Le télétravail se conjugue un peu mieux au féminin

Le télétravail se conjugue un peu mieux au féminin

Carnet de bureau. Qu’ils soient venus au télétravail par le Covid-19 ou qu’ils s’y soient convertis après, les « nouveaux télétravailleurs » n’ont pas le même profil que pendant la pandémie. Ils sont « un peu plus jeunes, plus féminisés » et davantage issus de « professions intermédiaires et d’employé·es qualifié·es », un peu plus dans l’administration et un peu moins dans les secteurs de l’information et de la communication, indique une étude du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET, « Du télétravail de crise au télétravail installé : quelles répercussions sur le bien-être ?  », février 2024).

Plus féminisés, les télétravailleurs ? La période Covid-19 avait pourtant établi que les femmes étaient les premières victimes du télétravail de crise. Régulièrement en activité à distance, elles témoignaient de plus de difficultés que les hommes à équilibrer leur vie privée avec leur vie professionnelle et étaient plus nombreuses à déclarer une durée du travail allongée.

Côté matériel, ce n’était pas mieux. Une enquête menée par l’Institut national d’études démographiques (INED) en 2020 sur les conditions de vie mesurait que moins d’une femme cadre sur trois (29 %) disposait d’une pièce allouée, contre près d’un homme cadre sur deux (47 %). Or, 48 % des femmes en télétravail vivaient avec un ou plusieurs enfants.

Inégalités profondes

Dans un environnement rarement adéquat, avec les petits sur les genoux et les interférences des plus grands, les télétravailleuses signalaient plus que les hommes la dégradation des exigences émotionnelles : « Elles ressentent davantage une hausse des tensions au travail », notait encore la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du travail, en 2022. L’épisode Covid-19 a été l’occasion de rappeler des inégalités profondes de conditions de vie.

L’étude du CEET sur le « télétravail installé » nous apprend que ce mode d’organisation pourrait profiter aux femmes. Elles représentent 52,4 % des « nouveaux travailleurs ». Ses conclusions se fondent sur l’enquête Epidémiologie et conditions de vie liées au Covid-19 (EpiCov), qui a été conduite par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et la direction des études et des statistiques des ministères sociaux (Drees) en plusieurs vagues, en 2020 et en 2021, avant et après le Covid-19, auprès de 43 857 personnes âgées de 20 à 65 ans et en emploi juste avant le premier confinement. La dernière vague, durant la période d’accalmie de l’été 2021, permettant de se rapprocher des conditions usuelles de travail, précisent les chercheuses Elena Reboul, du Conservatoire national des arts et métiers, et Ariane Pailhé et Emilie Counil, de l’INED.

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LJD

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