Le bilan mitigé du plan de formation des chômeurs

Le bilan mitigé du plan de formation des chômeurs

Au centre d’apprentissage de Bondoufle (Essonne), en septembre 2018.

Le gouvernement a fait des efforts considérables pour former les chômeurs, mais les résultats de son action s’avèrent, à ce stade, en demi-teinte. C’est ce qui ressort du rapport présenté, jeudi 25 novembre, par le comité scientifique chargé d’évaluer le plan d’investissement dans les compétences (PIC). Mis en œuvre depuis un peu plus de trois ans, cet ambitieux programme n’a, pour le moment, pas produit d’impact majeur en faveur des personnes peu ou pas diplômées.

Présenté fin 2017 et réellement lancé dans les mois qui ont suivi, le PIC est censé former, sur cinq ans, un million de demandeurs d’emploi ayant un niveau de qualification très bas et un million de jeunes éloignés du monde du travail. Près de 15 milliards d’euros sont prévus pour concrétiser cette promesse de campagne d’Emmanuel Macron.

Cette démarche a contribué au net accroissement des « entrées en formation » des individus recherchant un poste : 1,018 million en 2019, contre 805 000 deux ans plus tôt. Le PIC s’est traduit par la mise en place de plusieurs « programmes nationaux » d’accompagnement (« Prépa compétence », « Prépa apprentissage ») dont la montée en charge a été bénéfique, quelque 113 000 femmes et hommes ayant été aiguillés vers ces filières en 2019.

1,11 million d’actions dispensées

Malheureusement, la dynamique a été brisée en 2020 par la récession liée à l’épidémie de Covid-19 : les effectifs de stagiaires ont dégringolé de 200 000 en une année, du fait, notamment, de la « fermeture des organismes » qui les accueillent. Une chute toutefois compensée par le bond du nombre de « personnes en recherche d’emploi » qui ont mobilisé leur compte personnel de formation (CPF) de façon « autonome ». Mais ce dispositif ne s’inscrit pas dans le cadre du PIC et « il porte massivement sur des formations courtes », comme le relève le rapport, alors que le but de l’exécutif est de privilégier des parcours qualifiants et de longue durée.

Au total, près de 1,11 million d’actions ont été dispensées, en 2020, pour développer les compétences de demandeurs d’emploi (en prenant en considération le CPF). La probabilité d’obtenir un stage dans l’année suivant la perte d’emploi s’est accrue pour les chômeurs, tout en demeurant faible : de 8 % en 2017, elle est passée à 11 % en 2019.

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Aujourd’hui, les personnes qui n’ont pas le bac intègrent plus aisément qu’avant le système de formation, grâce – en particulier – aux « programmes nationaux ». Mais ce ne sont pas elles « qui ont le plus bénéficié de l’augmentation des entrées (…) sur le champ des stagiaires de la formation professionnelle », souligne le comité scientifique. Leur part n’a quasiment pas varié au cours de la période étudiée : de l’ordre de 52 %, alors quelles représentent 56 % des demandeurs d’emploi.

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