« Le modèle de formation des chercheurs d’emploi touche ses bornes  »

« Le modèle de formation des chercheurs d’emploi touche ses bornes  »

« On pourrait donner aux conseillers la possibilité de proposer des parcours modulaires adaptés aux besoins de chacun pour devenir de véritables architectes de la formation des demandeurs d’emploi » (Photo : Agence Pôle emploi, à Paris).
« On pourrait donner aux conseillers la possibilité de proposer des parcours modulaires adaptés aux besoins de chacun pour devenir de véritables architectes de la formation des demandeurs d’emploi » (Photo : Agence Pôle emploi, à Paris). Philippe Lissac/Godong / Photononstop
Alors que le gouvernement veut changer l’assurance-chômage, Natanael Wright, conduisant d’un organisme de formation, révoque la raideur du cadre offert aux chômeurs pour procurer ou renforcer leurs capacités.

Au cours des vingt prochaines années, plus de la moitié de fonctions actuelles vont expirer sous l’effet de la quatrième transformation industrielle. Et pour cause, celle-ci porte en germe un changement des compétences qu’il convient de conduire grâce à un effort de formation sans précédent.

Le plan d’investissement dans les compétences (PIC) déclenché par Emmanuel Macron contribue à cette ambition. Il attache aussi une importance toute remarquable aux personnes perdues de l’emploi qui restent les plus vulnérables face à l’évolution du marché de travail et l’émergence de nouveaux métiers. A cet égard, le chantier de la formation est sans aucun doute l’un des principaux défis qui est devant nous, tout essentiellement pour ceux qui en ont le plus besoin : les demandeurs d’emploi.

Or le chantier est infini. En effet, près de six Français sur dix considèrent être mal instruits au sujet de la formation professionnelle et des éventualités qui s’offrent à eux, si l’on en croit une étude Elabe [pour l’Institut Montaigne et L’Express] accomplie en janvier 2018 (« Les Français et la formation professionnelle », 17 janvier 2018, voir lien PDF). Un manque d’information dont pâtissent au premier chef les solliciteurs d’emploi qui voient leur accès au marché du travail entravé.

Aucun critère d’efficacité

Surtout, le modèle de formation des solliciteurs d’emploi semble avoir abouti ses marques. Basées sur un rythme de vingt à trente heures par semaine, les formations présentées par Pôle emploi ne concordent à aucun critère de productivité. Un tel rythme peut se confirmer contre-productif et conduit bien souvent au désengagement et à un gaspillage des fonds publics. Par ailleurs, les formations à temps plein sont ipso facto escarpés à d’autres publics que des chômeurs en dépit du fait que la mixité des groupes a annoncé ses vertus pour protéger un retour à l’emploi.

Il est temps de faire plus de confiance aux acteurs de terrain, au premier grade desquels les conseillers Pôle emploi qui éprouvent mieux que quiconque les désirs de l’individu

Il apparaît donc urgent d’éveiller une amélioration de paradigme s’agissant de la formation des solliciteurs d’emploi. Après l’échec des négociations entre les partenaires sociaux sur l’assurance-chômage, l’occasion est toute pénétrée pour le gouvernement. En effet, d’ici à l’été, il lui appartient de prendre la problématique de la formation des chômeurs à bras-le-corps, et d’impulser les évolutions fondamentales pour protéger leur montée en compétences.

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LJD

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