Le bien-être des jeunes Européens stagne, rappelle le Forum européen de la jeunesse

Le bien-être des jeunes Européens stagne, rappelle le Forum européen de la jeunesse

Celya Moungari (au centre), une psychologue de rue, et Nordine Lagragui (à gauche), éducateur, discutent avec un adolescent dans un parc à Harnes (Pas-de-Calais), le 6 juin 2023.

Les jeunes ne vont pas très bien. Selon les données publiées par l’agence Santé publique France le 9 octobre, « la santé mentale des jeunes Français est toujours dégradée en 2023, une tendance constante depuis septembre 2020 ». Plus de 20 % des 18-24 ans sont ainsi concernés par la dépression, soit deux fois plus qu’en 2017.

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Un constat préoccupant, que confirme la grande étude publiée mercredi 18 octobre par le Forum européen de la jeunesse (European Youth Forum), une association regroupant une centaine d’organisations représentant les jeunes dans les pays membres, et financée par des fonds européens. « Nos données montrent que l’Europe a fait très peu de progrès depuis 2011 en matière de droits et de bien-être des jeunes, et aucun progrès depuis 2018 », assène Fabiana Maraffa, chargée de mission au sein du Forum, qui a travaillé sur le rapport.

Pour poser ce constat, l’organisation a passé au crible une soixantaine d’indicateurs sociaux (accès au soin, à l’éducation, liberté d’expression…), afin de bâtir un « indice de progrès des jeunes », comparable dans cent cinquante-trois pays – pas seulement en Europe, donc. Et ce, depuis douze ans. Sans surprise, les pays nordiques apparaissent en tête du classement, tandis que la France recule à la 24e place – en 2011, elle était 18e.

Renforcer les investissements publics

Mais le plus intéressant est l’évolution relative des pays, et la nette régression enregistrée par certains. « L’indicateur de progrès est en déclin en Amérique du Nord », note ainsi le rapport. Cela, en raison du recul en matière de discriminations et violences contre les minorités, où l’indice de satisfaction a plongé de 35,5 points depuis 2011, de droits politiques (− 15 points) et de liberté académique (− 13,9 points).

« En Europe, deux pays font partie des ceux qui n’ont réalisé aucun progrès au cours de la dernière décennie : le Royaume-Uni et la France », détaille également l’étude. Depuis 2011, la satisfaction des jeunes Britanniques a reculé en matière de qualité des soins et de lutte contre les discriminations. En France, la satisfaction a l’égard de l’accès au logement a reculé de 25 points. « Le problème du logement se retrouve dans la majorité des pays européens, en raison de la flambée des loyers : c’est un sujet majeur », explique Fabiana Maraffa.

Partout ou presque, la santé mentale des jeunes s’est dégradée depuis la pandémie de Covid-19, en raison de l’isolement social et de l’anxiété qu’ils ont subis. « Notre analyse montre en outre que la scolarisation des enfants dès leur plus jeune âge et l’égalité d’accès à l’éducation contribuent à un meilleur bien-être mental chez les jeunes », expliquent les auteurs. Tandis qu’à l’inverse, une hausse du taux de chômage se traduit, sans surprise, par une augmentation des dépressions.

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LJD

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