Le verrier Duralex, en difficulté financière depuis la crise énergétique, demande son placement en redressement judiciaire

Le verrier Duralex, en difficulté financière depuis la crise énergétique, demande son placement en redressement judiciaire

Verres en cours de fabrication dans l'usine Duralex de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), en 2005.

En difficulté depuis la crise énergétique de 2022, le verrier français Duralex « a sollicité l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d’Orléans », a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitante de la célèbre marque, mardi 16 avril.

« L’objectif est de chercher un repreneur pour NDI, visant ainsi à trouver la meilleure solution pour l’entreprise », qui emploie 230 personnes dans son usine historique de la Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), fait savoir la société. Avant d’ajouter qu’« un administrateur et un mandataire judiciaire devraient être nommés par le tribunal pour assister l’entreprise durant la période d’observation qui devrait s’ouvrir ».

Duralex avait subi de plein fouet la flambée des prix du gaz consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, et avait été sauvé temporairement par un prêt de l’Etat de 15 millions d’euros, qui lui avait permis de rouvrir son four verrier et de relancer sa production après cinq mois de fermeture.

« De nouvelles difficultés ont émergé » l’an passé

Cependant, au cours de l’exercice 2023, « de nouvelles difficultés ont émergé », attribuables à l’inflation, à un environnement de consommation « en fort retrait » et à une « concurrence exacerbée », précise la société, ajoutant que, « malgré les efforts opérationnels et les investissements continus, les pertes n’ont pu être endiguées ».

En parallèle, NDI dit avoir « été confrontée à une décision du tribunal administratif d’Orléans concernant les droits à polluer de l’ancien propriétaire de Duralex », considérant qu’elle était « redevable des quotas dus par l’ancien exploitant ». Ce jugement « rendu mi-mars », contre lequel la société a annoncé son intention de faire appel, « compromet sérieusement la santé financière de NDI et sa capacité à maintenir ses activités de manière durable », affirme le communiqué.

« C’est toujours un peu désolant », a regretté auprès de l’Agence France-Presse (AFP) l’élu CGT, François Dufranne, qui assure que les salariés « ne s’y attendaient pas ».
« Il y a trois semaines, un mois, on nous faisait une présentation en nous disant les objectifs, les produits qu’on allait développer, etc. Tout un speech et, un mois après, on fait une réunion extraordinaire de CSE pour nous dire qu’on va mettre l’entreprise en redressement judiciaire », se désole encore le syndicaliste, avant d’ajouter : « Maintenant, on va croiser les doigts pour qu’il y ait un repreneur. »

A Bercy, le ministre de l’industrie, Roland Lescure, qui s’était déplacé pour la réouverture des fours, a déclaré que l’Etat « mettrait tout en œuvre pour essayer de faire émerger des solutions de reprise ». « Nous comptons sur les acteurs du territoire pour se mobiliser à nos côtés dans cette recherche », a-t-il réagi auprès de l’AFP dans un bref communiqué.

Duralex, fondée en 1945, a inventé le verre trempé et les verres utilisés aussi bien dans les cantines d’écoles que par des restaurants branchés. La société a réalisé un chiffre d’affaires annuel de 29,4 millions d’euros en 2022. Pyrex, entité distincte de Duralex exploitée conjointement au sein de la Maison française du verre, « poursuit ses activités comme à l’accoutumée », est-il précisé dans le communiqué.

Le Monde avec AFP

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