’agence qui gère le dispositif.

Rappelons tout d’abord le principe du VIE : il s’agit d’une mission d’une durée de 6 à 24 mois, effectuée à l’étranger auprès d’une entreprise (française, en principe), ou d’un organisme étranger en coopération avec la France. Ces missions sont très variées : étude de marché, prospection commerciale, suivi d’un chantier, création d’une chantier, participation au démarrage d’une structure locale, animation d’un réseau de distribution, support technique… Le VIE s’adresse à des jeunes de 18 à 28 ans, le plus souvent titulaires d’un diplôme du supérieur. La grande majorité d’entre eux (de l’ordre de 3 sur 4) sont des diplômés à bac + 5, le plus souvent issus d’une école d’ingénieurs ou de commerce. Depuis la création du dispositif, en 2001, plus de 75.000 jeunes ont occupé un pose de VIE.

Le volontaire perçoit une indemnité fixe de 724 euros par mois, assortie d’une indemnité de séjour, variable suivant le pays : elle est par exemple de 906 euros/mois en Tunisie, et de 4.008 euros/mois en Angola… Cette indemnité est exonérée d’impôt, de CSG et CRDS. Les frais de voyage et de transport de bagages aller-retour sont également pris en charge.

Quant aux pays de destination, ils sont très variés : Japon, Etats-Unis, Croatie, Chine, Belgique, Algérie… L’Europe représentant 51 % des pays d’affectation. On dénombre aujourd’hui 10.200 jeunes en VIE, auprès d’un peu moins de 2.000 entreprises, grands groupes et PME. Il existe d’ailleurs un autre dispositif similaire, mais moins répandu et moins connu, le Volontariat international en administration (VIA), qui, comme son nom l’indique, offre des possibilités similaires, mais au sein des administrations françaises à l’étranger (ambassades, centres culturels…).

Incontestablement, le VIE est une formule gagnante à tous les niveaux. D’abord parce qu’elle constitue un formidable outil d’insertion pour les jeunes diplômés. Au sortir de la fac ou de l’école, beaucoup rêvent en effet de s’expatrier, mais peinent à trouver un employeur prêt à les envoyer d’emblée à l’étranger. Le dispositif répond justement à cette attente. Les jeunes peuvent ainsi se familiariser avec leur pays d’accueil et avec la vie à l’étranger, renforcer leurs compétences linguistiques et acquérir une expérience pratique. Ils se forgent ainsi un profil de cadres internationaux, précieux pour la suite de leur carrière. Au reste, 92 % des jeunes passés par le VIE sont recrutés directement après leur mission. Et dans 51% des cas, ils sont embauchés par l’entreprise où ils ont effectué leur VIE.

(Source : Enquête Edhec/Business France)

Le VIE contribue également à la formation des jeunes. A l’issue de leur mission, 77 % ont acquis un niveau de langue « courant » ou « bilingue ». En outre, 47 % des volontaires ont bénéficié d’une formation proposée par l’entreprise, en France  à l’étranger. Celle-ci vise en général à étoffer les connaissances techniques et à faciliter l’adaptation au milieu de travail. 

Enfin, le VIE joue un rôle clé pour la suite de la carrière : 78% des anciens volontaires occupent aujourd’hui un poste en relation avec l’international. Dans 60 % des cas, le poste occupé comporte des déplacements fréquents à l’étranger.

Pour les entreprises, la formule est également attractive. Elle leur permet d’employer pendant une durée limitée des jeunes bien formés, pour une mission à l’étranger. De quoi, comme pour un stage, leur permettre de jauger les jeunes diplômés, d’apprendre à les connaître… et souvent, les recruter à l’issue du contrat. Le tout pour un coût relativement limité, l’Etat prenant à sa charge une partie des frais. 

Le VIE s’avère particulièrement avantageux pour les PME. Lorsque l’entreprise n’est pas suffisamment outillée, l’accueil du volontaire peut en effet être assuré par un conseiller du commerce extérieur, ou par la structure locale d’un grand groupe. Ubifrance peut également prendre en charge jusqu’à 20 % des frais de logement. Résultat, l’entreprise d’accueil ne s’occupe que du voyage, de l’organisation de la mission et du paiement de certaines cotisations sociales – mais à un taux réduit.

Ajoutons que le VIE est un instrument utile pour l’ensemble de l’économie française, qu’il aide à se développer à l’international et à exporter – alors que ce point constitue bien souvent un point faible des entreprises de l’Hexagone, et en particulier des PME et des ETI (Entreprises de taille intermédiaire).

Le VIE s’inscrit ainsi dans la série de dispositifs favorisant la mobilité internationale des jeunes – depuis les bourses Erasmus, jusqu’aux Chantiers de solidarité internationale, en passant par les bourses régionales d’aide à la mobilité, les bourses de l’OFAJ (Office franco-allemand pour la jeunesse) ou encore les aides à la mobilité internationale pour les élèves de l’enseignement technique.
 A côté de ses nombreux atouts, le dispositif du VIE comporte aussi quelques faiblesses. D’abord, le nombre limité de postes proposés, conséquence de la relative timidité des entreprises françaises à l’export. Ensuite, si les ETI et PME sont les principales utilisatrices de volontaires, les grands groupes restent souvent en retrait – à l’exception de quelques-uns qui sont très présents à l’international. Des groupes comme Total ou Bouygues offrent ainsi un nombre significatif de postes de VIE. A noter aussi qu’il est possible d’obtenir un poste pour plusieurs entreprises dans un même pays. 

Par ailleurs, la couverture sociale dont bénéficient les volontaires est perfectible : ils sont en effet affiliés (gratuitement) au régime général de la Sécurité sociale. Mais cette couverture peut se révéler insuffisante en cas de soins importants à l’étranger. Un accident durant la mission à l’étranger, par exemple, ne sera pas considéré comme un accident du travail et sera donc faiblement indemnisé. Aussi est-il conseillé de souscrire également une complémentaire santé, même si celle-ci n’est pas obligatoire.

Enfin, on peut regretter l’absence d’un « guichet unique » pour le VIE. Outre Business France, on peut ainsi s’informer sur le site civiweb.com, qui regroupe notamment les dernières offres de postes des entreprises, ou sur celui de Pôle emploi. Il est également possible de contacter directement les entreprises. En outre, certains financements sont octroyés par les Régions… 

(Source : Enquête Edhec/Business France)

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LJD

1 commentaire pour l’instant

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roza26 Publié le3:12 - Nov 5, 2018

C’est l’occasion qui permet aux jeunes diplômés, souhaitant travailler, d’avoir la première expérience professionnelle à l’étranger.

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