Le pouvoir d’achat au cœur de la conférence sociale entre Elisabeth Borne, les syndicats et le patronat

Le pouvoir d’achat au cœur de la conférence sociale entre Elisabeth Borne, les syndicats et le patronat

La première ministre, Elisabeth Borne, à Paris, le 14 octobre 2023.

Une main tendue dans un gant de crin. Après la bataille des retraites, qui l’a opposé aux syndicats tout au long du premier semestre, le gouvernement rétablit le dialogue sur un autre dossier, au cœur des préoccupations de millions de ménages : le pouvoir d’achat.

Affichant sa volonté de « co-construire » des « solutions » pour permettre aux actifs de mieux gagner leur vie, la première ministre, Elisabeth Borne a invité les principales organisations de salariés et d’employeurs à une « conférence sociale », lundi 16 octobre. Une grand-messe pleine d’équivoques : alors qu’il adresse des signes d’ouverture, l’exécutif se voit, dans le même temps, accusé d’autoritarisme à l’égard d’organismes cogérés par les représentants des travailleurs et des patrons.

Annoncée, fin août, par Emmanuel Macron lors d’une rencontre à Saint-Denis avec l’ensemble des forces politiques, la tenue de cette conférence a été remise en cause, vendredi, après l’attentat islamiste dans un lycée d’Arras. « La question de l’annulation s’est posée », reconnaît-on, à Matignon, mais il a finalement été décidé « de maintenir l’événement, pour porter des sujets importants dans la période ». Comme l’explique en substance un de ses conseillers, la cheffe du gouvernement ne voulait pas que la « démocratie sociale » baisse pavillon face au terrorisme.

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Mme Borne a pris le temps de préparer le rendez-vous de lundi en recevant chaque participant à tour de rôle, au cours des jours précédents. Des échanges salués par plusieurs responsables syndicaux. « La première ministre m’a paru nous prêter une oreille attentive en essayant de comprendre nos propositions », rapporte Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.

Son homologue de la CFE-CGC, François Hommeril, se montre encore plus positif : « Le gouvernement, qui est au contact des syndicats et du patronat, a réussi à transformer ce gadget de communication promis par l’Elysée en quelque chose de sérieux, dit-il. Ça va être court, sur une journée mais, au moins, on va nommer les choses et sortir des discours lénifiants qui nous disent que tout va bien parce que le chômage baisse. »

La fiche de paye est devenue l’objet d’un conclave

Quatre thématiques devaient être abordées, lundi, par les protagonistes réunis au Conseil économique, social et environnemental (CESE), dans le Palais d’Iéna à Paris. Parmi elles, il y a la lutte contre le travail à « temps partiel subi » et « les contrats courts », ainsi que l’animation des négociations dans les branches – notamment celles dont les grilles de rémunérations affichent des coefficients inférieurs au smic – et l’évaluation de l’impact des cotisations et prestations sociales sur les revenus. L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes a également été inscrite à l’ordre du jour, conformément au vœu formé par plusieurs syndicats, « ce qui traduit une ouverture au dialogue plutôt intéressante », selon Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT.

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