Le nombre de radiations de chômeurs par Pôle emploi a atteint un record fin 2022
L’augmentation des radiations de Pôle emploi pourrait-elle expliquer la forte baisse du nombre de demandeurs d’emploi enregistrée au quatrième trimestre de 2022 ? Selon les chiffres publiés, mercredi 25 janvier, par l’opérateur public et le ministère du travail, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a diminué de 3,6 % sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), soit 114 400 personnes de moins comparé au trimestre précédent.
L’explication d’une partie de cette baisse réside bien dans le nombre exceptionnellement élevé de radiations administratives enregistrées par Pôle emploi. Sur le dernier trimestre de 2022, elles représentent 9,7 % des sorties. Surtout, elles sont en hausse de 10,4 % par rapport au troisième trimestre et le seul mois de novembre a vu s’établir un nouveau record, avec 58 100 personnes radiées, une première depuis le début de ces statistiques, en 1996.
Une radiation administrative est une suspension temporaire de l’inscription, et donc de l’indemnisation, à laquelle procède Pôle emploi lorsqu’une personne inscrite ne répond pas à une convocation, qu’elle ne recherche pas activement un emploi, qu’elle refuse à deux reprises une offre d’emploi ou qu’elle abandonne une formation sans raison.
Un avertissement avant toute radiation
L’opérateur public tient néanmoins à rappeler que la décision de radiation n’est jamais automatique. Elle est toujours précédée d’un avertissement qui laisse plus de dix jours au demandeur d’emploi pour réagir et se justifier. « Ces justifications aboutissent dans une grande majorité de cas à ne pas prononcer de sanction, donc pas de radiation », indique la direction de Pôle emploi, qui précise prendre en compte la situation des inscrits et ne jamais radier « de manière aveugle et automatique ».
« L’évolution du nombre de radiations n’explique pas » la baisse du nombre de demandeurs d’emploi constatée ces derniers trimestres, se défend la direction de Pôle emploi. « Plus de 80 % des radiations sont prononcées pour une durée d’un mois, à l’issue duquel le demandeur d’emploi peut se réinscrire », assure l’opérateur.
Des contrôles renforcés
Pour autant, l’augmentation des radiations ne vient pas de nulle part. Alors que l’opérateur a mis en place, en septembre 2022, des viviers de chômeurs susceptibles de combler les pénuries de main-d’œuvre dans les métiers en tension, les contrôles se sont par ailleurs intensifiés dans l’année à la demande d’Emmanuel Macron. Pôle emploi devait mener 500 000 contrôles en 2022, contre 420 000 en 2019.
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